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Gustave Cluseret (1823-1900) naît à Suresnes le 13 juin 1823. Fils d’un colonel d’infanterie, il se destine très tôt à la carrière militaire. En 1841, ses études secondaires achevées, Gustave Cluseret intègre ainsi l’école de Saint-Cyr. Il en sort deux ans plus tard avec le grade de sous-lieutenant.
En 1848, lorsque la révolution éclate, il est lieutenant. Il profite des événements pour quitter le service régulier. Sous les ordres du général Cavaignac (1802-1857), il participe à la répression de juin à la tête d’un bataillon de la garde mobile. Décoré de la Légion d’honneur le 28 juillet 1848, Cluseret se retrouve sans emploi après le licenciement de son corps. Il réintègre alors l’armée, mais ne retrouve pas son grade précédent. Demeuré lieutenant, le parcours militaire de Gustave Cluseret s’interrompt brusquement en mars 1850 lorsqu’il fait l’objet d’un retrait d’emploi de la part de la République. En février 1853, le régime bonapartiste lui offre un poste au 58e régiment d’infanterie de ligne, avant de lui proposer un commandement en Algérie un an plus tard. En 1855, Gustave Cluseret prend part aux combats contre la Russie tsariste. Blessé deux fois, il est élevé au grade de capitaine en reconnaissance de sa bravoure. De retour en France, il embarque aussitôt pour l’Algérie pour prendre part à la conquête de la Grande Kabylie. Ayant appris que l’empereur Napoléon III l’aurait rayé de la liste des personnes à promouvoir au grade d’officier de la Légion d’honneur à cause de ses opinions républicains, Gustave Cluseret quitte définitivement l’armée régulière.
En 1860, Gustave Cluseret reprend les armes en rejoignant l’expédition des Mille menée par Giuseppe Garibaldi (1807-1882) pour conquérir le Royaume des Deux-Siciles, alors gouverné par les Bourbons. Blessé au cours du siège de Capoue, il entre à l’État-major de l’armée italienne avec le grade de lieutenant-colonel.
En janvier 1862, Cluseret embarque pour les États-Unis et prend part à la guerre de Sécession (1861-1865) aux côtés du commandant en chef de l’armée de l’Union, le général McClellan. Devenu colonel, Gustave Cluseret participe à plusieurs batailles, sous les ordres du général Frémont dont il commande l’avant-garde. En octobre 1862, suite à la bataille de Cross Keys (8 juin 1862), Cluseret est nommé général de brigade à titre provisoire. Après avoir commandé diverses opérations dans la vallée de Shenandoah contre le général confédéré Thomas Jonathan Jackson, Cluseret demande à deux reprises sa nomination définitive au grade de général de brigade, mais il n’obtient aucune réponse. Opposé à son supérieur, le général Robert Huston Milroy, auquel il reproche sa manière de traiter les civils lors de l’occupation de Winchester, Gustave Cluseret envoie un rapport au général Henry Wager Halleck, supérieur hiérarchique de Milroy, dans lequel il affirme que ce dernier a agit de manière exagérément répressive. Perçu comme un acte d’insubordination, Gustave Cluseret est mis aux arrêts suite à la transmission de ce rapport. Il choisit alors de quitter l’armée et présente sa démission le 2 mars 1863.
Gustave Cluseret se reconvertit alors dans le journalisme à New York. Avec son journal,The New Nation, il prépare la campagne présidentielle du général Frémont, candidat du Parti républicain, opposé à la réélection du président Lincoln. Le général Grant ayant été élu, le général Cluseret quitte les États-Unis et retourne en Europe avec la nationalité américaine. Il débarque en Irlande où il soutient le mouvement fenian. Impliqué dans l’affaire de l’attaque du château de Chester en février 1867, Cluseret est recherché par la police anglaise, mais parvient à s’échapper. De retour en France, il publie des articles sur la situation américaine dans leCourrier Françaiset profère des critiques virulentes contre le régime de Napoléon III. En 1868, Gustave Cluseret est condamné à la prison pour ses articles publiés dans le journalL’Art. Il purge sa peine à la prison Sainte-Pélagie avant d’être finalement banni du pays en juin 1869 du fait de sa citoyenneté américaine. Durant son court séjour en prison, il fait la connaissance d’Eugène Varlin, membre de l’Internationale. Sous l’influence de ce dernier, Gustave Cluseret rejoint à son tour l’Internationale.
Le 4 septembre 1870, après un séjour en Belgique, Cluseret rentre à Paris suite à la chute du Second Empire. Après avoir sollicité vainement un commandement auprès du général Trochu (1815-1896), il entre à la rédaction deLa Marseillaiseoù il se prononce contre le gouvernement de la Défense nationale. Désavoué par Henri Rochefort, rédacteur en chef du journal et membre du gouvernement, le général Cluseret se rend à Lyon, où il est aussitôt arrêté sur ordre du préfet du Rhône. Il gagne ensuite Marseille où il contribue à l’installation d’une commune révolutionnaire. De retour à Paris suite à l’insurrection du 18 mars, Cluseret est nommé délégué à la guerre le 3 avril par la Commune de Paris. Le 16 avril, le général Cluseret est élu au Conseil de la Commune par les 1er et 18e arrondissements. Suite à la perte du fort d’Issy, Cluseret est révoqué et emprisonné à la prison Mazas du 1er au 24 mai. Le général parvient à s’enfuir durant la semaine sanglante (21 au 28 mai 1871) et échappe aux recherches des troupes de Versailles. Il gagne alors la Grande-Bretagne, puis les États-Unis, pour s’établir ensuite en Suisse. Le 30 août 1871, le général Cluseret est condamné à mort par contumace par le tribunal militaire de Satory.
La loi d’amnistie du 11 juillet 1880 lui permet de rentrer en France. En 1887, le général publie ses Mémoires. En novembre 1888, il est élu député du Var à la faveur d’une élection partielle. Malgré les contestations soulevées par la nationalité du général, qui est à la fois français, américain et italien, son élection est validée. À la Chambre, Gustave Cluseret rejoint l’extrême gauche. Réélu député de la deuxième circonscription de Toulon en 1889, il prend une part active aux débats et défend avec véhémence les ouvriers et les paysans. Anti-dreyfusard et antisémite, Gustave Cluseret collabore régulièrement àLa Libre Paroled’Édouard Drumont et devient membre de la Ligue des patriotes.
Réélu aux élections législatives générales des 8 et 22 mai 1898, Gustave Cluseret meurt, en cours de mandat, le 22 août 1900 à Hyères, à l’âge de 77 ans.
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En septembre 1870, Gustave Cluseret entre à la rédaction de La Marseillaise, journal alors dirigé par Henri Rochefort.
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député du Var (9 novembre 1888-22 août 1900)
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