Vogüé (famille de)

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Famille de Vogüé (fr)
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La première famille de Vogüé tire son nom de la terre de Vogüé, près d’Aubenas (Ardèche). Elle est également propriétaire de la seigneurie de Rochecolombe. Connue depuis 1080, elle s’éteint en 1326. Le dernier des Vogüé, Raymond II (1297-1326), sans enfants, institue comme son héritier son plus proche parent par les femmes, Raymond d’Alès (mort en 1341), à la condition qu’il relève le nom de Vogüé.

La seconde famille de Vogüé descend donc de ce Raymond d’Alès, devenu Raymond Ier de Vogüé, seigneur de Rochecolombe. Sa branche aînée, qui descend de Melchior Ier (v. 1567-1641), a donné de nombreux militaires, hommes politiques et industriels.

Parmi les membres les plus notables figurent :

• Cerice François de Paule (1683-1729), chevalier, capitaine dans le régiment du Roi Infanterie, bailli du Vivarais, baron de Vogüé par lettres patentes de 1713, baron de la terre d'Aubenas qu'il achète en 1716. Il épouse Marie Lucrèce de Tournesy, dame de Poussan. De cette union naissent quinze enfants. D’une seconde union en 1726 avec Anne de Serre naissent cinq enfants.

• Charles François Elzéar de Vogüé (1713-1782), lieutenant-général. Il acquiert en 1778 une verrerie (la verrerie royale de Sainte-Catherine) dans le marquisat de La Nocle (Nièvre) : il est ainsi le premier Vogüé à se lancer dans l’aventure industrielle dans la Nièvre. Il épouse le 19 février 1732 Marie Madeleine de Truchet de Chambarlac (1705-1765). De cette union, naissent six enfants dont Cerice, l'aîné.

• Melchior Cerice François de Vogüé (1732-1812), maréchal de camp en 1780, gouverneur de la place forte de Montmédy. Il se marie trois fois. Par son deuxième mariage avec Catherine Bouhier de Versalieu en 1788, dernière héritière d’une famille de parlementaires originaire de Dijon, il ancre la famille en Bourgogne et prend possession d'un hôtel particulier à Dijon, devenu Hôtel de Vogüé. Ayant pris sa retraite de l’armée en 1782, Cerice de Vogüé s’implique dès lors dans plusieurs entreprises industrielles en Nivernais. Il est élu député de la noblesse aux États généraux de 1789. Il siège à l’Assemblée constituante, mais refuse la constitution présentée le 3 septembre 1791. Il émigre en 1792 et ne revient en France qu’en 1801 ; il ne retrouve pas ses biens, notamment ses entreprises industrielles. Il décède en 1812.

• Léonce Louis Melchior (1805-1877), petit-fils du précédent. Page du Roi à seize ans sous la Restauration, il participe comme officier à la campagne de Catalogne de 1823 et à l’expédition d’Alger de 1830, avant de démissionner à la chute des Bourbons. Il se consacre alors à ses affaires. Il reprend l’activité industrielle de ses aïeux, en créant une forge à Ivoy-le-Pré et usine sidérurgique à Mazières, dans le Cher, où les alliances matrimoniales de la famille lui avait acquis de vastes propriétés. Il consacre également beaucoup de temps à l’exploitation et l’amélioration de ses terres agricoles. Conseiller général du Cher de 1839 à 1871 et député de 1848 à 1851, puis de 1871 à sa mort en 1877. Par son mariage avec Henriette de Machault d’Arnouville, le château de Thoiry entre dans le patrimoine immobilier des Vogüé.

• Melchior (1829-1916), fils aîné de Léonce. Destiné à la carrière militaire, il s’oriente finalement vers la diplomatie après avoir été remarqué par Alexis de Tocqueville. Nommé attaché à la légation française de Saint-Pétersbourg en 1849, il démissionne en 1852 pour ne pas avoir à servir Napoléon III. Homme cultivé et curieux, il est désormais libre de s’adonner à sa passion pour l’Orient et l’archéologie. Il explore la Palestine et la Syrie en 1853 et 1854 et en rapporte de nombreuses découvertes qu’il publie les années suivantes dans plusieurs livres et articles. Ses travaux d’archéologie lui valent d’ailleurs d’être admis à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres en 1868. Sa carrière diplomatique reprend avec la chute du Second Empire : il devient ambassadeur à Constantinople en 1871 et à Vienne en 1875 et se retire en 1879. Comme son père, il fait fructifier les entreprises et propriétés familiales. Il est élu à l’Académie française en 1901.

• Marthe (1860-1923), fille de Melchior et de sa première épouse Marguerite de Vogüé. Épouse de Charles Marie de Mac-Mahon, elle devient, une fois veuve, un membre influent de l’Action française. Très proche de Maurras, elle s’oppose de toutes ses forces aux lois d’interdiction de l’enseignement par les congrégations religieuses et de séparation des églises et de l’État.

• Louis (1868-1948), fils de Melchior et de sa seconde épouse Claire des Monstiers-Mérinville. Il poursuit la tradition familiale : il fait en effet partie des fondateurs des organisations professionnelles et de prévoyance dans le monde agricole, dans le sillage d'Albert de Mun et René de La Tour du Pin. Il préside l'Union Centrale des syndicats agricoles et la Société des agriculteurs de France de 1919 à 1948. Il préside également la Compagnie du Canal de Suez et est élu régent de la Banque de France en 1927. Maire d'Oizon de 1900 à 1929 et conseiller général du Cher pour le canton d'Aubigny-sur-Nère, de 1911 à 1945. Il épouse à Paris les 3 et 4 août 1892 la princesse Louise Marie Charlotte d'Arenberg (1872-1958), fille du prince Auguste Louis Albéric d'Arenberg et de Jeanne Greffulhe, qui lui donne dix enfants.

• Robert (1870-1936), frère du précédent. Il intègre l'École navale en octobre 1887 et débute une carrière dans la Marine qui, entre autres affectations, l'emmène en Chine en 1890-1893. Enseigne de vaisseau en 1898, il démissionne de la Marine et est nommé lieutenant de vaisseau de réserve en 1907. Il est mobilisé le 31 août 1914 comme lieutenant de vaisseau. À la démobilisation, il devient président de la Compagnie urbaine d'assurances, vice-président des Manufactures des glaces et produits chimiques de Saint-Gobain et membre du conseil de surveillance de Schneider et Cie. Dès janvier 1909, il entre également au conseil d'administration de la doyenne des marques, la « SA des Anciens Établissements Panhard et Levassor », jusqu'à son décès. Il épouse le 8 mars 1896 Lucie Sommier (1874-1946), fille d'Alfred Sommier, industriel sucrier, restaurateur du château de Vaux-le-Vicomte, et de Jeanne Brugière de Barante.

• Jean (1898-1972), son fils, entre à l'École navale en 1917 et termine la Première Guerre mondiale dans la flotte de Méditerranée. Il quitte la Marine et dirige son entreprise de sucrerie familiale. Mobilisé en 1939 à la mission navale française de Londres, il participe en 1940 à l'évacuation de Dunkerque. Il rejoint la Résistance en 1942, dans le mouvement Combat, puis dans le mouvement Ceux de la Résistance, dont il devient un des dirigeants. Il représente ce mouvement au Comité parisien de la Libération. Au printemps 1944, il intègre le Conseil national de la Résistance (CNR) où il est connu sous le pseudonyme de Vaillant. Il est délégué par le CNR à l'Assemblée consultative provisoire (novembre 1944-août 1945). Après cet épisode, il abandonne toute carrière politique, pour se consacrer à ses affaires industrielles. Il est président-directeur général de la Compagnie nouvelle des Sucreries réunies et vice-président de la raffinerie Lebaudy-Sommier. Il épouse en 1927 Hélène Jaunez (1908-2003), dont il a un fils : Patrice (1928-2020), héritier et administrateur du château de Vaux le Vicomte, marié en 1967 avec Maria-Cristina Colonna di Paliano.

• Eugène-Melchior de Vogüé (1848-1910), arrière-arrière-petit-fils de Charles François Elzéar. Son père, Joseph Victoire Raphaël, était propriétaire du château de Gourdan, près d’Annonay (Ardèche). Engagé volontaire durant la guerre de 1870, il est emmené en captivité en Allemagne, d’où il revient en 1871. Il accompagne alors son cousin Melchior, nommé ambassadeur de France à Constantinople, en tant qu’attaché d’ambassade. Tout comme son cousin, il sillonne la Terre Sainte et publie des articles à ce sujet dans la revue des Deux Mondes. Il poursuit sa carrière diplomatique en Russie en 1876 et épouse, en 1878, Alexandra Annenkoff (1849-1914). Revenu en France avec sa famille en 1882, il publieLe roman russeen 1886 : ce livre, par son importance dans l'histoire littéraire et politique de la fin du XIXe siècle, contribue à son élection à l'Académie française en 1888. Par son œuvre visant à faire connaître à la France la culture russe, Eugène Melchior a contribué au rapprochement politique entre les deux pays, concrétisé par l’alliance politique de 1891.

Les titres authentiques de la famille de Vogüé sont : baron de Vogüé par lettres patentes de 1713, pair de France héréditaire en 1823. L’aîné des Vogüé porte depuis le XVIIIe siècle le titre de courtoisie de marquis de Vogüé, sous lequel son ancêtre fut admis aux Honneurs de la Cour.

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1732-12-01 (xsd:date)
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1812-12-16 (xsd:date)
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Cerice François Melchior de Vogüé est membre de la famille de Vogüé

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1738-03-01 (xsd:date)
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1787-05-22 (xsd:date)
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Marie-Madeleine de Vogüé est membre de la famille de Vogüé.

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1781-07-04 (xsd:date)
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1807-10-08 (xsd:date)
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Charles François Elzéar de Vogüé est membre de la famille de Vogüé

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1784-10-05 (xsd:date)
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1838-11-22 (xsd:date)
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Zéphirine de Damas d'Antigny comtesse de Vogüé est membre par alliance de la famille de Vogüé

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1805-05-04 (xsd:date)
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1877-06-25 (xsd:date)
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Léonce Louis Melchior de Vogüé est membre de la famille de Vogüé

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1828-07-15 (xsd:date)
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1908-08-05 (xsd:date)
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Ursule de Bryas est membre de la famille de Vogüé

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1829-10-18 (xsd:date)
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1916-11-10 (xsd:date)
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Melchior de Vogüé est membre de la famille de Vogüé

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1845-06-30 (xsd:date)
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1876-04-22 (xsd:date)
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Claire de Vogüé est membre par alliance de la famille de Vogüé

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1850-11-04 (xsd:date)
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1886-03-23 (xsd:date)
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Angélique de La Panouse est membre de la famille de Vogüé

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