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Considéré comme le premier parti français de droite de masse, le Parti social français connaît un succès fulgurant au cours de sa brève existence. Il est fondé le 7 juillet 1936, dans le contexte de la victoire électorale du Front populaire qui ordonne la dissolution de l’organisation des Croix-de-Feu, elle aussi fondée par le colonel de La Rocque, en application de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées.
Le Parti social français rejette à la fois le communisme de l'Internationale, le fascisme et l’antisémitisme des nazis. Il propose une nouvelle donne en politique qui déstabilise les deux grands partis de droite traditionnels, la Fédération républicaine et l’Alliance démocratique, en conciliant action sociale et économie de marché. La popularité du PSF repose notamment sur ses organisations sociales visant à assurer les relations avec les masses dont des soupes populaires ou les aéro-clubs Jean Mermoz, qui est brièvement membre du parti jusqu’à son décès à la fin de l’année 1936. Le Parti parvient ainsi à compter un très grand nombre d’adhérents, estimé entre 500000 personnes et jusqu’à un million, selon les hypothèses. Il rachète en 1937Le Petit Journalqui devient son organe de presse. La pensée sociale du PSF est doublée d'une volonté de transformer les rapports entre employeurs et employés, alors très marqués par l'idée de lutte des classes prônée par les principaux syndicats. Il s'agit de lui préférer un système corporatiste prévoyant une articulation institutionnalisée des relations entre milieux patronaux et ouvriers. En politique, le PSF prône un régime à l'exécutif fort, en réponse aux faiblesses du parlementarisme tel que pratiqué sous la Troisième République. La crise économique des années Trente s'accompagne d'une profonde crise politique face à laquelle les responsables de l'époque tardent à réagir, stimulant ainsi les revendications en faveur d'une modernisation du régime pour en corriger ce qui apparaît comme des points faibles. Le PSF est également avocat du droit de vote des femmes, s'inscrivant ici dans la continuité des milieux catholiques pour qui le vote féminin permettra notamment de faire émerger des décideurs très attentifs à la question et aux valeurs de la famille. Enfin, en matière de relations internationales, le PSF est favorable à un rapprochement des Etats du Vieux continent, préfigurant en ce sens la politique ardemment défendue après-guerre par le Mouvement républicain populaire (MRP), la démocratie-chrétienne.
Outre son président et fondateur François de La Rocque, le PSF est dirigé par un délégué général dont le premier est Noël Ottavi et par un comité exécutif composé à ses débuts de Jean Ybarnégaray (député des Basses-Pyrénées), Charles Vallin (député de Paris), Jean Mermoz et Georges Riché. Ils sont rejoints par Edmond Barrachin. Le comité exécutif est complété d'une commission administrative permanente et d'un bureau politique.
Le PSF compte également un petit groupe de parlementaires à la Chambre qui s'accroît au fil des élections partielles. Outre les personnalités déjà citées, il convient de mentionner l'ingénieur Jacques Bounin, élu député des Alpes-Maritimes lors d'une législative partielle en 1939 ainsi que François de Polignac, Paul Creyssel, François Fourcault de Pavant, Eugène-Gaston Pébellier, Fernand Robbe, Emile Peter, Stanislas Devaud et Marcel Deschasseaux.
A la fin des années 1930, le PSF se rapproche du Parti radical et apporte son soutien aux gouvernements d’Edouard Daladier (III, IV et V).
En 1940, son activité est suspendue comme celle des autres partis français. Le PSF continue toutefois à vivre au travers de ses diverses organisations à but social. Le régime de Vichy reprend sa devise « Travail, Famille, Patrie », sans bénéficier aucunement du soutien du PSF qui refuse la défaite et l’antisémitisme. Certains membres du PSF, comme Jean Ybarnégaray durant une courte période, participent au gouvernement de Vichy tandis que d’autres passent à la Résistance et subissent parfois la répression. Si François de La Rocque refuse de suivre le général de Gaulle, il n’en interdit pas moins aux membres de son parti devenuProgrès social françaisla participation aux organisations mises sur pied par Vichy, comme le Service d’ordre légionnaire (SOL), la Milice française et la Légion des volontaires français (LVF).
A la Libération, François de La Rocque fonde le Parti républicain social de la réconciliation française (PRSRF) qui ne connaît pas le succès. Ce parti participe temporairement au rassemblement des gauches républicaines (RGR). A sa disparition, ses membres se dirigent vers des formations telles que le Centre national des indépendants et paysans (CNIP).
Le PSF, dont la doctrine en matière d'institutions est formulée dès 1934 par François de La Rocque dansService public, est ainsi précurseur des évolutions adoptées sous la Cinquième République, en prônant un régime républicain et démocratique à l’exécutif fort incluant également une dimension sociale, rejetant ainsi le libéralisme économique traditionnel de la droite, tout en constituant une alternative au socialisme.
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Marie-Thérèse Bourrut Lacouture adhère en 1937 au Parti social français. Elle participe aux congrès du PSF de 1937 et 1938.
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