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Né le 27 février 1888 à Varsovie (Pologne), territoire russe à l'époque, dans une famille de médecins, Ignace Meyerson arrive à Paris en 1906, à la suite de sa participation à l'insurrection russo-polonaise de 1905. Il retrouve à Paris son oncle Émile Meyerson (1859-1933), philosophe et historien des sciences, avec lequel il entretient des rapports très réguliers, tant affectifs (en polonais) qu'intellectuels (en français). De 1907 à 1920, Ignace Meyerson poursuit des études de sciences naturelles, de médecine et de philosophie. Puis, il développe des travaux de physiologie musculaire et nerveuse qu'il mène, à partir de 1911 en qualité de préparateur bénévole au laboratoire de physiologie de la Sorbonne et du Muséum du professeur Louis Lapicque, en 1913 et 1914 en tant qu'attaché au laboratoire de physiologie de l'Institut Marey.

Engagé comme médecin auxiliaire dans la Légion étrangère dès le début de la Première Guerre mondiale, il est réformé pour raison de santé en 1915, et entre comme interne en remplacement d'Henri Wallon parti au front, dans les services de Philippe Chaslin et Jean Nageotte à l'hôpital de la Salpêtrière (Paris). Pendant la guerre, il entre en contact avec Georges Dumas et Pierre Janet et se lie avec Henri Delacroix.

Ses relations avec nombre de savants qui ont marqué l'entre-deux-guerres sont, dès cette période, déjà considérables. Par la famille Lapicque, il s'est lié à Henri Laugier, mais aussi à Pierre Curie, Jean Perrin, Paul Langevin, et avec l'historien Charles Seignobos (1854-1942) qui l'adopte comme un fils. Inscrit au parti socialiste en 1908, il y noue des liens étroits avec Victor Basch et Jeannette Halbwachs. Il devient l'un des proches de Lucien Herr et a de nombreux contacts avec Marcel Mauss et Marcel Granet. Par ailleurs, il fréquente assidûment nombre d'artistes, peintres et sculpteurs.

A la fin de la guerre, il se trouve, en tant que polonais, dans une situation professionnelle difficile car il ne peut soutenir sa thèse de médecine. Georges Dumas lui offre un poste de délégué dans les fonctions de chef adjoint au laboratoire de psychologie de l'asile clinique de Sainte-Anne (Paris). Le secrétaire duJournal de psychologieétant mort à la guerre, Pierre Janet charge alors Meyerson de remettre en route ce journal. C'est chose faite au début de l'année 1920. Il reçoit pour cela, en 1920, le prix Dagnan-Bouveret de l'Académie des sciences morales et politiques. Il est, cette même année, élu secrétaire de la Société française de psychologie (fonction qu'il exerce jusqu'en 1938), et secrétaire général de la fédération des sociétés françaises des sciences philosophiques, historiques, philologiques et juridiques.

En 1921, il est nommé, avec le statut de préparateur, chef de travaux au laboratoire de psychologie physiologique (en 3e section) de l'École pratique des hautes études (EPHE), à la demande de Piéron, directeur de ce laboratoire et de Delacroix, au nom du comité directeur de l'institut de psychologie que ces deux derniers viennent d'organiser. En 1922, à la demande de Georges Dumas, il commence la traduction de la « Traumdeutung » [Interprétation du rêve] de Sigmund Freud (publiée en 1926 sous le titreLa Science des Rêves).

Naturalisé français en février 1923, il devient directeur-adjoint au laboratoire de psychologie physiologique de l'EPHE. On a peu de traces de son activité dans ce laboratoire, si ce n'est la rédaction de plusieurs centaines de comptes rendus pourL'Année psychologique, organe de ce laboratoire. Son activité rédactionnelle pour leJournal de psychologieest également considérable. Il rédige lui-même plusieurs milliers de comptes rendus ; il sollicite des articles auprès des psychologues de différents pays ainsi que des chercheurs en sciences sociales s'intéressant aux problèmes de psychologie, comme en témoigne son importante correspondance.

La direction qu'il donne auJournal(organe de la Société de psychologie) se manifeste plus précisément dans les numéros spéciaux qu'il organise sur la vie psychique de l'enfant, les relations de la psychologie et de la sociologie, l'art et la pensée, la psychologie du langage, et dans l'ouverture à la psychologie de la forme, à la psychologie concrète, à la phénoménologie.

Son intérêt pour la psychologie comparée se précise. Il a travaillé en 1920 sur le « signe graphique chez l'enfant » ; il rédige en 1926 un appendice pour l'ouvrage de Jean Piaget,La représentation du monde chez l'enfant; par ailleurs, il mène entre 1927 et 1938, avec Paul Guillaume qui vient de rentrer d'Algérie, toute une série de recherches sur les grands singes au Muséum d'histoire naturelle et à l'Institut Pasteur. Profondément marqué par l'ouvrage de Lucien Lévy-Bruhl sur la mentalité primitive, il présente dans son article sur « Les images » (Journal de psychologie, XXVI, 1929), repris dans leNouveau traité de psychologiepublié sous la direction de Georges Dumas (Paris, 1932) sa préoccupation : l'importance du signe et du symbole pour ce qu'il appelle bien plus tard « l'entrée dans l'humain » (1951). A partir de 1928, il est chargé de cours de psychologie à la Sorbonne, où il supplée Henri Delacroix absorbé par ses fonctions de doyen.

Réfugié dès le début de la Seconde Guerre mondiale à Toulouse, il est détaché par le ministère pour enseigner la psychologie à la faculté des lettres. Relevé de ses fonctions le 19 décembre 1940 en application des lois raciales de Vichy, il continue clandestinement son enseignement pendant quelques temps. Il crée à Toulouse la Société toulousaine de psychologie comparative qui organise une journée sur l'histoire du travail et des techniques. Après l'entrée des troupes allemandes dans la zone libre (novembre 1942), il assure la direction du journal clandestin de l'Armée secrète du Sud-Ouest. A la fin de la guerre, il est réintégré et mis à disposition du recteur de Toulouse pour donner un enseignement à la faculté des lettres. En 1947, il soutient sa thèse de doctorat « Les fonctions psychologiques et les œuvres », dans laquelle il fixe les principes de la « psychologie historique » en prenant pour exemple la personne. Il est nommé en 1948 professeur titulaire à la faculté des lettres de l'université de Toulouse. Il postule, sans l'obtenir, pour le poste laissé vacant à Paris par la mort de Paul Guillaume.

C'est en 1951, à soixante-trois ans, qu'il est nommé directeur d'études à la 6e section de l'EPHE. Il y crée le Centre de recherches de psychologie comparative l'année suivante, dans le cadre duquel il organise d'importants colloques, dont : « Les problèmes de la couleur » (1954), « Les problèmes de la personne » (1960), « Le signe et les systèmes de signes » (1962). De plus, il continue de diriger leJournal de psychologie normale et pathologique, qui depuis la création par Paul Fraisse dePsychologie françaiseen 1956, a cessé d'être l'organe de la Société de psychologie ; il fait aussi paraître des numéros spéciaux sur le travail, l'espace, le temps, l'art.

Ignace Meyerson meurt à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 17 novembre 1983, à l'âge de quatre-vingt-quinze ans, n'ayant abandonné son enseignement que quelques mois plus tôt.

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Meyerson, Ignace (1888-1983)
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1888-01-27 (xsd:date)
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1964-09-30 (xsd:date)
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Directeur du laboratoire à l'EPHE où est nommé Meyerson en 1921.

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Meyerson, Ignace (1888-1983)
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1888-01-27 (xsd:date)
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1942-04-24 (xsd:date)
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Enseigne la méthodologie historique à Meyerson.

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1983-11-17 (xsd:date)
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Nominations diverses à l'EPHE de 1921 à 1951.

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Meyerson, Ignace (1888-1983)
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1915-01-01 (xsd:date)
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1962-12-01 (xsd:date)
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1973-12-31 (xsd:date)
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auteur d'une trentaine d'ouvrages scientifiques (sur la psychologie), sociologiques, philosophiques ou sur les arts, certains en collaboration avec d'autres auteurs, ouvrages posthumes (1991-1999) et des rééditions, plus de nombreux articles.

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1914-01-01 (xsd:date)
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1918-12-31 (xsd:date)
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médecin auxiliaire dans la Légion étrangère (1914-1915), interne à l'hôpital de la Salpétrière (1916-1918).

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1983-11-17 (xsd:date)
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chef adjoint au laboratoire de psychologie de Sainte-Anne (Paris). Chef de travaux au laboratoire de psychologie physiologique de l'EPHE (1921), puis directeur adjoint. Fondation du Centre de recherches de psychologie comparative (1952). Président de la section sociologie et psychologie sociale du CNRS (1957-1960).

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1926-12-31 (xsd:date)
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traducteur de la « Traumdeutung » de Sigmund Freud sous le titre « La Science des Rêves ».

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1928-01-01 (xsd:date)
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1983-06-30 (xsd:date)
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chargé de cours de psychologie à la Sorbonne (1928), puis à la faculté des lettres. Professeur titulaire à la faculté des lettres de l'université de Toulouse (1948). Directeur d'études à l'EPHE (1951).

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1942-01-01 (xsd:date)
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1944-12-31 (xsd:date)
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entre dans la résistance à l'Armée secrète, assure la direction du journal clandestin de l'Armée secrète du Sud-Ouest. Participe à la Libération et des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) de la Haute-Garonne.

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1945-01-01 (xsd:date)
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1983-11-17 (xsd:date)
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rejoint à la Libération les rangs du PCF, et entreprend un activité militante intense. Responsable à Toulouse des Combattants de la Liberté et participe aux débats constitutionnels de 1945-1946. Sa production savante sur la « psychologie historique » est pensée comme une contribution à la pensée marxiste et à l’action politique. Membre du PCF jusqu'à son dècès.

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1947-01-01 (xsd:date)
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1947-12-31 (xsd:date)
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thèse de doctorat « Les fonctions psychologiques et les œuvres ».