Michel, Andrée (1920-...)

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: 2020-02-19, : 2020-02-19
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1920-09-22 (xsd:date)
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Sociologue française féministe, anticolonialiste et antimilitariste, auteur de nombreux ouvrages.

Sociologie

Après avoir obtenu une licence en droit à la faculté d’Aix-en-Provence et un diplôme d‘études supérieures (DES) en philosophie à la faculté de lettres de Grenoble, Andrée Michel a enseigné dans le secondaire (1941-1943) puis s’est engagée dans l’armée française comme volontaire sociale en 1944.

Elle passe son doctorat en sociologie en 1959 à la Sorbonne, avec une thèse portant sur la famille, l’industrialisation et le logement (Famille, industrialisation, logement, CNRS, 1959). Avec les discriminations, les inégalités de classe et de sexe, la militarisation et la citoyenneté, ces thèmes vont structurer l’essentiel de son parcours de sociologue ; de même que les rapports Nord-Sud et la lutte anticolonialiste, qu’elle va traiter dès 1956 à travers la condition des travailleurs algériens en France, sujet de sa première publication (Les Travailleurs algériens en France, éditions du CNRS, 1956).

Entrée au CNRS (Paris) en 1951 comme stagiaire, Andrée Michel y est devenue attachée, chargée, puis directrice de recherche (1978), tout en poursuivant ses activités politiques. Sa carrière de chercheuse est ponctuée de périodes d’enseignement à l’étranger, sur invitation d’universités et de centres de recherches en Algérie, aux États-Unis (Cleveland, Minneapolis), au Canada (Ottawa, Moncton), en Amérique latine (Université d’Antioqua à Medellín, UNAM à Mexico), en Belgique (université de Liège), ainsi que de missions auprès d’agences internationales et d’ONG (Brésil, Afrique, Moyen-Orient).

Elle a participé à la création et à la coordination du Comité international de recherches sur les rôles de sexes, accepté par l’Association Internationale de sociologie (AIS). Toujours dans ce cadre, elle a fondé en 1974 le Groupe d'études sur les rôles des sexes, la famille et le développement humain, unité de recherche (06 051) du CNRS.

Féminisme

Sans jamais dissocier son parcours de recherche d’un engagement militant, Andrée Michel a participé aux activités du Mouvement français pour le planning familial.

En 1965, elle a participé avec Madeleine Guilbert, Marguerite Thibert, Gisèle Halimi, Colette Audry, Évelyne Sullerot au Mouvement démocratique féminin, sorte d’union de la gauche avant la lettre.

Anticolonialisme et antimilitarisme

Pendant la guerre d’Algérie, Andrée Michel fait partie du réseau des « porteurs de valises ». Elle est la première chercheuse en sciences humaines à faire partie du Groupement des scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire.

En 1990, Andrée Michel crée le réseau Citoyennes pour la paix qui adresse au Conseil de Sécurité des Nations unies des milliers de signatures d’Européens contre la guerre et le blocus frappant l’Irak. Après avoir participé, de Tunis à Tripoli (Libye), en décembre 1990, au voyage du Bateau des femmes arabes pour la paix à destination des enfants irakiens, elle intervient à Tunis, en janvier 1991, au congrès international contre la guerre d’Irak.

Andrée Michel a accepté en 1993, quelques mois avant la signature des Accords d'Oslo, une courte présidence de l’association Justice et paix en Palestine.

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