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Louis Marie Nicolas Lebret (1897-1966) est né à Minihic-sur-Rance (Ille-et-Vilaine). Après des études au collège et au lycée Saint-Charles de Saint-Brieuc, il entre à l'École navale, dont il sort officier de marine et participe à la Première Guerre mondiale dans les escadres du Liban. Sa vocation religieuse s’affirmant, il quitte la Marine en 1923 et entre dans l’Ordre des Dominicains en 1923 ; il est ordonné prêtre en 1928.
Après sa formation théologique, il est affecté en 1929 à Saint-Malo. Il est chargé de l’assistance spirituelle aux marins de Bretagne, ce qui l’amène à s’intéresser de plus en plus à leurs conditions de vie et à l’organisation des pêches maritimes. On doit à son initiative la mise en place d’organismes tels que la Jeunesse Maritime Catholique (1929), les syndicats chrétiens des gens de mer, bientôt regroupés en Fédération française des syndicats professionnels des pêches maritimes, et le Secrétariat social maritime, centre d’étude et de liaison sur les travaux duquel s’appuient les syndicats. Le « mouvement de Saint-Malo » dont il est l’animateur mène une action vigoureuse dans les domaines de l’apostolat et de l’action sociale et évolue à partir de 1935 vers une nouvelle orientation de la politique des pêches et à une transformation profonde de leur organisation.
En 1941, il fonde, dans la région lyonnaise, l'association Économie et humanisme, qui a pour but d’étudier les réalités humaines et sociales dans leur complexité et leur globalité, se proposant de « remettre l’économie au service de l'homme ». Un Manifeste et une revue portant le même nom sont lancés dès 1942. Par ses enquêtes et ses publications, ce centre d’étude apporte une contribution importante à la rénovation économique et sociale de l’après-guerre. C’est au cours des sessions de recherches et de formation à l’action de ce mouvement que sont nées les idées relatives au développement et à l’aménagement du territoire. Le père Lebret y a mis au point la doctrine de l’« économie des besoins » ainsi qu’une méthode qui subordonne la restructuration économique et sociale aux résultats d’enquêtes menées sur le terrain.
En 1955, le père Lebret crée avec l'abbé Pierre l'Institut de recherche et d'action sur la misère du monde (IRAMM) qui deviendra l’Institut de recherche et d'applications des méthodes de développement (IRAM) en 1957. A partir de 1956, le père Lebret cesse de diriger Économie et Humanisme et se consacre de plus en plus aux problèmes du Tiers-Monde : d’où la création, en 1957, de l’IRFED (Institut de recherche et de formation en vue du développement harmonisé). Depuis plusieurs années déjà, il a été appelé à effectuer, à la demande de gouvernements étrangers, des enquêtes sur les conditions du développement en Amérique latine (Vénézuela, Chili, Uruguay, Brésil, Colombie). En 1959-1960 il dirige la réalisation d’une importante étude à propos du 1er plan du Sénégal, dont les éléments fourniront la base d’un cadre cohérent pour l’aménagement du territoire et la régionalisation ; trois ans plus tard, son équipe est rappelée pour la préparation du 2e plan, et associe étroitement à ses travaux la formation des agents régionaux du développement.
Entre janvier 1959 et novembre 1960, il travaille au Sud-Viêt Nam. En 1960, à la demande du président du Liban Fouad Chéhab, il y intervient avec une équipe de l'Irfed et réalise une étude socio-économique dans tout le pays de 1960 à 1964. Il est impossible de signaler toutes les missions d’expert réalisées par le père Lebret et son groupe, soit comme consultants d’organisations internationaux (ONU, CNUCED) ou de gouvernements de pays en voie de développement, soit pour des enquêtes d’aménagement du territoire en France.
En 1964, le père Lebret participe à la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement) comme porte-parole de la Délégation du Saint-Siège et lance l’idée d’un nouvel ordre économique international. Cette perspective d’une organisation mondiale se retrouve dans l’Encyclique Popularum Progressio (1967), dont le Pape Paul VI lui a demandé de rédiger la première version. On retrouve également l’influence du père Lebret dans les travaux des sessions du concile Vatican II auxquels il contribue, en particulier à propos de la constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps (« Gaudium et Spes »).
Le Révérend Père Lebret décède à Paris le 20 juillet 1966 à l'âge de 69 ans.
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R. P. Lebret (religieux dominicain, ordonné en 1928)
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