Mosbourg, Jean Antoine Michel Agar (1771-1844 ; comte de)

Député au Corps législatif de l'an XII à 1806, député de 1830 à 1837, et pair de France, né à Mercuès (Lot) le 18 décembre 1771, mort à Paris le 8 novembre 1844, « fils de monsieur Pierre Agar, bourgeois, et de madame Marie Guilhon, son épouse », Jean Antoine Michel Agar passe une grande partie de sa jeunesse, avec sa famille, à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), où il est témoin des troubles de la colonie.

Prisonnier des Anglais en juin 1794, il est rendu, l'année suivante, à la liberté, collabore à quelques journaux, puis étudie le droit et exerçe à Cahors la profession d'avocat (1797). Il y enseigne aussi les belles-lettres (1799), ayant obtenu une chaire au concours.

La protection de son compatriote Murat lui vaut le titre de commissaire près le gouvernement provisoire de Toscane ; il remplit cette fonction jusqu'à la constitution du royaume d'Étrurie (1801), devient conseiller général du Lot, et est appelé par le choix du Sénat, le 2 fructidor an XII, à siéger comme député du Lot au Corps législatif impérial, dont il sort en 1806.

Il accompagne Murat dans la campagne de 1805, sans fonction particulière, et en costume de député, faute de mieux. Murat, nommé en 1806 grand-duc de Berg et de Clèves, l'emmene en qualité de ministre des finances. L'année suivante, M. Agar épouse une des nièces de son protecteur, et obtient, avec le titre de comte, la terre de Mosbourg. De retour à Paris en 1808, il se voit bientôt confier à nouveau les fonctions de ministre des finances de Murat, devenu roi de Naples : son administration fut prospère.

Il quitte Naples en 1815, obtient du roi de Prusse sa réintégration dans la propriété de la seigneurie de Mosbourg, et se fixe en France. Adversaire des mesures financières prises par le gouvernement de la Restauration, il attaque (1824) dans un mémoire adressé à la Chambre des pairs, le projet de conversion des rentes de M. de Villèle, et se présente, comme candidat de l'opposition libérale, à la Chambre des députés, le 17 novembre 1827, dans le 2e arrondissement du Lot, où il échoue. Il continue de combattre dans des brochures la politique financière du gouvernement, et, de nouveau candidat à la députation, le 21 octobre 1830, dans le même arrondissement, mais cette fois avec l'appui du gouvernement de Louis-Philippe, il est élu député. Il incline au début vers la fraction la plus modérée de l'opposition constitutionnelle, mais ne tarde pas à prendre rang dans la majorité conservatrice, et obtient sa réélection, le 5 juillet 1831, puis le 21 juin 1834.

Élevé à la pairie le 3 octobre 1837, il continue de soutenir le pouvoir à la Chambre haute, et meurt en 1844. Nommé officier de la Légion d'honneur le 29 mars 1805, il a été promu au grade de commandeur le 27 avril 1840.