France. Direction générale des arts et des lettres (1944-1969)

Organisation interne ou généalogie

La DGAL est composée, en 1944, de six directions et services :

• Direction des Arts plastiques ;
• Direction des Musées de France ;
• Direction des Spectacles et de la Musique ;
• Direction des Bibliothèques de France et de la Lecture publique ;
• Direction des Archives de France ;
• Service des Lettres.

Cette organisation évolue jusqu’en 1959, date de la fin de la DGAL en tant que telle et de la création d’un ministère d’État chargé des Affaires culturelles, sous la direction d’André Malraux. La direction est alors placée sous l’autorité du nouveau ministère, et regroupe :

• une sous-direction des Spectacles et de la Musique ;
• trois bureaux se partageant le domaine des arts plastiques ;
• la direction des Musées de France.

Dans les années 1960 sont installés un service des enseignements artistiques et un service de la musique.

La direction générale des Arts et des Lettres (DGAL) est créée le 20 novembre 1944, par une ordonnance du gouvernement provisoire de la République française portant réorganisation de l'administration centrale du ministère de l'Éducation nationale. Le décret n° 45-1889 du 18 août 1945 définit l'organisation et détaille ses attributions.

Pour autant, il existait déjà une administration des Beaux-Arts depuis 1789, avec la nomination de François-Emmanuel Guignard de Saint-Priest comme ministre de la Maison du roi. Il est ensuite devenu ministre de l'Intérieur et a reçu certaines attributions des Beaux-Arts. Lors de la chute de la Monarchie, le 10 août 1792, l’ensemble des compétences des Beaux-Arts a été transféré au ministère de l’Intérieur (décret du 15 septembre 1792). Celui-ci a majoritairement conservé les attributions relatives aux Beaux-Arts, pour la période allant de 1792 à 1852, malgré des exceptions, notamment de 1831 à 1834. À partir de 1852, les compétences des Beaux-Arts ont été réparties entre le ministère d’État et la nouvelle Maison de l’Empereur, et ce jusqu’en 1863. À cette date, la Maison de l’Empereur a pris le nom de « Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts ». En 1870, les compétences des Beaux-Arts ont rejoint le ministère de l’Instruction publique. Ainsi à partir de cette période, l’administration des Beaux-Arts s’est stabilisée et a été placée sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, nouvelle appellation de l’ancien ministère de l’Instruction publique (1938-1959).

La DGAL est donc plus indépendante pour mener la politique culturelle et est chargée de « toutes les questions relatives au progrès et à la diffusion des lettres, des arts plastiques, des spectacles, de la musique ainsi que des bibliothèques et des archives » (décret n° 45-1889 du 18 août 1945, article 1er). Cependant, elle connaît des difficultés sous la IVe République : la direction des arts plastiques est ramenée au rang de sous-direction, la direction des bibliothèques et de la lecture publique est ramenée au rang de service, les emplois de chef du service des lettres et de directeur des spectacles et de la musique sont supprimés, les effectifs diminuent.

La création du ministère de la Culture en 1959 est l'occasion de lancer une enquête administrative sur la DGAL et son manque de moyens, mais les projets de réforme n'aboutissent pas. Dans les années 1960, la DGAL est progressivement vidée de sa substance en raison de la prise d'autonomie de ses composantes. Le 1er décembre 1967, le directeur général des Arts et des Lettres Pierre Moinot remet un rapport préconisant la suppression de la DGAL.

Elle est supprimée en 1969 et les services et directions qui en dépendaient deviennent autonomes au sein du ministère des Affaires culturelles. Le décret n° 69-297 du 2 avril 1969 institue à sa place une direction de l'action culturelle, dont les textes d'application ne seront jamais publiés.

La DGAL est dirigée :

• de 1944 à 1959, par Jacques Jaujard (1895-1967) ;
• de 1960 à 1966, par Gaëtan Picon (1915-1976) ;
• de 1967 à 1969, par Pierre Moinot (1920-2007).