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Fondée sur une alliance entre biologie et sciences sociales, la Fondation française pour l’étude des problèmes humains, créée par la loi du 13 novembre 1941, a été mise en place à l’automne 1942. Elle répondait aux options du Maréchal Pétain qui avait fait de la dénatalité française la première cause de la débâcle. À la Libération, le Général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, finit par accepter la solution prônée par Robert Debré : créer un institut national de démographie récupérant l’un des locaux de la Fondation, et la petite partie de ses effectifs (7 %) qui se consacrait à la population.
L'Institut national d'études démographiques (INED) est ainsi créé par l'ordonnance 45-2499, le 24 octobre 1945,.avec pour mission « d'étudier les problèmes démographiques sous tous leurs aspects. À cet effet, l'institut rassemble la documentation utile, ouvre des enquêtes, procède à des expériences et suit les expériences effectuées à l'étranger ». À l’origine, l’INED est aussi chargé d’examiner « les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l'accroissement quantitatif et à l'amélioration qualitative de la population et il assure la diffusion des connaissances démographiques ».
Alfred Sauvy est nommé directeur de l’Institut dont il est, avec Robert Debré, l’initiateur. Économiste, statisticien, démographe, mais aussi journaliste et écrivain, il s’attache à donner à l'INED un caractère pluridisciplinaire en y accueillant des chercheurs de formations très diverses. Sous sa direction (1945-1962) naît une « école démographique française » qui a longtemps assuré la réputation internationale de l’INED.
Quelques noms se détachent :
Jean Bourgeois-Pichat (1912-1990) explore les notions de population stables et quasi stables et modélise les réseaux de relations entre variables démographiques ;
Paul Vincent (1912-1979) invente la notion de potentiel d'accroissement ;
Sully Ledermann (1915-1967) perfectionne la modélisation des diverses composantes des tables de mortalité ;
Louis Henry (1911-1991) fonde la démographie historique et propose, dès 1953, d'échantillonner les registres paroissiaux de l'Ancien régime pour reconstituer les familles et analyser la dynamique démographique de la France (« enquête sur la population de la France de 1690 à 1729 », menée en collaboration avec l'archiviste-paléographe Michel Fleury).
En 1986, l’INED devient un établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST). L'institut, qui dépendait jusque-là des ministères sociaux, est désormais placé sous la tutelle principale du ministère de la recherche. Une tutelle complémentaire est assurée par le ministère en charge des questions de population (Emploi ou Affaires sociales, selon les gouvernements). Ce statut, identique à celui du CNRS, de l’INSERM ou de l’INRA, garantit l’indépendance scientifique de l’établissement.
La démographie joue un rôle central à l'Institut national d'études démographiques, mais elle est élargie à l'ensemble des « études de population ». D'où les spécialités très diverses des chercheurs : sociologie, économie, géographie, histoire, science politique, santé publique, statistique. Traités à travers une trentaine de projets-phares, les principaux thèmes étudiés à l'INED depuis le début des années 2000 sont :
la conjoncture démographique de la France et des pays développés
la fécondité, les comportements sexuels, les nouvelles formes de famille ou de conjugalité, l'adoption
la contraception, l'avortement et la procréation médicalement assistée
l'évolution des causes de décès, la longévité, les inégalités de santé
les problèmes démographiques des pays du Sud (transition démographique, vieillissement)
la mobilité résidentielle, les formes de sociabilité, l'accès au logement, l'habitat précaire, la ségrégation résidentielle
les relations de genre (inégalités hommes/femmes) dans les pays du Nord et les pays du Sud
la démographie économique (micro-économie de la famille, conciliation vie familiale - vie professionnelle, retraites)
les migrations internationales et les minorités, les mécanismes d'intégration et de discrimination
la construction des catégories administratives dans la gestion des populations, les identités nationales et locales
la méthodologie des comparaisons internationales en démographie
l'histoire des populations européennes
l'histoire des savoirs démographiques et des milieux savants (XVIIe-XXe siècles).
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