Ministère de la Culture et de la Communication. Service des études et recherches (1963-1986)

En 1961, la Commission de l’équipement culturel et du patrimoine artistique du IVe Plan avait regretté que « pour sa tâche de planification, elle n’ait pu disposer de données précises et de chiffres sur les besoins, les structures et les budgets en matière d’action culturelle ». Deux ans plus tard, pour préparer les outils nécessaires à l’élaboration du Ve Plan, Jacques Delors, conseiller pour les affaires sociales au Commissariat général au Plan, recommande la création d’une cellule d’études et de recherches au ministère des Affaires culturelles. Cette cellule, animée par Augustin Girard (rapporteur en 1961 du groupe de travail « Action culturelle » du IVe Plan), demeure pendant une décennie une émanation du Plan à la lisière de l’administration de la rue de Valois. C’est ce qui explique que le Service Étude et Recherche (SER) fut étroitement associé aux travaux des Plans jusqu’au Xe Plan, et très particulièrement au VIe dont il assura le secrétariat.

En 1964, le colloque de Bourges, organisé avec le soutien de l’Association d’étude pour l’expansion de la recherche scientifique (AERS), donne au service des études une certaine visibilité en rassemblant les équipes de chercheurs qui commençaient à intégrer les sciences sociales dans le processus d’élaboration des politiques culturelles. Cette rencontre permet à Augustin Girard de lancer un large programme d’études (Voir « Des chiffres pour la culture, L’expansion de la recherche scientifique, déc. 1964, n° 21, p. 3-6).

Parallèlement se tient à Avignon, de 1964 à 1970 sous la présidence de Jean Vilar, « Les Rencontres d’Avignon ». Augustin Girard y participe activement et les résultats des travaux d’études y sont présentés et discutés (La naissance des politiques culturelles et les rencontres d’Avignon, sous la présidence de Jean Vilar (1964-1970), présenté par Philippe Poirrier, voir en particulier p.17 à 52, Comité d’histoire, La Documentation française, 1997).

Cependant il faut attendre le soutien de la Fondation pour le développement culturel (Pierre Moinot, Paul Chaslin) et celui de la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (Paul Delouvrier) par l’intermédiaire d’une action concertée lancée en 1974-1975 pour conforter le SER au plan budgétaire. En 1982, la multiplication par sept du budget du SER confirme cette montée en puissance.

Durant la décennie 1970, Augustin Girard s’associe avec l’Unesco et le Conseil de l’Europe pour développer les programmes d’études du SER.