Société de protection des engagés volontaires élevés sous la tutelle administrative (Paris ; 1878-1965)

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1878-11-05 (xsd:date)
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Société de protection des engagés volontaires élevés dans les maisons d’éducation correctionnelle (fr)
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Arrêté du 5 novembre 1878 autorisant l’association organisée à Paris sous la dénomination de Société de protection des engagés volontaires élevés dans les maisons d’éducation correctionnelle à se constituer et à fonctionner régulièrement.
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Décret du 8 août 1881 qui reconnaît comme établissement publique la Société de protection des engagés volontaires élevés dans les maisons d’éducation correctionnelle.
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Décret du 25 janvier 1952 approuvant les modifications apportées aux statuts d’une association reconnue d’utilité publique.
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Décret du 10 août 1965 approuvant la dissolution d’une association et lui retirant la reconnaissance d’utilité publique.
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Organisation interne ou généalogie

La présidence de la société est successivement assurée par Félix Voisin (1878-1915), Pierre Marie Gabriel Malleterre (1915-1924), Lucien Marie Jean Lacaze (1924-1954) et Marie Maurice Auguste Brossin de Saint-Didier (1955-1965).

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La Société des engagés volontaires élevés dans les maisons d’éducation correctionnelle est une société de bienfaisance fondée en 1878 par Félix Voisin et Gabriel Fournier pour encourager l'engagement volontaire dans l'armée des jeunes gens élevés dans les maisons d'éducation surveillée ou sous tutelle de l'Assistance publique. Elle a été dissoute le 10 août 1965.

Félix Voisin est né à Paris le 3 décembre 1832. Reçu docteur en droit, il exerce d'abord la profession d'avocat puis entre dans la magistrature : comme juge suppléant à Versailles (1860), puis substitut à Etampes (1863), à Melun (1864) et à Versailles (1868), et comme procureur de la République à Melun (1870). Lors des élections du 8 février 1871, il est élu représentant à l'Assemblée nationale dans le département de Seine-et-Marne. Membre de la commission d’enquête sur les établissements pénitentiaires prescrite le 25 mars 1872, il visite les prisons de Belgique, de Suisse et de Hollande et rédige plusieurs rapports importants, notamment sur la loi relative à la surveillance de la haute-police en 1873, et sur l'éducation et le patronage des jeunes détenus en 1874. Le 9 février 1876, il est appelé aux fonctions de préfet de police jusqu’à son remplacement le 17 décembre 1877, et nommé conseiller à la cour de cassation.

La première réunion de l’association est tenue le 9 mai 1878, et elle est autorisée par arrêté du préfet de police le 5 novembre suivant. L’article premier de ses statuts est ainsi libellé : « Une société est formée dans le but d’encourager les engagements volontaires des jeunes gens élevé dans les maisons d’éducations correctionnelle, publiques ou privées, qui, ayant atteint l’âge de 18 ans, se seront montrés dignes d’aide et de protection par leur bonne conduite, leur assiduité au travail et leurs progrès à l’école. L’action protectrice de la Société, à l’égard de ces jeunes gens, s’exercera pendant la durée de leur séjour au régiment, et les accompagnera également au moment de leur rentrée dans la vie civile ». De plus, selon l’article deux : « La sollicitude de la Société pourra aussi s’étendre aux jeunes gens qui, frappés d’une condamnation, auront été appelés au service militaire par la loi de recrutement, si, pendant leur détention, ils ont témoigné d’un véritable repentir et donné des gages certains de leur retour à des sentiments honnêtes ».

À l’instar d’autres organismes philanthropiques du XIXe siècle, l’action de cette société est mue tant par l’assistance matérielle (distribution de secours et d’argent) que par celle morale : il s’agit de soustraire des jeunes adultes à une vie criminelle en leur inculquant les valeurs du devoir et de l’honneur, et de les rendre utiles à la nation en les transformant en honnêtes citoyens. Ainsi, en plus de participer au maintien de l’ordre public en réduisant le nombre de potentiels fauteurs de troubles, l’organisation permet à chacun de ses protégés de se voir assigner une place dans la société.

Pour leur part, les engagés volontaires patronnés doivent tenir la Société informée de leur situation militaire (régiment, lieu de garnison), la prévenir des modifications de leur carrière (changement de grade, mutation) et répondre à la correspondance que leur envoie la société. Ce suivi épistolaire constitue un moyen de surveillance pour la société mais également un soutien psychologique pour les engagés, parfois esseulés. Ne pas écrire ou ne pas répondre aux lettres de la Société peut être sanctionné par la radiation. Une fois rendus à la vie civile, les patronnés continuent d’être aidés : soit la société permet leur embauche grâce à des recommandations et à son réseau de correspondants, soit elle continue de les soutenir financièrement jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail.

Par décret du 8 août 1881, la Société est reconnue d’utilité publique et, par un décret du 3 avril 1890, son nom devient officiellement Société de protection des engagés volontaires élevés sous la tutelle administrative. Ce dernier décret modifie également en partie ses statuts, en particulier l’article premier. « Une société est formée dans le but d’encourager les engagements volontaires des jeunes gens élevés : dans les maisons d’éducation correctionnelle, publiques ou privées ; sous la tutelle de l’Assistance publique, en qualité soit d’enfants assistés, soit d’enfants moralement abandonnés ; qui ayant atteint l’âge de l’engagement pour les armées de terre (18 ans) et de mer (16 ans), se seront montrés dignes d’aide et de protection par leur bonne conduite, leur assiduité au travail et leurs progrès à l’école. L’action protectrice de la Société, à l’égard de ces jeunes gens, s’exercera pendant la durée de leur séjour au corps, dans les conditions et les limites déterminées par l’autorité militaire, ainsi que par l’autorité maritime ; elle les accompagnera également au moment de leur rentrée dans la vie civile ».

Le conseil d’administration du 29 janvier 1965, constatant que sa situation financière est problématique et que le rôle que jouait l’association est désormais en grande partie relayé par le service d’aide social des Armées et par les associations régionales (créées par la loi du 13 avril 1943) qui disposent de subventions importantes, décide de proposer la dissolution de la Société à une assemblée générale extraordinaire le 4 mars 1965.

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Arrêté du 5 novembre 1878 autorisant l’association organisée à Paris sous la dénomination de Société de protection des engagés volontaires élevés dans les maisons d’éducation correctionnelle à se constituer et à fonctionner régulièrement.
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Décret du 8 août 1881 qui reconnaît comme établissement publique la Société de protection des engagés volontaires élevés dans les maisons d’éducation correctionnelle.
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Décret du 25 janvier 1952 approuvant les modifications apportées aux statuts d’une association reconnue d’utilité publique.
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Décret du 10 août 1965 approuvant la dissolution d’une association et lui retirant la reconnaissance d’utilité publique.
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