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Édouard Herriot (1872-1957) naît le 5 juillet 1872 à Troyes. Fils de François-Nicolas Herriot, lieutenant d’infanterie, et de Jeanne-Eugénie Collon, il étudie au collège Sainte-Barbe à Troyes, puis au lycée de La Roche-sur-Yon. Ayant obtenu une bourse, Herriot poursuit ses études au lycée Louis-le-Grand, à Paris, où il obtient son baccalauréat en 1889. Reçu dixième au concours de l’École normale supérieure en 1891, il en sort en 1894 agrégé de Lettres.
Édouard Herriot entame sa carrière de jeune professeur agrégé à Nantes, avant d’être nommé au lycée Ampère à Lyon en 1896. En 1898, il publie son premier ouvragePhilon le Juif : essai sur l’école juive d’Alexandriepour lequel il reçoit le prix Victor-Cousin de l’Académie des sciences morales et politiques.
Lorsque l’affaire Dreyfus éclate, il rejoint le camp des dreyfusards et fonde la section lyonnaise de la Ligue des droits de l’homme.
Le 28 octobre 1899, il épouse Blanche Rebatel (1877-1962), fille du docteur Fleury Rebatel, président du Conseil général du Rhône. Cette union permet à Édouard Herriot de nouer les contacts nécessaires au lancement de sa carrière politique.
En 1904, Édouard Herriot entre au conseil municipal de Lyon. Il devient rapidement adjoint, puis maire le 5 novembre 1905, succédant à Jean-Victor Augagneur, devenu gouverneur de Madagascar. Herriot reste à la tête de la mairie de Lyon jusqu’à sa mort, avec une interruption durant l’Occupation.
Le 12 décembre 1916, Édouard Herriot obtient le portefeuille des Travaux publics, des Transports et du Ravitaillement, dans le sixième gouvernement Briand. Il quitte ses fonctions le 17 mars 1917 suite à la démission d’Aristide Briand.
En 1919, il est élu président du parti radical.
Édouard Herriot entre à la Chambre des députés à la faveur des élections législatives générales des 16 et 30 novembre 1919. Élu dès le premier tour, il devient député du Rhône par 45 712 voix sur 156 075 votants. Malgré une brève interruption entre 1942 et 1945, Herriot conserve son siège jusqu’à sa mort. À la Chambre « bleu horizon », Édouard Herriot fait figure de leader de l’opposition. Hostile à l’occupation de la Ruhr, il préconise l’application des lois laïques en Alsace et en Lorraine. Le 16 novembre 1920, il tient son premier grand discours devant la Chambre pour s’opposer au rétablissement des relations diplomatiques avec le Vatican.
Suite aux élections législatives du 25 mai 1924 qui donnent la majorité au Cartel des gauches, Herriot provoque la démission du président de la République, Alexandre Millerand, qui s’était engagé aux côtés du Bloc national pendant la campagne électorale. Le nouveau président de la République, Gaston Doumergue, l’appelle alors à la présidence du Conseil. Ardent défenseur de la laïcité, Herriot souhaite introduire les lois laïques en Alsace-Lorraine et rompre les relations diplomatiques avec le Vatican, mais il se heurte à l’opposition du Conseil d’État et du Sénat. Vivement critiqué pour son laxisme en matière de finances et ne parvenant pas à décider quelle solution adopter (emprunt ou prélèvement sur le capital) pour résoudre la crise, Édouard Herriot présente sa démission le 10 avril 1925.
Il retrouve son siège à la Chambre des députés et occupe le poste de président pendant un an. Suite à la chute du dixième gouvernement Briand, Herriot retrouve la présidence du Conseil le 19 juillet 1926. Cependant, les socialistes refusant de lui apporter leur soutien, son gouvernement doit démissionner le 21 juillet 1926. Avec le ralliement des radicaux à la droite et l’entrée des socialistes dans l’opposition, l’échec d’Herriot marque la fin du Cartel des gauches.
Raymond Poincaré le nomme ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts dans son quatrième gouvernement (23 juillet 1926-6 novembre 1928).
Édouard Herriot retrouve le pouvoir à la faveur des élections législatives générales de mai 1932 qui marquent une poussée vers la gauche. Le 3 juin 1932, il est nommé président du Conseil par Albert Lebrun. Au sein de son gouvernement, Herriot cumule ses fonctions avec celles de ministre des Affaires étrangères. Son gouvernement chute le 14 décembre 1932 sur la question du remboursement de la dette française à l’égard des États-Unis.
Dans le cadre de la tentative de rapprochement franco-soviétique, Herriot se rend à Moscou en 1933. Ce voyage débouche sur la signature du pacte franco-soviétique en 1935.
En 1934, suite aux émeutes du 6 février, il apporte au cabinet Doumergue une caution de gauche. Herriot occupe le poste de ministre d’État jusqu’à la chute du cabinet, le 8 novembre 1934. Il conserve son portefeuille dans le gouvernement dirigé par Pierre-Étienne Flandin (8 novembre 1934-31 mai 1935), puis dans le gouvernement Bouisson (1er juin 1935-4 juin 1935), et dans le gouvernement Laval (7 juin 1935-22 janvier 1936).
Devant l’avancée allemande, il suit le gouvernement à Bordeaux, puis à Clermont-Ferrand et à Vichy. Herriot s’abstient lors du vote du 10 juillet 1940 accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. En 1942, pour protester contre l’attribution de la Légion d’honneur à des membres de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), Herriot renvoie sa Légion d’honneur, obtenue le 9 août 1907, à Pétain. Ce geste lui vaut d’être assigné à résidence à l’hôtel des Thermes d’Évaux-les-Bains, avant d’être transféré à la villa Loisel, propriété de l’industriel François-Philippe Loisel réquisitionnée par le gouvernement de Vichy. Placé en résidence surveillée en septembre 1942, à son domicile en Isère, Édouard Herriot, jugé inapte à la déportation par les autorités allemandes, est ensuite interné dans un asile à Maréville, près de Nancy.
Le 12 août 1944, à l’approche des Alliés, Pierre Laval demande à Herriot de convoquer les chambres et de former un gouvernement pour prendre de vitesse le général de Gaulle. Transféré à Paris, Herriot refuse. Incarcéré à Potsdam, il est libéré par l’armée soviétique. Herriot rentre à Paris le 21 mai 1945 où il rencontre le général de Gaulle. Souhaitant consacrer ses efforts à la restauration du Parti radical, Herriot refuse d’entrer dans le gouvernement provisoire.
Le 26 juin 1946, Édouard Herriot est élu membre de l’Académie française.
Réélu député du Rhône lors des élections constituantes le 21 octobre 1945, puis lors des élections législatives de novembre 1946, Herriot retrouve la présidence de la Chambre le 21 janvier 1947. Il s’oppose quasiment à toutes les grandes mesures de la Libération (nationalisations, expropriations des biens des entreprises de presse, etc.) et se mobilise contre le projet de Constitution porté par Michel Debré.
En 1953, Édouard Herriot est élu président à vie du parti radical. Malade depuis 1953, sa santé se dégrade brutalement en novembre 1956. Hospitalisé à l’hôpital Sainte-Eugénie, il meurt le 26 mars 1957 à Saint-Genis-Laval.
Ses funérailles nationales sont célébrées le 30 mars 1957, en présence du président de la République René Coty et du président du Conseil, Guy Mollet.
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