Les Amis de la Terre (France ; 1970-….)

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: 2022-07-26
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Réseaux des Amis de la Terre (fr)
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Journal officiel, 4 août 1970, p. 7344.
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Journal officiel, 14 mai 1978, p. 3879.
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Journal officiel, 28 juillet 1983, p. 7050.
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Journal officiel, 14 août 1991, p. 2154.
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Journal officiel, 28 février 1996, p. 1089.
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Journal officiel, 20 mars 2004, p. 1524.
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1. Organisation

En 1969, David Ross Brower (1912-2000) fonde aux États-Unis d’Amérique l’association environnementalisteFriends of the Earth(FOE). L’année suivante en France, après avoir rencontré Gary Soucié, membre de FOE, Alain Hervé (1932-2019) cofonde avec Edwin Matthews l’association Les Amis de la Terre. Déclarée le 11 juillet 1970 à la préfecture de la Seine, son objet est « la conservation de la nature ». Un comité de parrainage est constitué avec Jean Dorst (1924-2001), ornithologue au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), Pierre Fournier (1937-1973), journaliste et fondateur du périodiqueLa Gueule ouverte, Claude Levi-Strauss (1908-2009), Konrad Lorenz (1903-1989), biologiste et zoologiste autrichien, Théodore Monod (1902-2000), naturaliste au MNHN, Jean Rostand (1894-1977), cofondateur du Mouvement contre l’armement atomique (MCAA).

En 1971, des représentants de l’association et de trois autres organisations venus des États-Unis, du Royaume-Uni et du Royaume de Suède, fondentFriends of the Earth International(FOEI), une fédération qui débute par des réunions d’environnementalistes de différents pays pour mener conjointement des campagnes sur des sujets comme l’énergie nucléaire ou la pêche à la baleine.

En octobre 1977, Les Amis de la Terre se constituent en réseau pour coordonner l’action des groupes locaux, dont le nombre culmine à 150 en juillet 1980, dans une logique décentralisatrice et autogestionnaire. En ce sens, en 1978, l’organisation modifie son objet : « grouper les personnes désirant œuvrer pour la protection de l’environnement et de toutes les formes de vie, pour la préservation, la restauration et l’utilisation rationnelle de l’écosphère ; organiser toute forme d’information et de lutte contre les atteintes à l’environnement et pour son amélioration par tous les moyens permis par les lois en vigueur ».

L’année 1972 voit l’arrivée dans l’association de Brice Lalonde, qui devient l’animateur des Amis de la Terre. Deux ans après, l’association participe à la campagne électorale de René Dumont (1904-2001), premier candidat écologiste à l’élection présidentielle en France. Par la suite, elle participe également aux élections municipales en 1977, aux élections législatives en 1978 et à l’élection présidentielle en 1981, avec Brice Lalonde comme candidat. À partir de 1983, suite à des débats internes relatifs à l’instrumentalisation de l’organisation par ses principaux animateurs, Les Amis de la Terre opèrent un « recentrage associatif » interdisant à l’association de présenter et de soutenir des candidats à des élections.

En conséquence, la structure de l’association évolue progressivement vers une fédération d’associations locales, dont témoigne le changement de son objet en 1991 : « assurer la protection de l’homme et de l’environnement ; promouvoir la participation des citoyens à la définition et à la défense de leur cadre de vie ; lutter contre le gaspillage des ressources naturelles ; travailler à la recherche de solutions conduisant à la sortie du nucléaire ; défendre les citoyens contre les excès de la société de consommation ; favoriser l’éclosion d’un contre-pouvoir consommateur dans l’esprit d’une troisième génération de droits et de devoirs ».

 

2. Activités

Dès sa création, l’association édite une revue, d’abord intituléeLe Courrier de la baleine, dans laquelle les contributeurs peuvent développer leurs réflexions, confronter leurs idées et les publier : théorisation de la limitation des ressources, critique du modèle de croissance et de développement consumériste, dénonciation de ses méfaits sur la santé humaine et la nature, lutte contre la technocratie, défense des espèces animales menacées, mobilisation pour la démocratie participative et la représentation proportionnelle, construction d’alternatives, ouverture au combat féministe, etc. Parallèlement, l’association organise plusieurs actions emblématiques.

 

Lutte contre l’énergie nucléaire

Tandis que le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Protection de la nature et de l’Environnement est créé le 7 janvier 1971, la lutte contre l’énergie nucléaire s’organise. De grandes manifestations sont organisées pour s’opposer à l’implantation de nouveaux réacteurs : 1 500 personnes le 12 avril devant le chantier de Fessenheim, 15 000 personnes le 10 juillet devant le réacteur de la centrale du Bugey. En 1973, Les Amis de la Terre et leurs alliés appellent à un moratoire sur le nucléaire. Une expédition médiatisée est organisée la même année pour se rendre en bateau jusqu’à l’atoll de Mururoa pour empêcher les essais nucléaires militaires atmosphériques. A St­Priest­la­Prugne dans la Loire, l'association s'oppose au projet de transformer la mine d’uranium désaffectée en un site de stockage de déchets nucléaires. Le projet est abandonné en 1981.

Suite à la catastrophe de Tchernobyl et aux mensonges du gouvernement français sur l’arrêt supposé du nuage radioactif aux frontières, Les Amis de la Terre participent le 20 juin 1987 à une vaste manifestation parisienne « pour un avenir sans nucléaire ».

En 1995, lancement de l’opération Grain de riz pour s’opposer à la reprise des essais nucléaires décidée par le président Jacques Chirac.

En 2005 les Amis de la Terre sont membres fondateurs d’Enercoop, qui deviendra le premier fournisseur d’énergie renouvelable sous forme de coopérative.

 

Lutte contre la bétonisation

En 1972, alors que la conférence des Nations Unies sur l'Environnement humain est tenue à Stockholm, l’association organise des manifestations à vélo pour dénoncer la bétonisation des villes et plus particulièrement les équipements routiers à Paris. En 1973, Alain Hervé contribue à la création de la revue écologique mensuelleLe Sauvage, publiée parLe Nouvel Observateurjusqu’en 1981, appuyé par le journaliste Philippe Viannay (1917-1986), par l’ethnologue Philippe Arreteau et par Edward « Teddy » Goldsmith (1928-2009), créateur du premier magazine écologique au monde :The Ecologist.

 

Lutte contre les pollutions industrielles

À la fin des années 1970, l’association est mobilisée pour un encadrement plus strict des activités économiques polluantes suite aux catastrophes industrielles récurrentes. En mars 1978, le naufrage du pétrolier Amoco Cadiz et la marée noire sur les côtes bretonnes qui s’ensuit donnent lieu à de grandes mobilisations, dont l’occupation des bureaux de l’entreprise Shell à Paris et la campagne « Shell doit payer ! ». Cette mobilisation participe à l’instauration du principe juridique du « pollueur payeur ».

Dans les années 1980, l’association organise une campagne contre les additifs plombés dans l’essence, principaux responsables des plombémies, qui aboutit en 1987 à l’installation des premières pompes fournissant de l’essence sans plomb et, dès 1991, à une baisse de la teneur en vapeur de plomb dans l’atmosphère des villes en France. Le 10 juillet 2020, suite au recours de plusieurs entités dont Les Amis de la Terre, le Conseil d’État statuant au contentieux constate que le gouvernement français n’a toujours pas pris les mesures demandées, après une première décision (n° 394254) en juillet 2017, pour réduire la pollution de l’air (dioxyde d’azote et particules fines) dans huit zones en France. Pour l’y contraindre, la plus haute juridiction administrative prononce une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard (décision n° 428409).

Dans les années 1990, l'association s'investit aussi dans la lutte contre le commerce illégal du bois tropical et pour obtenir des mesures de contrôle sur les institutions financières internationales afin de limiter leurs investissements dans des projets nocifs pour l’environnement (projets miniers, projets pétroliers, oléoducs, etc.). En ce sens, en 1998, Les Amis de la Terre contribuent à la naissance de l’association Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne).

En 1998, Les Amis de la Terre rejoignent la campagne internationale « Le vrai prix du transport aérien » qui dénonce les impacts du trafic aérien. La mobilisation de juin est un succès.

En 1999, le projet de mine d’or à Malbosc (Ardèche) est abandonné après une forte mobilisation locale.

 

Lutte pour la sauvegarde des mammifères marins

En 1982, face à des risques avérés d’extinction, des organisations de la société civile dont les Amis de la Terre se mobilisent pour faire pression sur les membres de la Commission baleinière internationale (CBI). Il s’agit que ceux-ci votent un moratoire sur la chasse à la baleine à des fins commerciales. Ce combat est couronné de succès et le moratoire est voté le 23 juin. Dans le même sens, l’association organise au début des années 1990 une nouvelle action en faveur de la protection du phoque-moine en mer Méditerranée.

 

Lutte contre les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés)

Dans les années 1980, l’association s’engage dans le mouvement anti-OGM, notamment via la campagne « Pas d’OGM dans ma cantine ». En 1988, une centaine de communes refusent les OGM et rejoignent la campagne des Amis de la Terre. En 1999, à Millau, 100 000 personnes, dont les Amis de la Terre, se réunissent sur le plateau du Larzac pour soutenir José Bové et les faucheurs d’OGM. Les OGM sont interdits en France à partir de 2008.

Lutte contre le dérèglement climatique

En 1992 l'association participe à une campagne internationale de réunion de centaines de milliers de signatures pour faire pression sur le Sommet de la Terre de Rio, et exiger des mesures fortes en matière de réduction des gaz à effet de serre et de justice climatique.

En 2000, à La Haye, à l’occasion de la Conférence sur le Climat (COP), 5000 Amis de la Terre venus de partout en Europe construisent une digue géante autour du centre de conférence pour rappeler que, faute d’accord ambitieux, la montée des eaux menace de nombreuses régions du monde.

En 2007, Les Amis de la Terre coordonnent l’action « 5 minutes de répit pour la planète » à l’occasion de la sortie du rapport du GIEC. 3 millions de foyers participent et éteignent leurs lumières pendant 5 minutes, ainsi que la Tour Eiffel.

En 2008 Radiohead se joint aux Amis de la Terre et organise une tournée européenne lors de laquelle ils demandent de soutenir la campagne européenne The Big Ask qui demande aux gouvernements et à l’Union Européenne d’agir contre les dérèglements climatiques.

En 2015, Les Amis de la Terre déposent un recours contre le Conseil d’État, qui, dans sa décision du 10 juin 2015, a refusé de reconnaître la responsabilité des préfets pour non-respect des normes de qualité de l’air à Paris (concentration de particules fines (PM) et de dioxydes d’azotes (NO2)) tout en admettant que la « responsabilité d’un État » pourrait être « engagée de manière globale » sur ce fondement.

 

Depuis le début du XXIe siècle, l’association étend le champ de ses interventions et étoffe son répertoire d’actions : recours en justice, désobéissance civile, publication d’un « guide citoyen sur les banques », organisation des « Prix Pinocchio », dont l’objectif est de dénoncer le double discours d’entreprises recourant à l'écoblanchiment, contribution à la naissance du premier fournisseur d’électricité renouvelable coopératif (Enercoop), marches pour le climat, etc. Elle s’allie également à d’autres organisations (par exemple l’association de lutte contre les activités nocives des banques Reclaim Finance ou les mouvements ANV-COP21 et Alternatiba) pour parvenir à bâtir des sociétés écologiquement soutenables et fondées sur le partage équitable des ressources.

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Journal officiel, 4 août 1970, p. 7344.
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Journal officiel, 14 mai 1978, p. 3879.
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Journal officiel, 28 juillet 1983, p. 7050.
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Journal officiel, 14 août 1991, p. 2154.
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Journal officiel, 28 février 1996, p. 1089.
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Journal officiel, 20 mars 2004, p. 1524.
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