Ordre moderne du Temple (1705-1857)

En 1705, Philippe, duc d’Orléans (le futur Régent) fait promulguer les statuts de l’ordre moderne du Temple, qui se présente comme le successeur de l’ordre du même nom, supprimé en 1312 à la demande de Philippe IV le Bel.

Cet ordre maçonnique aristocratique se reforma sous le Directoire. De tendance libérale, il devint suspect sous la Restauration.

Le 4 novembre 1804, le médecin Fabré-Palaprat (1773-1838) est proclamé grand-maître de l’ordre, sous le nom de Bernard-Raymond : il introduit une doctrine d’initiation secrète, nommée « Hiérarchie lévitique », « haute initiation » ou « Johannisme », qui enseigne que le christianisme le plus pur a été conservé et transmis par l’apôtre Jean et que le grand-maître de l’ordre du Temple est son successeur. Cette doctrine, ainsi que la modification des statuts au profit de l’autorité absolue du grand-maître, provoquent un schisme dans l’ordre du Temple à partir de 1810-1811 ; le décès de Fabré-Palaprat et la promulgation de nouveaux statuts permettent la réunification de l’ordre, le 9 mars 1841.

L’ordre est dirigé par un magistère ou conseil suprême, composé du grand-maître et de quatre lieutenants magistraux ou généraux (d’Asie, d’Afrique, d’Europe, d’Amérique), tous nommés à vie : l’intérim du grand-maître est assuré par le régent.

La cour préceptoriale, composée de neuf précepteurs nommés à vie et présidée par le suprême précepteur, rend la justice.

Les statuts, lois et décrets magistraux sont transcrits sur les registres de la grande sénéchaussée : le grand sénéchal est responsable de leur exécution.

Le secrétaire magistral tient la plume dans les assemblées magistrales, transcrit les décrets magistraux sur les registres du conseil suprême ainsi que les arrêts de la cour préceptoriale.

Les finances de l’ordre sont placées sous la responsabilité du grand trésorier.

Les comices statutaires, dont les membres sont élus pour cinq ans, votent les impôts et sont consultés sur les grandes affaires de l’ordre.

Dans chaque pays peut être constitué un grand-prieuré appelé aussi langue ; il est subdivisé en bailliages, eux-mêmes divisés en commanderies, puis en convents.

Tous les cinq ans, le convent général rassemble tous les chevaliers de l’ordre.

L’ordre du Temple se désagrège à la fin du XIXe siècle, pour se fondre dans la franc-maçonnerie.