Le Trocquer, Yves (1877-1938)

Fils d'un officier de marine mort en service, Yves Le Trocquer (1877-1938), né à Pontrieux (Côtes-du-Nord) entre à 18 ans à l'École polytechnique et en sort dans le corps des Ponts et chaussées. Il est ingénieur en chef à 36 ans.

Il est d'abord attaché aux travaux des ports de Nantes et Saint-Nazaire, puis au département de la Seine.

Il entre en 1910 au ministère des Travaux publics comme directeur technique du cabinet du ministre Louis Puech puis de ses successeurs Charles Dumont et Victor Augagneur. Il suit ce dernier à l'Instruction publique, puis à la Marine, de 1914 à 1915.

En 1915, il est appelé à la direction du service des Transports et de l'exploitation militaire des voies navigables et à celle de l'Office national de la navigation. Il y contribue activement au ravitaillement des armées alliées, ce qui lui vaut d'être promu officier de la Légion d'honneur.

En 1917, il prend la direction générale du cabinet de Jules Cels, sous-secrétaire d'Etat à la Marine de guerre, jusqu'à l'armistice. En 1919, il est élu député dans son département des Côtes-du-Nord et entre au gouvernement comme sous-secrétaire d'État à la liquidation des stocks dans le 2e cabinet Clemenceau, puis ministre des Travaux publics dans le 1er cabinet Millerand en janvier 1920. Il occupe cette fonction pendant quatre ans et demi dans sept gouvernements différents. Cette continuité lui permet de réaliser une œuvre importante de reconstruction des voies de fer, de terre et d'eau des régions libérées. Il joue également un rôle capital lors de l'occupation de la Ruhr et dans la mise en état des mines de la Sarre, s'attachant à obtenir des prestations positives de l'Allemagne.

Redevenu simple député en 1924, il continue à s'intéresser au problème des réparations en nature et participe à une commission d'enquête sur ce sujet.

Le 20 octobre 1929, il est élu sénateur des Côtes-du-Nord, à la tête d'une liste d'union républicaine et nationale.

Il intervient fréquemment au Sénat comme rapporteur de textes législatifs ou à titre personnel sur les chemins de fer, les ports, les routes, la production électrique, l'outillage national. Il se préoccupe également de différents problèmes économiques et sociaux, tels que le marché du blé, les baux à ferme, le privilège des bouilleurs de cru, la situation des producteurs liniers, les retraites, le repos hebdomadaire, la semaine de quarante heures.

Il est membre non seulement de la commission des travaux publics, dont il devient vice-président en 1935, mais aussi de celles des colonies, de l'Algérie, puis des affaires étrangères. Son intérêt pour les questions extérieures se manifeste à l'occasion de nombreux voyages à l'étranger. Il fonde à Genève l'union douanière européenne dont il préside le comité français.

Il meurt le 21 février 1938 à Paris à l'âge de 61 ans.