Nemours, Louis Charles Philippe Raphaël d'Orléans (1814-1896 ; duc de)

Louis d’Orléans est né le 25 octobre 1814 au Palais-Royal, à Paris. Il est le quatrième enfant mais le second fils du duc Louis-Philippe d'Orléans et de la duchesse Marie-Amélie d’Orléans, qui viennent de rentrer en France, suite au rétablissement des Bourbons. Il est titré « duc de Nemours » à sa naissance par le roi Louis XVIII, qui est également son parrain. La duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI, est quant à elle sa marraine.

Son éducation est confiée à M. Larnac, qui le suit même lorsqu’il entre au collège Henri IV en 1824. Il se forme ensuite au sein de l’armée où il est nommé, très jeune, colonel du 1er régiment de chasseurs à cheval. A 16 ans, il est fait chevalier du Saint-Esprit et entre à la Chambre des Pairs. En 1825, il est pressenti pour être roi de Grèce mais cette possibilité est finalement rejetée. En 1832, alors qu’il se bat aux côtés des Belges contre la tutelle hollandaise, il est élu roi des Belges. Son père, devenu Louis-Philippe Ier, roi des Français, en 1830, récuse cependant ce choix qui remettrait en cause l’équilibre européen. Il accompagne régulièrement son père dans ses déplacements. Le 1er juillet 1834, il est nommé maréchal de camp et commence ses tournées d’inspection par Lunéville. Avec son frère aîné, il sert également d’ambassadeur pour son père : on le retrouve en 1835 en Angleterre et en 1836 en Allemagne. En tant qu’officier dans l’armée française, il participe à la conquête de l’Algérie, notamment lors du siège de Constantine, en octobre 1836, où il se distingue. Après un bref retour en métropole, il retrouve le conflit algérien l’année suivante. En juillet 1838, il prend la direction du camp de cavalerie de Lunéville. Il est nommé commandant du camp de Compiègne. Il veille à la mise en place des 12 nouveaux régiments de cavalerie créés par l’ordonnance du 29 septembre 1840 (recrutement, habillement, formation...). Puis il retourne en Algérie servir sous les ordres du général Bugeaud en 1841.

En juin 1839, le prince part pour le Portugal afin de rencontrer la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Kohary, sœur du roi consort Ferdinand. Il l’épouse le 26 avril 1840. La mort de son frère aîné, le duc Ferdinand-Philippe d’Orléans, en 1842, fait de lui le régent en cas d’accession au trône du prince héritier mineur, le comte de Paris. Lors de la révolution de 1848, le duc de Nemours défend les Tuileries pour permettre à son père, qui a abdiqué, de quitter le palais puis il accompagne la duchesse d’Orléans, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, et son neveu, le comte de Paris, à l’Assemblée pour le faire proclamer roi et renoncer à la régence au profit de sa belle-sœur. Impopulaire, il échoue et la République est proclamée. Il rejoint sa famille exilée en Angleterre.

Sympathisant légitimiste, le duc de Nemours tente de mettre à profit l’exil des Orléans pour unir les deux branches de la Maison de France en vue d’une restauration de la monarchie française. Il se heurte cependant à l’intransigeance du comte de Chambord et de la duchesse d’Orléans, au nom de son fils. Il perd son épouse en 1857, lors de la naissance de leur quatrième enfant. Dès lors, aidés par sa mère, la reine Marie-Amélie, il s’occupe de ses enfants, Gaston, comte d’Eu, Ferdinand, duc d’Alençon, Marguerite et Blanche.

En 1871, les Orléans peuvent rentrer en France, l’exil imposé par les régimes successifs ayant pris fin, mais le prince ne s’y réinstalle qu’en 1873. Louis d’Orléans est réintégré comme général de division dans l’armée française. Il devient le directeur de la Société de Secours aux Blessés militaires, fondée en 1864 et future Croix-Rouge française, entre 1873 et 1886. En 1886, une nouvelle loi d’exil prive le prince de ses fonctions militaires.

Il décède le 26 juin 1896 à Versailles et est inhumé dans la nécropole des Orléans, au château de Dreux, le 1er juillet.