Crussol (famille de ; XIIe-XXe siècle)

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La famille de Crussol, attestée depuis le XIIe siècle, est originaire de la terre Crussol (Ardèche, commune de Saint-Péray), près du Rhône, sur les bords duquel se dressent les ruines d’une ancienne forteresse. Géraud Bastet, premier du nom, seigneur de Crussol vers 1120, fait souche d’une descendance qui s’illustre aux XIIIe et XIVe siècles et s’allie avec les familles de Roussillon, de Poitiers, de Châteauneuf, de Clermont, de Tournon, de Lastic. Par la suite, de la tige principale se détachent les branches des marquis de Florensac, des marquis de Saint-Sulpice, des comtes d’Amboise et des marquis de Lontsalez.

 

Branche aînée des Crussol, ducs d’Uzès

 

La branche aînée, celle des sires de Crussol, vicomtes (1486) puis ducs (1565) d'Uzès, existe seule aujourd’hui. C'est en 1486 qu'elle reçoit la terre d'Uzès qui sera érigée en duché en 1565 et en pairie en 1572. Le titre de duc de Crussol est porté par le fils aîné du duc d’Uzès. Depuis le XIXe siècle, le titre a été et est toujours porté par courtoisie par le fils aîné du duc d’Uzès.

Au XVe siècle,Louis de Crussol (v. 1425-1473), grand panetier de France, sénéchal de Poitou, puis de Dauphiné, épouse Jeanne de Lévis-Mirepoix, qui lui apporte en dot la terre de Florensac dans le département actuel de l’Hérault.

Leur fils aîné,Jacques de Crussol (v. 1460-1525), seigneur de Crussol, de Beaudiné, de Lévis, de Florensac, de Sézanne, sénéchal de Beaucaire et de Nîmes, grand panetier de France, épouse Simone d’Uzès en 1486, fille unique et héritière de Jean, vicomte d’Uzès et d’Anne de Brancas, qui lui apporte en dot la vicomté d’Uzès, à condition qu’il porte le nom et les armes d’Uzès écartelées de Crussol. Il achète en 1503 à Louis de Joyeuse et Jeanne de Bourbon sa femme, la baronnie de Saint-Geniès-de-Malgoirès et les châteaux et terres de Saint-Bauzély et Montignargues.

Parmi leurs nombreux enfants, c’estCharles de Crussol, vicomte d’Uzès (1510-1546), qui continue la lignée en reprenant les charges de son père. Il fait également un brillant mariage en épousant Jeanne Galiot de Genouillac (1512-1567), dame d’Assier, fille unique et héritière du grand-maître de l’artillerie de France, qui s’est illustré dans les guerres d’Italie sous le règne de François Ier.

Antoine de Crussol (1528-1573), vicomte puis duc d’Uzès, leur fils, est sénéchal du Quercy en 1544 et devient duc d’Uzès en 1565 et pair de France en 1572. L’érection de la vicomté en duché a été l’objet de lettres patentes de février 1572. Il achète aussi en 1570 à Jehan de Montluc, évêque de Valence, la principauté de Soyons.

De son mariage avec Louise de Clermont (1504-1596), comtesse de Tonnerre, Antoine de Crussol n’a pas de descendance et c’est son frèreJacques II de Crussol (1540-1584), duc d’Uzès, qui lui succède en 1573. Chevalier de l’ordre du Saint- Esprit et gouverneur de Languedoc, époux de Françoise de Clermont (v. 1550-1608), il porte d’abord le titre de baron d’Assier. C’est l’un des plus célèbres chefs calvinistes pendant les guerres de religion. Il se rallie à la Cour après la mort de son frère et meurt en 1584.

Son filsEmmanuel I de Crussol (1581-1657), duc d’Uzès, pair de France, prince de Soyons, comte de Crussol, baron de Lévis et Florensac, chevalier d’honneur d’Anne d’Autriche, épouse en premières noces Claude d’Ebrard de Saint-Sulpice (v. 1580-1632), puis, en secondes noces, Marguerite de Flagheac, veuve de Christophe d’Apchier. Il joint à ses nombreux titres celui de chevalier d’honneur de la reine Anne d’Autriche.

Son filsFrançois de Crussol (1604-1680), prince de Soyons, épouse successivement Louise Henriette de la Châtre (1602-1634), fille du maréchal de France, dont il n’a pas d’enfants, puis Marguerite d’Apchier (1619-1708), fille unique de Christophe d’Apchier et de Marguerite de Flagheac, la seconde femme de son père.

Leur fils cadet, Louis de Crussol (1645-1716), est à l’origine de la branche des barons de Crussol, marquis de Florensac, qui s’éteint en 1818 (voir ci-dessous).

Leur fils aîné,Emmanuel II de Crussol (1642-1692), duc d’Uzès, premier pair de France, comte de Crussol et d’Apchier, de Saint-Chély, de Saint-Sulpice, prince de Soyons, marquis de Florensac, de Cuisieux, de Rambouillet, seigneur et baron de Lévis, de Bellegarde, de Remoulins, d’Aimargues, Saint-Geniès, Assier et Cadenat, chevalier des ordres du Roi, succède comme gouverneur de Saintonge et d’Angoumois à son beau-père le duc de Montausier. Il épouse Marie Julie de Sainte-Maure (1646-1695), duchesse de Montausier, dont la mère est Julie d’Angennes, la fille de la célèbre marquise de Rambouillet.

C’est leur second filsJean-Charles de Crussol (1675-1739), qui devient duc d’Uzès en 1693 après la mort de son frère aîné Louis, tué à la bataille de Nerwinden. Il a hérité la seigneurie de Pont-Sainte-Maxence, ancien fief des La Vallière. Jean-Charles de Crussol participe aux campagnes du règne de Louis XIV jusqu’à une malencontreuse chute de cheval au camp d’Haguenau en 1702. Il vend alors son régiment, prête serment au Parlement en qualité de duc et pair de France le 14 mai 1706 et séjourne beaucoup à Uzès. L’on sait l’intérêt qu’il attacha au chartrier, hérité de ses ancêtres. Il épouse en premières noces Anne-Hippolyte de Grimaldi (1667-1700), fille de Louis, prince de Monaco et de Catherine de Gramont, et en 1706, Anne Marguerite de Bullion (1684-1760), fille du marquis de Gallardon et Fervaques, seigneur de Bonnelles et de Marie Rouillé.

Charles Emmanuel de Crussol (1707-1762), duc d’Uzès, leur fils aîné, succède aux titres et charges de son père et est également député des États de la province de Languedoc pour la noblesse en 1729 et brigadier des armées du roi en 1734, à la suite de brillants services militaires. Il épouse en 1725 Émilie de la Rochefoucauld (1700-1753), fille du duc François et de Madeleine Charlotte Le Tellier de Louvois qui lui apporte d’importants biens en Bourgogne, et en 1759, Marie Gabrielle Marguerite de Gueydon (1730-1789).

François Emmanuel de Crussol (1728-1802), duc d’Uzès, issu du premier lit, continue les traditions de sa famille aux gouvernements de Saintonge et d’Angoumois et comme duc et pair au Parlement. Maréchal de camp en 1761, il contracte mariage avec Madeleine Julie Victoire de Pardaillan-Gondrin (1731-1799), fille du duc d’Antin et de Gillette Françoise de Montmorency-Luxembourg et le roi Louis XV lui accorde en 1769 les entrées de la Chambre.

Leur filsMarie-François Emmanuel de Crussol (1756-1842), duc d’Uzès épouse en 1777 Amable Émilie de Châtillon (1756-1840). Les Châtillon, famille poitevine, avaient fait admettre leur parenté avec l’illustre et ancienne maison de Châtillon-sur-Marne, malgré deux procès en usurpation de qualité. Des alliances successives leur ont procuré fortune et considération : le mariage de Claude-Elzéar de Châtillon avec Anne Thérèse Moret, fille d’un fermier général, celui de son fils Charles Alexis-Rosalie avec la fille du chancelier Voisin et enfin l’union du père d’Amable Émilie, Louis Gaucher, duc de Châtillon, lieutenant-général en Bretagne avec Adrienne Émilie Félicité de La Baume-Le Blanc, fille du duc de La Vallière.

Marie-François Emmanuel de Crussol est maréchal de camp à l’armée de Condé et ne rentre en France qu’à la Restauration, où il est nommé lieutenant-général et pair de France.

À la génération suivante,Adrien François Emmanuel (1778-1837), duc de Crussol épouse en 1807 Catherine Victoire Victurnienne de Rochechouart-Mortemart (1776-1809), fille du duc et de la duchesse, née Harcourt, et entre en 1824 dans la vie politique comme député du Gard.

Leur filsArmand Géraud de Crussol (1808-1872), duc d’Uzès, est député de la Haute-Marne et s’allie en 1843 avec Françoise Sophie de Talhouët (1818-1863), dite Fanny, petite-fille du comte Roy. Malgré son opposition au régime du prince président, il est élu en février 1852 député au Corps législatif dans la 2e circonscription du Gard.

Son filsJacques-Emmanuel de Crussol (1840-1878), duc d’Uzès, échoue aux élections du 24 mai 1864, mais le 8 février 1871 réussit à devenir représentant de son département où il est l’un des plus grands propriétaires. Il épouse en 1867 Anne de Rochechouart-Mortemart (1847-1933), et meurt à Paris le 28 novembre 1878.

Sa veuve lui survit jusqu’en février 1933 et donne un nouveau lustre au nom des d’Uzès par la place qu’elle occupe dans la société de son temps. Son nom est resté dans l’histoire politique par le soutien qu’elle a apporté au général Boulanger. Elle a eu le malheur de perdre son fils aîné Jacques de Crussol (1868-1893), 13e duc d’Uzès, qui partit pour l’Afrique à la tête d’une mission d’exploration et périt à Kabinda au Congo le 20 juin 1893.

Le second fils de la duchesse d’Uzès,Louis de Crussol (1871-1943), qui a épousé Marie-Thérèse d’Albert de Chevreuse de Luynes (1871-1941), succède à son frère et a trois enfants : Anne Marie Thérèse Sophie Paule (1895-1984), qui épouse Gaston de La Rochefoucauld (1893 1930) ; Géraud (1897-1929), duc de Crussol, qui épouse Anne Gordon (1897-1947) ; et Emmanuel de Crussol d’Uzès (1902-1952), duc de Crussol, qui épouse Marie-Louise Béziers (1904-1991).

 

Branche des barons de Crussol, marquis de Florensac

 

Louis de Crussol (1645-1716), fils cadet de François Ier de Crussol d'Uzès, duc d'Uzès (1604-1680) et de Marguerite d'Apchier, vicomtesse de Vazeilles (†1708) est maréchal de camp. Il épouse Marie Louise de Senneterre (1671-1705), vicomtesse de Lestrange.

Leur fille Anne Charlotte (1700-1772) épouse Armand Louis de Vignerot du Plessis (1683-1750), duc d’Aiguillon. La duchesse d'Aiguillon tenait salon à Paris ; elle était réputée pour son goût pour l'étude de la science et parlait plusieurs langues.

Leur fils,François Emmanuel de Crussol (1694-1719), comte de Lestrange, est colonel du régiment de Béarn et capitaine d'une compagnie de chevau-légers. Il épouse Marguerite Colbert de Villacerf (1697-1772).

Pierre Emmanuel de Crussol (1717-1758), marquis de Florensac, fils de François Emmanuel de Crussol, accède au grade de lieutenant général avant de passer à la diplomatie. Le 2 février 1753, il obtient le poste d'ambassadeur de France auprès du duché de Parme et de Plaisance. Il épouse Marguerite Charlotte Fleuriau de Morville (1725-1815), fille de Jean-Baptiste Fleuriau, comte de Morville, ministre secrétaire d’État au département des Affaires étrangères.

Leur fils,Emmanuel Henri Charles de Crussol (1741-1818), baron de Crussol d'Uzès, suit la carrière des armes. Il devient maréchal de camp, chevalier de l'ordre de Saint-Louis et de l'ordre royal de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, gouverneur châtelain de la grosse tour de Laon et grand bailli d'épée au bailliage et siège royal de la ville et comté de Bar-sur-Seine. Ce bailliage le nomme député de la noblesse aux États généraux le 24 mars 1789. Sous la Restauration il est fait lieutenant-général des armées du roi le 23 août 1814. Il épouse Bonne Marie Gabrielle Bernard de Boullainvilliers (1752-1829), fille de Anne Gabriel Henri Bernard, marquis de Boulainvilliers. Le couple n'a pas d'enfant. En 1818 s'éteint la branche des barons de Crussol.

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