Bourde, Paul (1851-1914)

Paul Anthelme Bourde (1851-1914) naît à Voissant (Isère) dans une famille modeste : son père est douanier et sa mère paysanne. Après 1860, la famille déménage dans le nord de la France et Paul Bourde se trouve, au Petit Séminaire de Charleville, être le condisciple d’Arthur Rimbaud. Il en est expulsé en 1866 après avoir projeté avec le futur poète et leur camarade Jules Mary – futur écrivain lui aussi - de s’enfuir en Abyssinie pour découvrir les sources du Nil. Il se consacre ensuite pour un temps à l’agriculture dans le ferme du Bugey où ses parents s’étaient retirés. Il rencontre alors le poète lyonnais Josephin Soulary, qui l’engage à venir à Paris où il souhaite devenir journaliste. Il participe à la guerre de 1870-1871 et rédige, sous le pseudonyme de Paul Delion, un article à charge contre la Commune. Entré au journalLe Tempsgrâce à l’appui de Marcellin Berthellot, il est envoyé par son employeur en Algérie en 1879 pour accompagner une mission parlementaire, puis en Tunisie en 1880, au Tonkin en 1885 et en Corse en 1887. En 1885, il se rend célèbre pour avoir qualifié, dans un article, Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine de « poètes décadents ». Ses articles sur ses expériences de voyage, où transparaît son intérêt pour les questions coloniales et notamment la mise en valeur des terres agricoles par les populations, le font remarquer et, en 1890, il se voit proposer par le gouvernement un poste d’administrateur colonial : il abandonne alors la profession de journaliste pour prendre la tête de la direction de l’agriculture puis celle des contrôles civils en Tunisie. C’est alors qu’il se lie d’amitié avec le vice-consul Henri Chassain de Marcilly en poste à Tunis. Son œuvre majeure est la replantation massive des oliviers dans une plaine tunisienne déserte, où ils avaient disparu après l’antiquité romaine. En 1895, le ministre des Affaires étrangères lui confie le secrétariat général de la résidence générale à Madagascar. En 1897, il revient en France et reprend sa profession de journaliste. Sous le pseudonyme de Paul Anthelme, il fait jouer deux pièces de théâtre :Nos deux consciences(1902) etL’honneur japonais(1912). Son œuvre majeure, lesEssais sur la Révolution et la religionsera publiée en 1939, vingt-cinq ans après sa mort en 1914, sous la direction de son ami Henri Chassain de Marcilly.