Masques, revue des homosexualités (1979-1986)

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Le premier numéro de Masques, revue des homosexualités, paraît en mai 1979. Ses 3 fondateurs, Jean Pierre Joecker, Jean Marie Combettes et Alain Lecoultre-Sanzio, se cotoient depuis 1976 au sein de la commission homosexualités parisienne de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire). Ils écrivent d'abord de nombreux articles pour Rouge, le journal de la LCR tout en essayant d’impulser un débat dans l’organisation sur la question gaie. Constatant l’échec de ces efforts, ils quittent la LCR au congrès de janvier 1979, avec la majorité de la commission. Cette équipe, mixte, augmentée par des ami/es venant du mouvement gai, forme le comité de rédaction de Masques.

Le projet d’une revue culturelle, s’adressant à tous, et pas seulement aux homosexuel/les, avait été longuement muri. Ainsi s’explique le choix d’un titre non connoté gai, même s’il fallut se résoudre à y adjoindre « Revue des homosexualités », le pluriel étant là encore une volonté d’ouverture. La plate-forme, publiée dans le n°1 affirme : « Nous ne sommes pas seulement définis par notre sexualité homosexuelle mais aussi et surtout par un rapport au monde différent…/… Nous revendiquons une parole plurielle parce que nous avons presque tout à inventer et que nous refusons de nous confiner dans le carcan d’une nouvelle norme. » Masques entend porter un regard gai sur le monde.

L’équipe de rédaction bénéficie de l’aide et du soutien d’écrivains et d’artistes rencontrés à l’occasion d’articles dans Rouge : Dominique Fernandez, Jocelyne François, Yves Navarre, Copi, René de Ceccaty, Geneviève Pastre etc. Le succès est au rendez-vous : les 3000 exemplaires vite épuisés et il faut procéder à un retirage. Ce succès permet peu à peu de recourir à des professionnels, tant pour la maquette que pour la distribution. L’année 1982 est marquée par une grave crise au sein de la rédaction qui se divise sur la question de la pédophilie, au sujet du livre de Tony Duvert,L’enfant au masculin, qu’une majorité refuse de condamner. Une partie des fondatrices, S. Triton, N. Melo et d’autres collaboratrices, quittent Masques et fondent la revue Vlasta (1983-1985). La mixité de Masques est maintenue.

Dès l’été 1980, les 3 fondateurs de Masques travaillent à la création d’une maison d’édition : la SARL Persona est enregistrée le 11 avril 1981.

Les deux premiers titres publiés,Les Hommes au Triangle rosede Heinz Heger, etLe Livre blancde Jean Cocteau, avec les dessins de l’édition de 1930, remportent un énorme succès, grâce, entre autres, à un accueil très louangeur de la « grande » presse. L’entreprise est une réussite, tant sur le plan commercial, décisif car les fondateurs n’ont aucun moyen financier, que sur le plan culturel : Persona n’est pas un ghetto gai mais une maison d’édition, certes encore petite, comme les autres… Autre grand succès :Luchino Visconti cinéastede P L Thirard et A Sanzio, prix de la critique cinéma 1984. Hélas de nombreux autres ouvrages, James Purdy, Natalie Barney etc. sont des échecs et Persona disparaît en 1985. En revanche, c’est volontairement que les fondateurs de Masques décident d’arrêter le trimestriel au profit d’un mensuel, s’adressant à un public large, et perdant le sous-titre « revue des homosexualités ». Les 10 000 exemplaires vendus sont encourageants, mais l’absence de publicité condamne cette tentative.

Le seul survivant des 3 fondateurs dépose les archives de Masques et de Persona à la BnF en 2013 (la description peut en être trouvée ici : https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc94686r) et aux AN en 2018 et créa le site « revuemasques.fr ».

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SARL Persona est enregistrée le 11 avril 1981

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