Rochechouart (famille de ; Xe siècle-....)

Les Rochechouart sont une famille de noblesse française subsistante qui prouve sa filiation depuis le Xe siècle. Ils sont issus de la famille des « vicomtes du Limousin » qui porte ce titre à partir de la première moitié du Xe siècle. Fils cadet de l’un de ces vicomtes de Limoges (Haute-Vienne), Aymeric prend le premier le titre de seigneur, puis de vicomte de Rochechouart (Haute-Vienne), qui se transmet dans la famille à partir du XIe siècle. Au début du XIIIe siècle, par le mariage d’Aymeric VII de Rochechouart avec Alix de Mortemart, héritière de la terre de Mortemart (Haute-Vienne), cette seigneurie poitevine entre dans le patrimoine familial.

L’un de leurs petits-fils, Guillaume (mort en 1272 ou 1303 ?), se voit attribuer la terre de Mortemart et inaugure la branche des Rochechouart-Mortemart. Les membres de cette famille sont présents auprès du roi sur les champs de bataille de Crécy (1346), Poitiers (1356) et Azincourt (1415). La terre de Mortemart est érigée en baronnie en 1542 pour François de Mortemart (1502-1552). Son fils René y ajoute la baronnie de Mortemer héritée de sa mère. Ses fils cadets René II (mort en 1644) et Aimé (mort en 1651) donnent respectivement naissance au rameau des barons de Cheray et marquis de Montpipeau (éteint en 1741) et à celui des marquis de Bonnivet, barons de Dinteville et marquis de Tonnay-Charente (éteints dès le XVIIe siècle). C’est naturellement la branche issue de son fils aîné qui reçoit les honneurs les plus considérables en étant élevée au rang de ducs et pairs sous le règne de Louis XIV : c’est celle des marquis puis, à partir de 1650, des ducs de Mortemart, comtes de Maure, ducs de Vivonne, marquis de Mogneville et Everly, princes de Tonnay-Charente, marquis de Lussac, ducs de Rochechouart ; c’est dans cette branche que naît Françoise-Athénaïs, dite « La Montespan », favorite de Louis XIV ; les membres de cette branche s’allient aux Colbert, aux Lorraine d’Elbeuf, aux Nicolaÿ et aux Talleyrand-Périgord, puis aux d’Harcourt, Cossé-Brissac, Montmorency, de Croÿ ; elle se prolonge en plusieurs rameaux jusqu’à nos jours.

Issue d’Aymeric IX (mort en 1271 ou 1288 ?), frère de Guillaume (cité plus haut), la branche qui conserve la seigneurie de Rochechouart, est bientôt présente elle aussi dans l’entourage royal. Simon de Rochechouart (mort vers 1317) est chambellan de Philippe le Bel ; son fils Jean (mort en 1356) occupe la même fonction auprès de Philippe VI ; son petit-fils Louis (mort en 1385) auprès de Charles V ; et son arrière-petit-fils Jean (mort en 1413 ?) auprès de Charles VI. À la mort de Foucauld de Rochechouart, la vicomté, échue à sa fille Anne passe dans la famille de Pontville. Issue d’un oncle de Foucauld, la branche des seigneurs du Bourdet poursuit la tradition familiale en occupant des offices importants de la couronne de France. De cette branche sont issus :

• les barons de Couches, de Brognon et les marquis de Champdenier (tous éteints avant le XVIIIe siècle) ;
• les seigneurs de Bréviandes, La Brosse, Montigny et Nancray, marquis de Jars, barons de Loury, comtes de Fontaine-Baudan et comtes de Rochechouart, rameau auquel se rattache Louis-Victor Léon de Rochechouart (1788-1858) ; général de brigade au service de la France et de la Russie, gouverneur militaire de la ville de Paris en 1814, gentilhomme de la Chambre du roi en 1821, maire de Jumilhac (Dordogne), il épouse en 1822 Élisabeth Ouvrard, fille du banquier Gabriel Ouvrard, grâce à la fortune de laquelle il rachète le château de Rochechouart ; il est l’auteur d’une Histoire de la maison de Rochechouart publiée en 1859 ;
• les marquis de Faudoas, les comtes de Barbazan et de Clermont et les barons de Saint-Amand, de Montegut, de Clermont, Gramat et Loubressac.