Fédération de la gauche démocrate et socialiste (France ; 1965-1968)

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Créée le 10 septembre 1965 au lendemain de la candidature de François Mitterrand à l’élection présidentielle, la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) est une organisation politique française issue du processus de rassemblement de la gauche dite « non communiste » en opposition au Parti communiste français (PCF), force politique de gauche dominante à l’époque. En juin 1965, Gaston Defferre échoue à lancer une « Grande fédération » autour de la Section Française de l’Internationale Ouvrière, les radicaux, le Mouvement Républicain Populaire (MRP) et les Clubs socialistes, qui se situerait entre les communistes et les gaullistes alors au pouvoir. Mais la candidature puis le bon résultat de François Mitterrand à l’élection présidentielle de décembre 1965 rebattent les cartes : la FGDS réunit la SFIO, le Parti Radical–socialiste, l’Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR) et la Convention des Institutions républicaines (CIR) puis s’élargit à d’autres partenaires, tels que l’Union des Clubs pour le Renouveau de la Gauche (UCRG) d’Alain Savary et le club Jean Moulin en 1966, le club Socialisme moderne de Pierre Bérégovoy en 1967 et l’Union des Groupes et des Clubs Socialistes (UGCS) de Jean Poperen en avril 1968. Sous l’impulsion de Mitterrand, son président, et de Charles Hernu, son délégué général, elle met en place un « contre-gouvernement » et prend part aux débats de l’Assemblée nationale par l’intermédiaire d’un groupe parlementaire propre, au sein duquel la CIR (dont Louis Mermaz est le secrétaire général) représente les différents clubs. Plusieurs députés du Parti socialiste unifié (PSU) y sont apparentés. Le Sénat reçoit quant à lui des fédérés mais ne connait pas de groupe constitué.

En mars 1967, la FGDS obtient 18,8% des suffrages exprimés au premier tour des élections législatives puis 23,9% des suffrages au second, ce qui en fait la première force de gauche à l’Assemblée nationale juste devant le PCF. Ce succès de la gauche non communiste remet en cause le pouvoir gaulliste : il s’en faut de peu pour que celui-ci ne perde la majorité.

Cependant, la Fédération rencontre d’importantes difficultés à la veille des évènements de Mai 1968. L’objectif défini, la fusion des formations adhérentes pour 1969, se voit entravé par les problèmes fonctionnels (discipline de vote, répartition des postes éligibles) et les divergences politiques traditionnelles (notamment au sein de la SFIO) des différentes composantes de la FGDS. La formation entre en crise latente au printemps 1968. En mai, si la Fédération se montre très tôt sensible à l’agitation étudiante, à sa répression, et recherche l’alternance parlementaire, il apparait rapidement que les choix de ses dirigeants sont inadaptés : le 14 mai, la FGDS et le PCF déposent une motion de censure qui est finalement reportée et mise en échec par le pouvoir ; le 22 mai, François Mitterrand réclame la dissolution de l’Assemblée nationale ; le 28 enfin, le député de la Nièvre déclare au stade Charléty qu’en cas d’échec du général de Gaulle au référendum proposé le 24, il sera candidat à la présidence de la République. Dans cette optique, il propose un gouvernement provisoire « sans exclusive », « à partir de l’union de la gauche », mais il se heurte alors aux inquiétudes d’une partie des députés fédérés (dont ceux de la CIR), ressentant un certain malaise de la province. Le lendemain, le 29 mai, le général de Gaulle annonce la dissolution de l’Assemblée et la tenue de nouvelles élections. La FGDS perd alors l’initiative et n’obtient qu’un piètre résultat aux élections de juin 1968. Le groupe parlementaire passe de 122 membre à 57. François Mitterrand reste le seul député Conventionnel à conserver son siège, mais doit faire face à l’ire de nombreux militants qui jugent irresponsable sa déclaration du 28 mai. Les responsables de la Fédération lui demandent alors de renoncer à la présidence, ce qu’il fait le 7 novembre 1968. C’en est alors terminé de la FGDS.

Cependant, si la Fédération échoue sur une erreur tactique — celle de « revendiquer le pouvoir » en mai 1968, « au risque de paraitre se mettre en dehors de la légalité », subit de nombreuses tensions politiques en son sein, et manque de relais parmi les catégories sociales qu’elle entend représenter, son parcours depuis 1965, tout comme les évènements de 1968, permettent au mouvement socialiste et à François Mitterrand de réfléchir à la constitution d’un grand parti organisé pour la conquête du pouvoir. L’union de la gauche se poursuit au cours de l’année 1969, avec la création du Nouveau Parti socialiste (NPS) lors du Congrès d’Alfortville, puis en juin 1971 avec le Congrès d’Epinay. « Expérience transitoire », la FGDS a donc grandement contribué à l’émergence du PS. Elle a également permis aux socialistes de recentrer, voire de radicaliser leur discours et de mieux appréhender la complexité de la société française.

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Fédération de la gauche démocrate et socialiste (France ; 1965-1968)
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La CIR de François Mitterrand signe la Charte de la FGDS et se joint au groupe parlementaire

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Fédération de la gauche démocrate et socialiste (France ; 1965-1968)
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Alain Savary, secrétaire général de l'Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG) affilié à la FGDS. Candidat à l'élection législative de mars 1967 dans la 18ème circonscription de Paris

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Fédération de la gauche démocrate et socialiste (France ; 1965-1968)
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Pierre Mendès France, député apparenté FGDS de l'Isère (2ème circonscription)

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