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Membres du bureau de la CAEERF
Présidente : Germaine Malaterre-Sellier
Secrétaire générale : Renée de Monbrison
Trésorier : Henri Malaterre
Représentant au sein de la CAEERF de la Commission internationale d’aide aux enfants évacués en Espagne (CIAEEE) : René Gyllenram
Membres de la CAEERF : Cécile Brunschvicg, Edith Pye, Claude Bourdet, Matilde Huici, Lucie Chevallay-Sabatier, Howard E. Kershner
Les membres de la CAEERF sont en majorité des femmes de la haute société ou des intellectuelles, certaines issues d’un engagement féministe comme Germaine Malaterre-Sellier, d’autres d’un engagement religieux à l’instar d’Edith Pye, d’autres encore issues directement de l’exil républicain espagnol, comme Matilde Huici.
Déléguées et délégués de la CAEERF
Les délégués et déléguées de la CAEERF ayant inspecté la majorité des centres d’hébergement en France sont les personnes suivantes :
Certains camps et centres d’hébergement ont également été inspectés par des correspondants locaux missionnés par la CAEERF. Il s’agit alors souvent d’instituteurs et d’institutrices, de soignants, de membres des auberges de jeunesse… On peut citer par exemple, parmi les personnes ayant été des relais locaux ponctuels de la CAEERF : Pierre Tenière, M. Lardenois, Mlle Lippens, Louis Guilloux…
Il est à noter que plusieurs membres du bureau de la CAEERF et plusieurs délégués ont un dossier à leur nom au sein du fichier central de la direction de la Sûreté.
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À partir de 1936, lorsque débute la guerre civile en Espagne, des réfugiés fuyant les combats et les bombardements traversent la frontière et viennent chercher l’asile en France. Nombreuses sont les familles espagnoles qui confient leurs enfants à des organisations internationales chargées de les envoyer à l’abri vers d’autres pays : la France, mais aussi la Belgique, le Royaume-Uni, l’URSS… De nombreuses femmes seules fuient également les combats et l’avancée franquiste pour se réfugier en France seules avec leurs enfants.
Le flux de réfugiés, continu à partir de l’été 1936, atteint son paroxysme en février 1939, à la suite de la prise de Barcelone par les franquistes et de la défaite de l'armée républicaine. On compte alors près d’un demi-million d’Espagnols en France, particulièrement concentrés dans le Sud-Ouest du pays. Parmi ces quelque 450 000 réfugiés se trouvent de très nombreuses familles. La Retirada provoque la dispersion de familles entières, séparées dans la confusion de la déroute ou triées par les autorités françaises. En effet, lors du passage de la frontière, les hommes adultes sont enfermés dans certains camps tandis que les femmes, les enfants et les vieillards sont envoyés dans d’autres camps et centres d’hébergement.
Dès 1936, la solidarité internationale se met en place afin de porter assistance à ces familles réfugiées et à ces enfants isolés. De nombreuses institutions et organisations coordonnent des initiatives à différentes échelles afin d’héberger, de nourrir, de vêtir et de soigner la population espagnole exilée. On peut citer par exemple :
Les initiatives de solidarité, bien que nombreuses, peinent à faire face à l’afflux grandissant de réfugiés et à l’extrême dénuement de leurs conditions de vie. La Commission d’aide aux enfants espagnols réfugiés en France (CAEERF) est créée, en février 1939, dans ce contexte d’urgence. Elle voit le jour le 17 ou le 18 février 1939 sous l’égide de l’Office international pour l’enfance (OIE) et de sa branche française, l’Office français pour l’enfance. La CAEERF a initialement pour but de recevoir et de redistribuer les secours financiers et matériels mis à disposition par un certain nombre d’organisations étrangères, comme la Commission internationale d’aide aux enfants évacués en Espagne (CIAEEE) ou le Friends Service Council (FSC, organisation quaker britannique). En effet, la CIAEEE et le FSC, déjà engagés en Espagne, souhaitent poursuivre leur œuvre humanitaire envers les réfugiés espagnols se trouvant désormais en France. Cependant, ils ne désirent pas le faire par le biais de l’Office international pour l’enfance qui, d’obédience communiste, avait exprimé publiquement son soutien à la cause républicaine et s’était donc départi d’une posture de neutralité jugée nécessaire par la CIAEEE et le FSC. Afin qu’une assistance puisse tout de même être apportée aux réfugiés espagnols en France, une entité nouvelle, neutre, est fondée : la CAEERF. Cette dernière est placée sous les auspices de l’Office français pour l’enfance, ce qui l’ancre dans le contexte hexagonal ; par ailleurs, sa neutralité politique lui permet de travailler avec le FSC et la CIAEEE.
Début mai 1939, des tensions entre la CAEERF et l’Office international pour l’enfance voient le jour. La CAEERF reproche notamment à l’OIE d’avoir tardé à organiser des commandes de matériel nécessaire au secours de réfugiés, ainsi que de s’être attribué le mérite des distributions effectuées dans des centres d’hébergement sans faire mention du travail de la CAEERF. Ces tensions mènent à une prise d’indépendance de la CAEERF. Le 6 juin 1939, la présidente, Renée de Monbrison, dépose les statuts de l’association auprès de la préfecture de police afin que la Commission devienne une entité à part entière. La CAEERF déménage des locaux de l’Office français pour l’enfance, sis au 8 square de la Bruyère à Paris, pour emménager au 102 rue de l’Université.
Les actions menées par la CAEERF
Dès sa création en février 1939, les missions que se donne la CAEERF sont multiples. Cette dernière vise en effet utiliser les fonds mis à disposition par le FSC et la CIAEEE afin d’assurer le secours matériel à apporter aux familles réfugiées (vêtements, chaussures, draps, lits de camp…). Elle s’attache également à trouver des locaux dans lesquels les loger, à identifier des familles d’accueil pour les enfants seuls ou encore à solliciter des bénévoles pour encadrer les colonies d’enfants réfugiés. La CAEERF se charge aussi de trouver des médicaments, du lait en poudre pour les bébés ou encore des livres scolaires en langue espagnole pour les enfants les plus grands.
La CAEERF s’implique également, et ce jusqu’à la débâcle de juin 1940, dans le regroupement des familles dispersées par la guerre civile et l’exil. Les membres du bureau de la CAEERF portent auprès des préfets les demandes de rassemblement des familles réfugiées et sollicitent les autorités pour obtenir l’autorisation de faire voyager des enfants à la rencontre de leurs parents, et vice-versa.
Afin d’assurer ces missions, le bureau de la CAEERF s’appuie sur des travailleurs sociaux du FSC et de la CIAEEE, en très grande majorité des femmes ayant pour la plupart d’entre elles déjà œuvré en Espagne pendant la guerre civile. Ces « déléguées » britanniques, américaines, espagnoles ou françaises sont missionnées par la CAEERF pour visiter les centres d’hébergement et les colonies d’enfants réfugiés espagnols – la CAEERF ayant été accréditée par le ministère de l’Intérieur pour visiter ces camps et centres d’hébergement à des fins humanitaires. Les déléguées rédigent ensuite des rapports d’inspection permettant de prévoir l’assistance matérielle à apporter à chaque centre tout en priorisant les colonies nécessitant un soutien urgent.
L’activité de la CAEERF se poursuit de manière énergique jusqu’aux derniers jours de la débâcle de juin 1940. Néanmoins, la Commission estde factodissoute par l’occupation allemande de la France. La plupart des membres du bureau et les déléguées fuient le pays ou entrent en clandestinité du fait de leur appartenance religieuse ou de leur engagement politique qui les désigne comme des cibles pour l’occupant allemand.
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Locaux de l'Office français pour l'enfance
102 rue de l'Université
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