Delors, Jacques (1925-2023)

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Delors, Jacques Lucien Jean (fr)
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Jacques, Roger (1925-....) (fr)
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Jacques Delors est né le 20 juillet 1925 à Paris. Il est le fils de Louis Delors, encaisseur à la Banque de France, et de Jeanne Rigal. Après l’obtention de son certificat d’études, Jacques Delors poursuit ses études secondaires au lycée Voltaire à Paris. En 1940, sa famille quitte la capitale pour rejoindre l’Auvergne où il continue ses études au lycée Émile-Duclaux d’Aurillac (Cantal) puis au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). De retour à Paris en 1944, Jacques Delors passe le concours d’entrée de la Banque de France où il débute en tant que rédacteur.

Son entrée à la Banque de France marque le début de son engagement dans le syndicalisme avec son adhésion à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Au sein du syndicat, il rejoint le groupe Reconstruction qui milite en faveur des idées socialistes et d’une déconfessionnalisation de la CFTC sous le patronage de Paul Vignaux. Entre 1959 et 1965, Jacques Delors dirige la revueCitoyens 60du mouvement personnaliste La Vie nouvelle. Il est alors l’un des principaux inspirateurs de la seconde gauche. Remarqué par ses nombreux écrits pour la revueReconstruction, Jacques Delors acquiert une réputation d’expert économique à la CFTC. D’abord minoritaire, le groupe Reconstruction devient progressivement majoritaire et participe, en 1964, à la transformation de la CFTC en Confédération française démocratique du travail (CFDT) qui s’accompagne d’un glissement du syndicat, initialement proche du Mouvement républicain populaire (MRP), vers les partis de gauche.

En parallèle de son activité professionnelle, Jacques Delors poursuit ses études et obtient, en 1950, une licence en droit mention économie politique à la faculté de droit de Paris. Il continue sa carrière au sein de la Banque de France et devient chef de service puis attaché au cabinet du directeur général des titres et du marché monétaire.

En 1959, Jacques Delors intègre la section des investissements et du plan du Conseil économique et social. Ses rapports sont remarqués par le commissaire au Plan. Jacques Delors entre alors au Commissariat Général du Plan où il occupe les postes de chef de service des Affaires sociales de 1962 à 1969, puis de secrétaire général à la formation permanente de 1969 à 1973.

En 1969, Jacques Delors accepte de rejoindre le cabinet du Premier ministre, Jacques Chaban-Delmas, au poste de conseiller en charge des Affaires sociales. Avec Simon Nora, il est l’auteur du discours sur la « Nouvelle Société » prononcé par Chaban-Delmas en septembre 1969. Jacques Delors relance la négociation collective et élabore la loi de 1971 sur la formation continue pour promouvoir l’égalité des chances. Après la démission de Jacques Chaban-Delmas en juillet 1972, Jacques Delors enseigne l’économie à l’université Paris-IX (actuelle université Paris-Dauphine) où il crée le centre de recherche Travail et Société. Il enseigne à l’université Paris-IX jusqu’en 1979.

En 1974, Jacques Delors entre en politique en adhérant au Parti socialiste de François Mitterrand.

En 1979, l’engagement politique de Jacques Delors prend une dimension européenne avec son élection au Parlement européen où il préside la Commission économique et monétaire.

Le 22 mai 1981, suite à l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, Jacques Delors prend la tête du ministère de l’Économie et des Finances dans le premier gouvernement Pierre Mauroy. Jacques Delors lance d’abord une politique de rupture en procédant à des nationalisations, à des dévaluations du franc, à l’amélioration de l’efficacité des circuits de financement et à une politique de relance. Face à une situation économique difficile et un déficit budgétaire important, il prône une pause dans les réformes sociales dès 1982. En 1983, François Mitterrand se rallie à son opinion en faisant le choix de la rigueur. Jacques Delors encourage alors le maintien de la France dans le Système monétaire européen (SME) et pratique la désinflation compétitive et une politique de rigueur en procédant notamment au blocage des prix et des salaires. Maintenu à son poste dans les trois gouvernements dirigés par Pierre Mauroy, Jacques Delors quitte le ministère de l’Économie et des Finances le 17 juillet 1984 à la faveur de l’arrivée de Laurent Fabius à Matignon.

Élu maire de Clichy en mars 1983, Jacques Delors quitte ses fonctions à la fin de l’année 1984 car il s’engage ensuite en faveur de la construction européenne en devenant président de la Commission européenne de 1985 à 1995. À son arrivée à Bruxelles, Jacques Delors annonce vouloir renforcer les politiques industrielles et sociales et approfondir les logiques de marché. Ses trois mandats sont ainsi marqués par la relance de la construction européenne et l’aboutissement du marché unique. C’est sous son impulsion que sont signés les accords de Schengen en juin 1985 et de l’Acte unique en février 1986. L’Acte unique européen élargit les compétences de la Communauté économique européenne dans les domaines de la recherche et développement, de l’environnement et de la politique étrangère commune et ouvre la voie à la réalisation du marché unique et au Traité de Maastricht (1992). À la tête de la Commission européenne, Jacques Delors met ses qualités de négociateur au service de la conciliation des intérêts divergents des États membres. Il crée ainsi le programme Erasmus (1987) et mène la réforme de la politique agricole commune (PAC). Jacques Delors initie aussi des politiques structurelles en réformant notamment le budget communautaire avec les paquets Delors I et II. Il est aussi à l’origine de l’adoption de la Charte sociale européenne en 1989. Sur le plan social, Jacques Delors encourage le développement du dialogue social européen et la politique régionale européenne. À la fin de son troisième mandat en 1995, Jacques Delors laisse à son successeur un exécutif européen renforcé ainsi qu’une Europe profondément rénovée et élargie.

Cette même année, bien que donné favori par les sondages, Jacques Delors renonce à se présenter à l’élection présidentielle française et préfère poursuivre son engagement européen à travers ses clubs (Échange et Projets, Témoin, Clisthène) et le groupe de réflexion « Notre Europe », aujourd’hui l’Institut Jacques Delors, qu’il fonde et dirige de 1996 à 2004.

Président du Conseil d’Administration du Collège d’Europe de Bruges de 1995 à 1999, Jacques Delors est ensuite nommé président du Conseil de l’Emploi, des Revenus et de la Cohésion sociale (CERC) par le gouvernement français en mai 2000. Il reste à la tête de cette institution jusqu’en juillet 2008.

Docteurhonoris causade 30 universités en Europe, aux États-Unis et au Canada, Jacques Delors a aussi reçu de nombreux prix, notamment le Prix Jean Monnet (1988), le Prix Erasme (1997), le Prix de l'économie mondiale (2006) et la Médaille de la Paix de la ville de Nimègue aux Pays-Bas (2010).

Le 26 juin 2015, le Conseil européen rend hommage à « sa contribution remarquable au développement du projet européen » en le nommant citoyen d’honneur de l’Europe.

Jacques Delors est aussi l’auteur de nombreux ouvrages sur les questions sociales et européennes.

Il décède à Paris le 27 décembre 2023.

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Delors, Jacques (1925-2023)
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Jacques Delors est membre du Parti socialiste.

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Jacques Delors est ministre de l’Économie et des Finances du 22 mai 1981 au 19 juillet 1984.

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Enseigne l'économie à l'université Paris IX (Paris-Dauphine)

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Jacques Delors est ministre de l’Économie et des Finances du 22 mai 1981 au 19 juillet 1984.

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