Hue de Miromesnil (famille ; XVIe-XIXe siècle)

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D'origine bourgeoise, la famille Hue, établie à Saint-Lô, est anoblie en 1590. Elle acquiert le nom « Hue de Miromesnil » au XVIIème siècle par une alliance avec les familles Dyel des Hameaux et de Miromesnil. C'est à cette époque que la famille Hue se divise en trois branches : la branche aînée Hue de la Roque et de Miromesnil ; celle-ci s'éteint en 1828 avec Anne Angélique Armande Georgette ; les deux branches cadettes Hue de Vertmanoir et Hue de la Trourie s'éteignent respectivement en 1778 et au milieu du XVIIème siècle. Tous les personnages de cette branche ont eu des fonctions au parlement de Rouen jusqu'à la plus éminente de premier président, occupée par Armand Thomas Hue, marquis de Miromesnil, de 1757 à 1774.

 

Les premiers Hue

Le premier membre du lignage connu est Thomas Hue, bourgeois de Saint-Lô au début du XVIe siècle. Son petit-fils Pierre (autour de 1550-1590), seigneur de Vertmanoir et de La Roque, est garde de la monnaie de Saint-Lô et premier échevin de la ville, député aux États de Normandie de 1585. Il est anobli en mars 1590 et meurt en juillet de la même année. De lui naissent les trois branches de la famille Hue.

Michel Hue († 1641), seigneur de la Roque, fils de Pierre est le fondateur de la branche aînée. Avocat du roi à Saint-Lô de 1588 à 1592, il commande la défense de la ville pendant la Ligue, puis s'établit à Rouen où il est reçu conseiller au parlement. Il épouse Marthe Dyel, fille de Jean Dyel, seigneur des Hameaux et de Miromesnil, premier président de la cour des aides de Rouen.

Son fils, Michel Hue (1606-avant 1670), seigneur de la Roque, est avocat au parlement en 1630 puis conseiller aux requêtes du parlement de Rouen en 1631 et aux enquêtes en 1638. Il épouse en 1632 Marie Duval († après 1678), fille de Thomas seigneur de Bonneval, lui-même conseiller au parlement de Rouen.

 

Thomas Hue de la Roque et de Miromesnil, ses deux femmes et ses enfants

Thomas Hue (1634-1702), fils du précédent, est seigneur de la Roque. Il devient également seigneur de Miromesnil en 1689, lorsque cette terre est érigée en marquisat. Conseiller (1659) puis président (1671) au grand conseil, maître des requêtes en 1688, il est successivement intendant à Poitiers en 1672, à Châlons en 1673, et enfin à Tours, en 1689. En 1664, il épouse en premières noces Jeanne Françoise Courtin († 1685), fille de Françoise du Drac et de Nicolas, seigneur de Rosay et de Latigny, conseiller au parlement de Paris. De ce premier mariage sont nés :

  • Jean-Baptiste ([1666]-1719), marquis de Miromesnil, maréchal de camp en 1710. Il épouse Suzanne Hébert du Bue († 1723) de qui il a deux filles dont Anne-Angélique († 1743) marquise de Miromesnil, morte sans enfant de son mariage avec Claude Marie, marquis de Vallin.
  • Jean Thomas ([1669]-1732), prêtre, chanoine de Notre-Dame de Paris (1697), abbé de Saint-Urbain de Châlons (1681).
  • Jean Sébastien († 1733) chevalier de Malte, brigadier des armées du roi (1719) puis colonel dans les armées espagnoles.
  • Marie-Thérèse († 1720). Elle épouse en 1695 Jean Joseph Louis Bernard comte d'Armagnac, seigneur de Salvert († 1722).

En 1685, Thomas Hue épouse en secondes noces Blanche de Bar (1659-1704), fille de Jacques, seigneur de Saint-Martin et de Louise Caillet. De ce second mariage naissent quatre enfants. L'aîné, Thomas (1687-1749), père du garde des Sceaux, est seigneur de Latigny, Mardée et autres lieux, marquis de Miromesnil après la mort de sa nièce (Anne Angélique, marquise de Vallin). Capitaine de cavalerie, il épouse en 1721 Anne Lambert, dame de Tourville-sur-Arques, fille de Claude Joseph, auditeur des comptes, et de Magdelaine Logerot. De ce mariage naissent Armand Thomas et Nicolas Thomas.

 

Armand Thomas Hue (1723-1796), marquis de Miromesnil, garde des Sceaux

Né sur la terre de Latigny le 15 septembre 1723, il épouse, le 25 août 1749, Marie Louise Anne Georgette Duhamel (1727-1760), fille de Marie Anne Catherine Du Fay et de Louis Marie seigneur de Bretteville, président au parlement de Rouen. Le 16 septembre 1762 il épouse Blanche Françoise Rosalie Bignon (1744-1805) fille d'Armand Jérôme, prévôt des marchands de Paris, et de Marie Angélique Blanche Hue de Vertmanoir.

Armand Thomas Hue de Miromesnil est reçu conseiller au grand conseil le 19 août 1745, et maître des requêtes ordinaires le 27 juillet 1751. Premier président du parlement de Rouen en 1757, il se manifeste comme un défenseur des prérogatives parlementaires au cours des conflits incessants qu'entraînent les enregistrements d'édits pendant les dernières années du règne de Louis XV. Lorsque les parlements sont supprimés en 1771, Miromesnil est exilé, ainsi que le corps qu'il présidait, par le chancelier de Maupeou. Il se retire d'abord dans sa terre de Bretteville-Saint-Laurent, puis dans celle de Miromesnil. Sa disgrâce le rapproche de son parent, le comte de Maurepas qui, banni lui aussi de la Cour, réunit une société nombreuse au château de Pontchartrain.

C'est Maurepas, devenu ministre, qui le propose à Louis XVI comme garde des sceaux. Nommé le 24 août 1774, Miromesnil travaille au rappel des parlements, combat la politique de Turgot, puis celle de Necker, et conserve la confiance du roi jusqu'à l'assemblée des notables de 1787. Contraint de démissionner le 8 avril 1787, il est remplacé par Lamoignon. Son nom reste attaché à l'édit d'abolition de la question préparatoire du 24 août 1780.

Dans sa retraite, il vit d'abord à Miromesnil puis à Montalet-sur-Seine près de Mantes. En 1792, il se retire à Vernon (Eure) et à Trie-Château (Yvelines). Le 15 décembre 1792, il demande à être associé avec Tronchet et Malesherbes à la défense de Louis XVI, mais sa requête reste sans suite. Le 17 avril 1794, il est arrêté à Vernon et conduit à Paris sur ordre du Comité de salut public. Le 9 thermidor le sauve de l'échafaud. Après un séjour au château de Montalet, il revient en 1796 à Miromesnil pour y mourir le 6 juillet.

 

Les enfants de Miromesnil

De son premier mariage avec Marie Louise Anne Georgette Duhamel, Armand Thomas a trois enfants, dont deux meurent jeunes. Anne Angélique Armande Georgette (1751-1828), dame de Bretteville, du chef de sa mère, se marie le 6 juillet 1769 à Paul Charles Cardin Le Bret (1748-1804), comte de Selles, fils d'Anne Louise Charlotte Le Pelletier de la Houssaye et de François Xavier Le Bret, avocat général au parlement de Paris, intendant de Bretagne. Paul Charles Cardin est avocat au parlement de Rouen en 1769 puis greffier en chef civil du parlement de Paris en 1775, poste qu'il perd en 1790 avec la suppression des parlements. Il meurt le 21 mai 1804. Il hérite d'une grande fortune et par testament, il laisse l'usufruit à sa veuve et le fonds, par quart, au comte de la Bourdonnaye-Blossac, son cousin, et à Isidore, Raoul et Caroline, ses neveux.

Madame Le Bret meurt à Bretteville le 27 octobre 1828. Par son testament, elle donne toute sa fortune au marquis de Flers (1776-1832), petit-cousin paternel par alliance.

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