Flandin, Pierre-Étienne (1889-1958)

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Pierre-Étienne Flandin (1889-1958) est né le 12 avril 1889 dans le 16e arrondissement de Paris. Il est le fils d’Étienne Flandin, député puis sénateur de l’Yonne et résident général de France en Tunisie, et de Marie-Léonie-Pauline Ribière.

Après des études secondaires au lycée Carnot à Paris, il entre à l’École libre des sciences politiques avant d’obtenir un doctorat en droit à l’université de Paris. Pierre-Étienne Flandin s’inscrit alors au barreau et devient le secrétaire d’Alexandre Millerand. C’est à cette période que Pierre-Étienne Flandin s’oriente vers une carrière politique en portant sa candidature dans la deuxième circonscription de l'Yonne lors des élections législatives de 1914. Le 10 mai 1914, tout juste âgé de 25 ans, il remporte l’élection face au député radical sortant, Gallot, au deuxième tour de scrutin.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate quelques mois plus tard, Flandin, qui a obtenu son brevet de pilote-aviateur en 1912, est affecté à la réserve générale des pilotes puis à l’escadrille M.F.33, nouvellement créée pour effectuer des missions de reconnaissance. En 1915, Pierre-Étienne Flandin est nommé chargé de mission à la direction de l’Aéronautique du ministère de la Guerre, avant de devenir rapporteur de l’Aéronautique à la commission de l’Armée et à la sous-commission de Défense nationale. En 1917, il prend la tête de la direction du Service aéronautique interallié et est chargé d’organiser la participation de l’aviation américaine, en liaison avec l’aviation française et l’aviation britannique. Suite à l’armistice, Clemenceau nomme Flandin au poste de président de la Commission internationale de navigation aérienne dont la mission est d’organiser la navigation aérienne dans le monde. Il occupe ce poste pendant dix ans. Le 16 novembre 1919, Flandin est réélu député de l’Yonne sur la liste du Bloc national. Grâce aux différents postes qu’il a occupés dans le domaine de l’aéronautique, Flandin s’est forgé une réputation de spécialiste qui le désigne tout naturellement pour occuper le poste de sous-secrétaire d’État à l’aéronautique et aux transports aériens dans les deux gouvernements Millerand (20 janvier 1920-23 septembre 1920). Pierre-Étienne Flandin soutient le développement de l’aviation civile en promouvant la création de nouvelles lignes en France et en Afrique du Nord. Il conserve ce poste dans le gouvernement Leygues (24 septembre 1920-7 janvier 1921).

A la chute du cabinet Leygues, Pierre-Étienne Flandin retrouve son siège de député tout en continuant de s'intéresser aux questions aéronautiques. Il préside ainsi le premier Congrès international de la navigation aérienne qui se tient à Paris en novembre 1921 et devient, en janvier 1922, président de l'aéroclub de France.

Au cours des années 20, Flandin s’impose peu à peu à la tête de son parti, le Parti républicain démocratique (PRD). En 1922, il intègre le comité de direction politique du PRD, avant d’être élu premier de sa liste lors des élections législatives de 1924. Flandin devient ainsi l’une des figures majeures de l’opposition au Cartel des gauches.

Réélu dès le premier tour des élections législatives de 1928, Pierre-Étienne Flandin devient vice-président de la Chambre la même année. Le 3 novembre 1929, il entre au gouvernement Tardieu et obtient le portefeuille du Commerce et de l’Industrie. Après une brève interruption sous le gouvernement Chautemps, il retrouve ce poste dans le deuxième gouvernement Tardieu (2 mars 1930-4 décembre 1930), avant de devenir ministre des Finances du premier gouvernement Laval (27 janvier 1931-13 juin 1931), poste qu’il conserve dans le deuxième (13 juin 1931-12 janvier 1932) et troisième gouvernement Laval (14 janvier 1932-6 février 1932), puis le troisième gouvernement Tardieu (20 février 1932-3 juin 1932). Membre du Parti républicain démocratique (PRD) depuis 1914, Flandin prend la tête du parti, devenu entre-temps l'Alliance démocratique, en 1933, et défend une ligne centriste d’alliance avec les radicaux. Il s’oppose ainsi à Paul Reynaud et André Tardieu qui œuvrent à la création d’une formation réunissant la droite. Confortablement réélu à son siège aux élections législatives de 1932, Pierre-Étienne Flandin retrouve les responsabilités gouvernementales après l’émeute du 6 février 1934 et la démission de gouvernement Daladier en devenant ministre des Travaux publics dans le gouvernement dirigé par Gaston Doumergue du 9 février 1934 au 8 novembre 1934. Suite à la démission de Gaston Doumergue, Flandin est appelé à former un nouveau gouvernement par le président Albert Lebrun. Son gouvernement de trêve, qui réunit radicaux et modérés, dure du 8 novembre 1934 au 31 mai 1935. Sur le plan international, Flandin s’efforce de faire sortir la France de son isolement en travaillant au rapprochement avec l’Italie et en resserrant les liens avec la Grande-Bretagne. Cette politique se concrétise avec la signature des accords franco-italiens de Rome (7 janvier 1935) portant sur les possessions coloniales des deux pays en Afrique et la Conférence de Stresa, qui réunit la France, l’Italie, et la Grande-Bretagne du 11 au 14 avril 1935, et aboutit à un accord visant à empêcher toute tentative allemande de modifier le traité de Versailles et à isoler l’Allemagne d’Hitler. Sur le plan intérieur, confronté à une situation économique très précaire, Flandin fait face à la menace d’une dévaluation monétaire suite à une offensive spéculative déclenchée contre le franc. S’étant vu refuser les pleins pouvoirs en matière économique et financière par la Chambre des députés par 353 voix contre 202, Pierre-Étienne Flandin remet sa démission le 31 mai 1935. Il revient au pouvoir à l’occasion de la nomination de Pierre Laval à la présidence du Conseil en obtenant un portefeuille de ministre d’État dans son quatrième gouvernement (7 juin 1935-22 janvier 1936). Il est ensuite ministre des Affaires étrangères dans le deuxième gouvernement Sarraut (24 janvier 1936-4 juin 1936) endossant ainsi la responsabilité de l’absence de réponse énergique de la France à la remilitarisation de la Rhénanie par l’Allemagne nazie et à l’attaque de l’Éthiopie par l’Italie fasciste. Conscient des menaces grandissantes et malgré son anti-communisme notoire, Flandin négocie un pacte d’assistance mutuelle franco-soviétique qui lui attire l’hostilité d’une partie de la droite. Ratifié par la Chambre des députés, ce pacte sert de prétexte à Hitler pour envahir la zone démilitarisée du Rhin. Flandin obtient de la S.D.N. que l’Allemagne soit condamnée, mais ne va pas au-delà, considérant que la paix est suffisamment consolidée. La victoire du Front populaire aux élections de 1936 renvoie Pierre-Étienne Flandin sur les bancs de l’opposition dont il se fait l’un des principaux porte-parole à la Chambre. Il s’attaque notamment à la politique économique et financière de Léon Blum qu’il tient responsable du creusement du déficit et de l’affaiblissement du franc. Favorable à la politique d’apaisement, Flandin envoie un télégramme de félicitations à Hitler suite à la signature des accords de Munich, le 30 septembre 1938, ce qui soulève une vague de protestations et de démissions au sein de son parti. Il ne participe plus à aucun gouvernement jusqu’à la fin de la IIIe République.

Lors de la bataille de France, Flandin part s’installer à Domecy-sur-Cure, petite commune de l’Yonne dont il est le maire depuis de nombreuses années. Le 10 juillet 1940, Pierre-Étienne Flandin vote en faveur de la loi constitutionnelle accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Bien que ne faisant pas partie du gouvernement, il reste proche du nouveau pouvoir. Flandin rencontre ainsi Otto Abetz et il publie régulièrement dans un journal économique acquis à la collaboration,La Vie industrielle. Ce quotidien, qui tire à environ 20 000 exemplaires, préconise l'intégration économique de la France dans le bloc continental tout en défendant l'économie dirigée et en affirmant le maintien nécessaire de l'initiative privée et de l'autorité nationale.

Convoqué par le maréchal Pétain en novembre 1940 à Vichy, Flandin ne lui cache pas qu’il désapprouve la politique menée par Pierre Laval. Quelques semaines plus tard, le 13 décembre 1940, Pétain limoge Laval et confie, dès le lendemain, à Pierre-Étienne Flandin la charge de conduire la politique étrangère de la France occupée. Flandin ne reste cependant que 56 jours au pouvoir. En effet, les Nazis n’acceptent pas le départ de Laval et refusent tout contact avec son successeur qu’ils jugent favorable aux alliés. Malgré les gages de bonne volonté donné par Flandin, sincère partisan de la politique de collaboration, les Nazis exigent son départ. Devant la menace d’un blocus dans la zone occupée, Flandin présente sa démission le 9 février 1941 et regagne l’Yonne. Désormais retiré de la vie politique, Flandin se rend en Afrique du Nord où il noue des contacts avec le diplomate américain, Robert Murphy (1894-1978), représentant personnel du président Roosevelt. En octobre 1942, il se rend en Algérie. Lors du débarquement des Alliés en Afrique française du Nord, le 8 novembre 1942, il se trouve à Alger. Installé ensuite à Philippeville, il reçoit à diverses reprises Randolph Churchill, le fils de Winston Churchill, chargé de mission auprès de Tito, chef de la résistance communiste yougoslave.

Arrêté à la demande du Comité d’Alger pour intelligence avec l’ennemi le 20 décembre 1943, Pierre-Étienne est d’abord incarcéré en Algérie avant d’être transféré à Fresnes. Le 24 janvier 1946, après 26 mois de détention, Flandin bénéficie d’un non-lieu sur toute autre inculpation que d’avoir appartenu au gouvernement de Vichy, mais, à ce titre, il est frappé d’indignité nationale. Le 23 juillet 1946, Flandin comparait devant la Haute Cour. À l’issue des trois jours de débats, la Haute Cour lève l’indignité nationale, Flandin demeure toutefois inéligible en vertu de la loi d’octobre 1946 qui dispose que les personnes frappées de la dégradation nationale seraient inéligibles « même si elles en avaient été relevées ».

Pierre-Étienne Flandin retrouve la vie politique en février 1948 lors du 34e congrès de l’Alliance démocratique qui se déroule sous sa présidence. Bien qu’inéligible, Flandin se présente dans l’Yonne aux élections sénatoriales de mai 1952. Il ne recueille que 296 voix sur 814. En 1955, il est réélu conseiller général du canon de Vézelay.

Pierre-Étienne Flandin décède le 13 juin 1958 à Saint-Jean-Cap-Ferrat.

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Flandin, Pierre-Étienne (1889-1958)
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Membre du Parti républicain démocrate depuis 1914, Flandin prend la tête du parti en 1933 (en 1926, le Parti républicain démocrate prend le nom d'Alliance démocratique).

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Flandin, Pierre-Étienne (1889-1958)
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Pierre-Étienne Flandin est sous-secrétaire d’Etat à l’Aéronautique et aux Transports aériens dans les premier et deuxième gouvernements Millerand (20 janvier 1920-23 septembre 1920).

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Flandin, Pierre-Étienne (1889-1958)
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Pierre-Étienne Flandin est ministre du Commerce et de l’Industrie dans le premier gouvernement (3 novembre 1929-17 février 1930) et le deuxième gouvernement Tardieu. Il devient ensuite ministre des Finances dans le troisième gouvernement dirigé par Tardieu (20 février 1932-3 juin 1932).

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Flandin, Pierre-Étienne (1889-1958)
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Pierre-Étienne Flandin est ministre des Finances dans le premier gouvernement Laval (27 janvier 1931-13 juin 1931), il conserve dans le deuxième (13 juin 1931-12 janvier 1932) et le troisième gouvernement Laval (14 janvier 1932-6 février 1932). Ilest ensuite ministre d’État dans le quatrième gouvernement Laval (7 juin 1935-22 janvier 1936).

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Pierre-Étienne Flandin est chef du gouvernement de Vichy du 14 décembre 1940 au 9 février 1941.

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Flandin, Pierre-Étienne (1889-1958)
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Traduit devant la Haute Cour de Justice présidée par Louis Noguères.

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Flandin, Pierre-Étienne (1889-1958)
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Pierre-Étienne Flandin est le fils d'Étienne Flandin

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Député de l’Yonne (10 mai 1914 au 7 décembre 1919 ; 16 novembre 1919 au 31 mai 1924 ; 11 mai 1924 au 31 mai 1928 ; 22 avril 1928 au 31 mai 1932 ; 1er mai 1932 au 31 mai 1936 ; 26 avril 1936 au 31 mai 1942 [un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu’au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936]).

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Sous-secrétaire d’Etat à l’Aéronautique et aux Transports aériens (20 janvier 1920-7 janvier 1921) ; ministre du Commerce et de l’Industrie (3 novembre 1929-17 février 1930 ; 2 mars 1930-4 décembre 1930) ; ministre des Finances (27 janvier 1931-3 juin 1932) ; ministre des Travaux publics (9 février 1934-8 novembre 1934) ; ministre d’État (7 juin 1935-22 janvier 1936) ; ministre des Affaires étrangères (24 janvier 1936-4 juin 1936 ; 14 décembre 1940-9 février 1941).

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1934-11-08 (xsd:date)
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1941-02-09 (xsd:date)
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Du 8 novembre 1934 au 31 mai 1935 ; du 14 décembre 1940 au 9 février 1941 (vice-président du Conseil).

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