Girard, Louis-Dominique (1911-1990)

RDF/XML EAC
: 2021-08-09, : 2021-09-01
Voir dans le SIV
ℹ️
,
ℹ️
1911-04-28 (xsd:date)
ℹ️
1990-04-16 (xsd:date)
ℹ️
ℹ️
ℹ️
Ducher, Guillaume (pseudonyme journalistique) (fr)
ℹ️
1934-01-01 (xsd:date)
ℹ️
1934-12-31 (xsd:date)
ℹ️

Louis-Dominique Girard est né le 28 avril 1911 à Mers-les-Bains (Somme). Fils d’Henri Girard, administrateur de la Bibliothèque Sainte-Geneviève et de Thérèse Chantrel, il est issu d’une famille de la bourgeoisie qu’il définit lui-même comme « universitaire ».

Après des études secondaires au lycée Henri IV, il fréquente l’École libre des sciences politiques (diplômé de la section diplomatique en 1933) et la Faculté de droit (licencié en droit en 1933, diplômé d’études spécialisées de droit public en 1936, d’économie politique en 1937) ; il entame un doctorat en droit sur les accords verbaux qui n’a pas été achevé.

En parallèle à ses études, Louis-Dominique Girard s’engage dans le mouvement étudiant. Dès 1933, il est secrétaire du comité français de l’Entraide universitaire internationale (EUI), fondé en décembre 1932 à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, qui prend notamment part à l’accueil des étudiants réfugiés d’Allemagne à partir de 1933.

Après son année de service militaire (1933-1934), il rejoint le siège de l’EUI à Genève pour y prendre la responsabilité du département de coopération intellectuelle (octobre 1934), il est à ce titre secrétaire adjoint de l’Entraide. En 1939, il est élu à l’assemblée de l’EUI. Il représentera aussi en France le Fonds européen de secours aux étudiants (FESE) qui vient en aide aux étudiants victimes de la guerre.

Les années 1934-1938 représentent pour Louis-Dominique Girard quatre années déterminantes par les multiples contacts qu’il noue à Genève, à la Société des Nations et dans les pays d’une Europe sous tension qu’il sillonne pour le compte de l’EUI.

C’est à cette époque qu’il rédige ses premiers articles dans la presse sur les questions universitaires et sur les changements en Allemagne, pays qui le fascine, où il a déjà séjourné à plusieurs reprises, en dénonçant notamment « les camps tragiques » créés par le régime nazi.

Les responsabilités universitaires n’ayant qu’un temps, Louis-Dominique Girard se tourne vers le service de l’État. Il sollicite en février 1937 l’inscription au concours de chef de cabinet de préfet mais opte finalement pour la Chambre des députés où il entre en février 1939, après sa réussite au concours, comme secrétaire législatif.

Mobilisé en septembre 1939 comme sergent-chef au 101e régiment d’infanterie, il passe toute la période de la « drôle de guerre » sur le front. Après les brefs combats de mai-juin 1940 qui lui valent la croix de guerre, il est démobilisé, puis détaché en septembre 1940 à la section d’armistice du ministère de l’Intérieur.

Grâce à Henri Moysset, secrétaire général de la vice-présidence du Conseil qu’il a rencontré un peu avant la guerre, il entre en avril 1941 comme chargé de mission au cabinet du vice-président du Conseil, l’amiral Darlan.

En juin 1941, il devient chef de cabinet d’Henri Moysset, promu en août ministre d’État chargé de la coordination des institutions nouvelles. Il demeure son proche collaborateur jusqu’à la démission de Moysset qui suit le retour de Pierre Laval en avril 1942.

Il retourne alors au ministère de l’Intérieur, où il dirige le Bureau politique (3e Bureau de la Direction du personnel) qui a dans ses attributions l’administration des magistrats municipaux.

En avril 1943, il est promu sous-préfet de 1re classe, directeur de cabinet du préfet régional d’Angers, Jean Roussillon puis Charles Donati.

Les suites de la crise de novembre 1943 le ramènent à Vichy. Sous la pression des Allemands qui ont nommé le 28 décembre 1943 Cecil von Renthe-Fink « délégué spécial diplomatique du Führer auprès du Chef de l’État français » pour surveiller le maréchal Pétain, Jean Jardel, secrétaire général et directeur de cabinet sans titre, et Jean-Baptiste Georges-Picot, chef de cabinet par intérim, démissionnent à la mi-janvier 1944. Henri Moysset, qui n’a plus de fonctions officielles depuis 1942 mais reste un conseiller écouté du maréchal Pétain, joue un rôle déterminant dans la constitution d’une nouvelle équipe. Le capitaine de vaisseau Jean Tracou (directeur du cabinet de l’amiral Darlan en 1941 puis préfet d’Indre-et-Loire) devient directeur du cabinet civil et choisit Louis-Dominique Girard comme chef de cabinet. Les deux hommes se connaissent bien : ils ont eu l’occasion de travailler ensemble depuis 1941 à Vichy puis en Anjou. Ils connaissent également le monde germanique – Tracou a été attaché naval à Berlin de 1933 à 1939 – et surtout Renthe-Fink qui était diplomate à la SDN à Genève quand Louis-Dominique Girard était à l’EUI, puis à Copenhague où Tracou était attaché naval en 1939-1940.

Entré en fonction fin janvier 1944, Louis-Dominique Girard est le dernier chef de cabinet du maréchal Pétain. Il connaît six mois dramatiques marqués par une pression allemande de plus en plus forte dans un pays en proie à la guerre étrangère et aux luttes fratricides. Chargé particulièrement des affaires intérieures et religieuses comme ses prédécesseurs, il contribue à l’organisation du voyage du maréchal Pétain à Paris en avril 1944, mais demeure à Vichy durant son séjour au château de Voisins en mai ; il essaie de s’opposer aux exigences allemandes, en participant à la « résistance » du cabinet civil qui entraîne sa mise en congé le 25 juillet 1944, ainsi que celle de Tracou, sur un ultimatum du gouvernement du Reich.

Suspendu de ses fonctions à la Libération (19 août 1944), il doit faire face à une double épuration administrative. À la suite de sa comparution devant la commission d’épuration des services préfectoraux, le 28 mars 1945, il est révoqué par décret du 3 juillet 1945. Il avait été auparavant entendu le 26 février 1945 par la commission commune d’épuration des administrations du Sénat et de la Chambre des députés et mis en disponibilité pour 5 ans en avril 1945, sanction qui ne lui a pas été notifiée et dont il ne prend connaissance qu’en 1951, en même temps que de sa radiation d’office des cadres du personnel de l’Assemblée nationale (mai 1951). Un arrêt du Conseil d’État du 31 mai 1957 annule ces décisions et le rétablit dans ses droits, mais l’Assemblée nationale refuse de l’appliquer. C’est le point de départ de « l’affaire Girard », une bataille de procédure qu’il conduit – en vain – jusque dans les années 80.

Exclu d’une carrière prometteuse dans la haute fonction publique, Louis-Dominique Girard se tourne vers le monde de l’entreprise et exerce dès 1945 des responsabilités dans plusieurs sociétés. Il mène pour la Compagnie générale des voitures à Paris les négociations qui aboutissent à la constitution d’une filiale, la Compagnie européenne de machinisme agricole (CEDMA), qui distribue en France les machines agricoles produites par la firme allemande Claas (octobre 1955). Il est directeur du service après-vente d’octobre 1955 à juin 1960, puis directeur général adjoint, mais, en conflit avec un nouveau directeur général, il démissionne en mars 1967.

Louis-Dominique Girard reste fidèle aux hommes qu’il a servis, aux convictions qu’il s’est forgées durant quatre années au service de l’État français. Opposant déterminé à la IVe République, antigaulliste convaincu, il collabore à la presse d’opposition et esquisse une carrière politique sans lendemain, avec deux tentatives électorales aux législatives de 1951 puis aux municipales de 1953, dans le sillage de Jacques Isorni qui a lancé en 1951 son mouvement politique, l’Union des nationaux indépendants et républicains (UNIR).

Louis-Dominique Girard est avant tout un homme de plume. Il la met au service du maréchal Pétain, dès le procès en Haute Cour où il contribue à l’argumentation de la défense et rassemble les matériaux qui nourrissent sa trilogie publiée entre 1948 et 1951 :Montoire, Verdun diplomatique,La Guerre franco-françaiseetL’Appel de l’Île d’Yeu, qui justifient la politique extérieure et la légitimité constitutionnelle de Pétain.

Montoirelui vaut son entrée dans la famille Pétain, il épouse en octobre 1949 Marie-Edith Petyst de Morcourt, arrière petite-nièce du Maréchal. Il agira de plus en plus en porte-parole voire en chef de famille, dans l’ombre de ses beaux-parents les Morcourt, chaque fois que la question Pétain fera l’actualité dans les années 1960-1970 (révision du procès et transfert à Douaumont, procès en annulation du testament de Montrouge, enlèvement du cercueil).

Au double titre de défenseur et de membre de la famille, il fait partie en 1951 des fondateurs de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) et en assure le secrétariat général entre 1952 et 1954. Mais il prend assez rapidement ses distances, jusqu’à sa rupture définitive avec l’ADMP en 1966, du fait d’une rivalité croissante avec le médiatique avocat du Maréchal, Jacques Isorni, qui amènera les deux hommes à s’affronter dans une série de procès dans les années 1960 et 1970.

La parution des ouvrages de Pierre Bourget,Un Certain Philippe Pétain(1965) et d’Henri Amouroux,Pétain avant Vichy. La Guerre et l’amour(1967), le procès intenté en 1965 par les Morcourt à Pierre Deherain, le fils de la Maréchale instituée légataire universelle par le testament dit de Montrouge (1945), pour contester ses droits sur la succession du Maréchal, entraînent la découverte des papiers de la famille Pétain détenus par Berthe, la demi-sœur du Maréchal, et les confidences de la famille. Il se lance en 1966 dans une enquête historique qui aboutit àMazinghem ou la vie secrète de Philippe Pétain(1971). L’ouvrage, qui se veut révélation des choix déterminants de jeunesse et des pensées intimes du Maréchal, expose sa vision de l’homme Pétain, moine-soldat qui s’est consacré à Dieu et à la France. L’échec éditorial de l’ouvrage, qu’il attribue à un complot, le rapproche des milieux de la droite ultra et des catholiques traditionalistes, nostalgiques du régime de Vichy.

Dans les années 1970-1980, il continue ses recherches historiques pour écrire le deuxième volet de son étude sur Pétain consacrée à l’homme public, puis une biographie de son maître Henri Moysset, qui resteront à l’état d’ébauche.

Il meurt le 16 avril 1990 à Paris.

ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
Girard, Louis-Dominique (1911-1990)
ℹ️
1939-01-01 (xsd:date)
ℹ️
1949-01-18 (xsd:date)
ℹ️

Henri Moysset est le mentor et ami de Louis-Dominique Girard.

ℹ️
ℹ️
Girard, Louis-Dominique (1911-1990)
ℹ️
1941-04-01 (xsd:date)
ℹ️
1941-06-30 (xsd:date)
ℹ️

Louis-Dominique Girard est chargé de mission au cabinet de l'amiral Darlan, vice-président du Conseil

ℹ️
ℹ️
Girard, Louis-Dominique (1911-1990)
ℹ️
1944-02-08 (xsd:date)
ℹ️
1944-07-25 (xsd:date)
ℹ️

Louis-Dominique Girard est chef du cabinet civil du maréchal Pétain, chef de l'Etat français

ℹ️
ℹ️
Girard, Louis-Dominique (1911-1990)
ℹ️

Louis-Dominique Girard est l'arrière petit-neveu par alliance de Philippe Pétain,par son mariage avec Marie-Edith Petyst de Morcourt en octobre 1949.

ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️
ℹ️