Kahn, Jean (1922-2006)

Jean, Marcel, Joseph Kahn naît à Paris (16e) le 25 juin 1922.

Après des études primaires à Janson de Sailly et secondaires au lycée Louis-le-Grand, il est licencié en droit et diplômé de l’École libre de sciences politiques en juin 1940. L'invasion de la France et l'armistice l'incitent à rejoindre son père, sous-préfet à Clermont-Ferrand, révoqué par le régime de Vichy. Il y reprend ses études en droit avant de rejoindre Aix-en-Provence. Il obtient successivement des diplômes d’études supérieures de droit public, de droit privé et d’économie politique.

Déjà engagé avant-guerre aux « Jeunesses socialistes », il rejoint, à l'instar de son père et de son frère, la Résistance en 1942. Il part alors en Algérie, après des péripéties marquées par son arrestation en Espagne, puis en Angleterre en 1943 où il intègre la Royal Air Force comme navigateur.

À la Libération, il est lauréat du concours spécial et intègre le Conseil d’État en qualité d’auditeur (1946), puis de maître des requêtes (1954). Il y exerce les fonctions de commissaire du gouvernement de 1955 à 1972.

Conseiller d’État à compter de 1972, il devient président de la section de l’Intérieur (1982-1987) et ne quitte la haute juridiction, à laquelle il a consacré la quasi-totalité de son activité publique, que le 26 juin 1990.

Parallèlement, il est nommé, par décret du 22 janvier 1982, président du conseil d’administration de l’Institut géographique national, fonction qu’il occupe jusqu’au 23 juillet 1987.

Présent dès la campagne de 1965 auprès de François Mitterrand, il devient, par arrêté du 18 juillet 1988 et jusqu’au terme de son second mandat, chargé de mission auprès du président de la République pour les questions constitutionnelles, l'organisation de l'État, les collectivités territoriales, la décentralisation, les anciens combattants et le sport. Proche de Jean-Pierre Chevènement, il adhère au club « République moderne » dont il assure la vice-présidence.

Sa proximité avec Danielle Mitterrand le conduit à participer à la création de la fondation France-Libertés, dont il devient le secrétaire général d’octobre 1991 à juin 1999, et sa fidélité à François Mitterrand en fait le troisième président de l’institut éponyme (2001-2003).

Ses derniers combats sont pour le « non » au referendum du 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel européen.

Il décède le 28 septembre 2006 à l'âge de 84 ans.