Albert de Luynes (famille d’ ; 1401-....)

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Luynes (famille d’Albert de) (fr)
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Les origines de la famille d’Albert de Luynes ont été longtemps discutées par les généalogistes.

La première hypothèse, aujourd’hui abandonnée, fait descendre les Luynes d’une famille Albert, de noblesse chevaleresque et originaire du comté de Nice. La proximité du nom et des armoiries identiques ne suffisent pas à établir une continuité de la lignée, la famille Albert s’étant manifestement éteinte au XVe siècle.

Plus vraisemblable est l’hypothèse qui fait d’une famille Alberti, de noblesse toscane, l’ancêtre des Luynes. Chassée de Florence en 1397, elle s'intalle en Comtat Venaissin, où l’on trouve mention d’unTommaso Alberti ou Thomas d'Albert, à Avignon en 1409. C’est ce Thomas qui est invoqué par le connétable de Luynes sous Louis XIII lorsqu’il lui est demandé de prouver sa noblesse après avoir été nommé chevalier de l’ordre du Saint-Esprit.

La famille Alberti occupe pendant deux siècles des charges assez modestes. Ainsi, Thomas Albert est viguier de Pont-Saint-Esprit en 1415, viguier royal de Bagnols-sur-Cèze en 1420, bailli d'épée du Vivarais et du Valentinois en 1447. Il acquiert la seigneurie de Boussargues en 1434 et est pourvu de la charge de bailli d’épée du Vivarais et du Valentinois en 1447.

En 1535,Léon d’Albert (+ 1544)épouse Jeanne de Ségur, qui hérite de la seigneurie de Luynes (près d’Aix-en-Provence).

Son filsHonoré d’Albert (+ 1592)dit le « Capitaine Luynes », sert sous Henri III, Catherine de Médicis, Henri IV. Il est gouverneur de Beaucaire (1568), chevalier de l’Ordre du Roi (1569), gouverneur de Château-Dauphin (1571), colonel des Bandes-Françaises, Surintendant Général de l’Artillerie en Languedoc et Provence (1575), gouverneur de Pont-Saint-Esprit et Bourg-Saint-Andéol (1577).

Honoré d’Albert a trois enfants : Charles d’Albert de Luynes (1578-1621), favori de Louis XIII, à l’origine de la fortune et des alliances prestigieuses de la famille d’Albert de Luynes ; Honoré d’Albert (1581-1649), maréchal de France en 1619, créé duc de Chaulnes en 1621 (d’où la branche des ducs de Chaulnes), époux de Claire Charlotte Eugénie d’Ailly (+1681), fille d’Emmanuel d’Ailly, baron de Picquigny, et de Louise d’Oignies, comtesse de Chaulnes ; Léon d’Albert (+1630), créé duc de Luxembourg et de Piney en 1621 (d’où la branche des ducs de Luxembourg et de Piney).

 

Branche des ducs de Luynes

 

Charles d’Albert de Luynes (1578-1621)est nommé par le roi Louis XIII conseiller d'État, gentilhomme ordinaire de la chambre, gouverneur de la ville et du château d'Amboise en Touraine et capitaine du château des Tuileries. En 1616, il acquiert la charge importante de grand fauconnier de France. En 1617, il reçoit la capitainerie de la Bastille, mais cède sa place dans le courant de la même année au maréchal de Vitry. En 1617, il intrigue contre Marie de Médicis et participe à l’assassinat de son favori Concino Concini. À la suite de cet assassinat qui marque le début du règne personnel de Louis XIII, Luynes se voit attribuer une partie des biens de Concini et de son épouse, Léonora Galigaï, notamment le château de Lésigny et le marquisat d'Ancre. En 1620, il obtient du roi que la ville d'Ancre, en Picardie, dont le maréchal d'Ancre était le seigneur, change de nom et prenne le nom d’Albert. En 1619, il acquiert le comté de Maillé en Touraine : Maillé prend alors son nom, Luynes, et est érigé immédiatement en duché-pairie. Il reçoit en 1621 les titres de duc et pair, premier gentilhomme de la Chambre et connétable de France. En 1617 il épouse la fille aînée d'Hercule de Rohan, duc de Montbazon, Marie de Rohan (1600-1679). Cette dernière, veuve à 21 ans, épouse en 1622 Claude de Lorraine, duc de Chevreuse. C’est par elle que le château de Dampierre, demeure familiale des Chevreuse, sera transmis en 1667 à la famille d’Albert de Luynes.

Dans cette branche aînée et subsistante, le titre de duc de Luynes est porté par l’aîné de la famille, tandis que le titre de duc de Chevreuse l’est par l’héritier présomptif.

Louis-Charles d’Albert de Luynes (1620-1690), 2e duc de Luynes, marquis d’Albert, fils de Charles d’Albert et Marie de Rohan, épouse en 1ères noces Louise Marie Séguier, marquise d’O (1624-1651), en 2es noces Anne de Rohan-Guéméné (1624-1684) et en 3es noces Marguerite d’Aligre (1641-1722), fille du chancelier d’Aligre, d’où une nombreuse postérité. Proche des Solitaires de Port-Royal, il traduit du latin en français lesMéditations métaphysiquesde René Descartes (1647) et écrit plusieurs ouvrages de morale et de piété.

Son fils aîné,Charles-Honoré d’Albert de Luynes (1646-1712), 3e duc de Luynes(dès 1663), de Chevreuse (1667) et de Chaulnes, Pair de France, seigneur de Dampierre, colonel au régiment d’Auvergne-Infanterie, lieutenant de la compagnie de 200 Chevau-Légers de la Garde ordinaire du Roi, gouverneur de Guyenne, épouse en 1667 Jeanne-Marie Colbert (1650-1732), fille du grand Colbert. À partir de 1675 il entreprend de moderniser Dampierre et fait appel à Jules Hardouin-Mansart qui devient premier architecte du roi en 1681. Les travaux sont réalisés principalement entre 1682 et 1684.

Son fils ainé,Honoré-Charles (1669-1704), duc de Montfort, épouse Marie-Anne Jeanne de Courcillon (+ 1718), fille de Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau, célèbre mémorialiste de la fin du règne de Louis XIV.

Son fils cadet, Louis-Auguste d’Albert d’Ailly dit « Vidame d’Amiens » (1676-1744), est « substitué », au duc de Chevreuse, son père, dans la succession de Charles d'Albert d'Ailly (+ 1698), 3e duc de Chaulnes, cousin-germain de son aïeul, avec la condition, pour lui et ses descendants, de porter les nom, armes et cri de cette ancienne maison. Il prend le titre de vidame d'Amiens, attaché à la possession de la baronnie de Picquigny. En 1710, Louis XIV rétablit en sa faveur le duché-pairie de Chaulnes. En 1741, il est élevé à la dignité de maréchal de France.

Des deux fils Honoré-Charles (1669-1704), l’un, Paul d’Albert de Luynes (1703-1788) est évêque de Bayeux (1729), membre de l’Académie française (1743), 1er aumônier de la Dauphine, princesse de Saxe (1747), archevêque de Sens (1753), membre de l’Académie des Sciences (1755), cardinal (1756). L’autre,Charles Philippe d’Albert de Luynes (1695-1758), 4e duc de Luyneset de Chevreuse-Montfort, pair de France, mestre de camp d’un régiment de cavalerie de son nom, épouse en 1ères noces Louise Léontine Jacqueline de Bourbon-Soissons, princesse de Neuchâtel (1696-1721), héritière en partie des Orléans-Longueville ; et en 2es noces Marie Brulart (+ 1763), dame d’honneur de la reine Marie Leszczyńska, fille de Nicolas Brulart, marquis de La Borde, 1er président du parlement de Bourgogne, et veuve de Louis Joseph de Béthune, marquis de Charost. Son père étant mort jeune, il succède en 1712 à son grand-père comme quatrième duc de Luynes.

Fils de Charles Philippe d'Albert de Luynes (1695-1758), et de Louise-Léontine de Bourbon-Soissons-Neuchâtel (1696-1721),Marie-Charles-Louis d’Albert de Luynes (1717-1771)est duc titulaire de Montfort, puis de Chevreuse, comte de Montfort, puis5e duc de Luyneset pair de France, prince de Neuchâtel (titre revendiqué mais non reconnu par le roi), marquis de Saissac et de Dangeau, comte de Tours, de Noyers et de Dunois. Il fait une carrière militaire, brigadier de dragons (1736), maréchal de camp (1743), lieutenant général des armées du roi (1748), colonel général des Dragons (1754), gouverneur de Paris (1757) et chevalier des Ordres du roi (1759). Il épouse en 1ères noces en 1735 une cousine, Thérèse Pélagie d'Albert de Grimberghen (+ 1736), fille de Louis-Joseph d'Albert de Luynes, prince de Grimberghen et du Saint Empire, ambassadeur de l'empereur d'Autriche en France (fils cadet du duc Louis-Charles), et de Madeleine Marie Honorine Charlotte, princesse de Berghes ; et en 2es noces, Henriette Nicole, princesse d’Egmont-Pignatelli (1719-1782), dame d’honneur de la reine.

Louis Joseph Charles Amable d'Albert de Luynes (1748-1807), 6e duc de Luynes, fils de Marie-Charles-Louis d'Albert de Luynes et d'Henriette-Nicole d'Egmont-Pignatelli, est brigadier de dragons (1771), maréchal de camp (1781), colonel général des Dragons de 1783 à 1790. Élu par la noblesse de Touraine en 1789 pour la représenter aux États généraux, il est de ceux qui se rallient au Tiers État, le 25 juin. Malgré ses titres et sa grande fortune, le duc de Luynes n'émigre pas, et se retire dans son château de Dampierre en 1792, où il vit en dehors de la politique jusqu'au coup d'État du 18 brumaire. Nommé conseiller général de la Seine le 29 ventôse an VIII (20 mars 1800), puis maire du 9e arrondissement de Paris (25 novembre 1800), il se rallie ensuite à l'Empire, il est nommé au Sénat conservateur le 1er septembre 1803. Il est fait membre de la Légion d'honneur en 1803, puis Commandeur en 1804. Il est inhumé au Panthéon de Paris, mais sa dépouille est rendue à sa famille en 1862 (sur sa demande). Le 6e duc de Luynes épouse en 1768 Guionne Joséphine Élisabeth de Montmorency Laval (1755-1830), fille de Guy André Pierre de Montmorency, 1er duc de Laval, maréchal de France, et de Jacqueline Hortense de Bullion-Fervaques. Femme de caractère et d'esprit, la duchesse de Luynes est dame du palais de la reine Marie-Antoinette (1775-1789) et tient un salon dans son hôtel parisien, l'hôtel de Luynes, rue Saint Dominique.

Charles Marie Paul André d'Albert de Luynes (1783-1839), 7e duc de Luyneset duc de Chevreuse, fils de Louis-Joseph-Charles-Amable d'Albert de Luynes (1748-1807) et de Guionne Joséphine Élisabeth de Montmorency-Laval (1755-1830), devient membre de la Chambre des pairs sous la Première Restauration, de 1814 à 1815, puis de nouveau de 1815 à 1817, puis duc-pair de France de 1817 à 1830, sous la Seconde Restauration. Il épouse en 1800 Françoise Marie Félicité Ermesinde Raymonde de Narbonne-Pelet (1785-1813), dame du palais de l'impératrice Joséphine.

Honoré Théodoric d’Albert de Luynes (1802-1867), 8e duc de Luynes, fils de Charles Marie Paul André d'Albert de Luynes (1783-1839) et de Guionne Joséphine Élisabeth de Montmorency-Laval (1755-1830), député de Seine-et-Oise sous la Deuxième République et représentant à l’Assemblée nationale de 1843 à 1851, est aussi un archéologue, collectionneur, numismate reconnu. Il fait restaurer son château de Dampierre, près de Paris, et fait construire la villa Tholozan à Hyères, entourée d'un jardin botanique très riche. Élu membre libre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1830, il est aussi chevalier de la Légion d'honneur. En 1835, il fonde la revueAnnales de l'Institut archéologiqueavec Quatremère de Quincy, le baron Jean de Witte, Félix Lajard, Charles Lenormant et Raoul Rochette. En 1855, il offre au Louvre le sarcophage d'Esmunazar II. En décembre 1862, il fait don au Cabinet des médailles de 6 925 monnaies antiques. Il voyage encore en 1864 en Palestine avec Louis Lartet et publie leVoyage d'exploration de la mer Morteexécuté en 1864 par le duc de Luynes.

 

Branche des ducs de Chaulnes

La seconde branche descend d’Honoré d’Albert (1581-1649), frère cadet de Charles, qui devient comte de Chaulnes, baron de Picquigny et vidame d’Amiens par son mariage avec Charlotte d’Ailly. Nommé maréchal de France en 1619, il est créé la même année duc de Chaulnes et pair de France et devient gouverneur de Picardie en 1633. Le titre de duc de Chaulnes et de Picquigny s’éteint en 1698, est rétabli en 1711 en faveur de Louis-Auguste d’Albert d’Ailly (1676-1744), avant de s’éteindre de nouveau en 1792. En 1869, Paul d’Albert de Luynes (d’une branche non issue des ducs de Chaulnes) tente de relever le titre de duc de Chaulnes en s’appuyant sur un contrat privé passé en 1732 entre les branches des ducs de Luynes et de Chevreuse, d’une part, et celle des ducs de Chaulnes, d’autre part, qui stipulait qu’en cas d’extinction de l’une ou l’autre branche, le fils aîné de la branche subsistante hériterait des duchés de Luynes et de Chevreuse et le fils cadet du duché de Chaulnes. Faute de confirmation, ce titre est parfois jugé irrégulier.

 

Branche des ducs de Luxembourg

Le troisième fils du capitaine de Luynes,Léon d’Albert (1582-1630), est créé duc de Luxembourg après son mariage avec Marguerite-Charlotte de Luxembourg. Son fils Henri étant décédé sans postérité, le titre quitte la famille en 1697 pour passer dans la maison de Montmorency par l’intermédiaire de François-Henri de Montmorency-Bouteville, époux de Madeleine, fille de Marguerite-Charlotte et de son second mari Charles-Henri de Clermont-Tonnerre.

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