Entraide universitaire française (1945-....)

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: 2021-06-04
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1945-05-03 (xsd:date)
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Entr'aide universitaire française (fr)
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EUF (fr)
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Journal officiel, 28 juin 1945, p. 3920.
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L’Entraide universitaire française trouve son origine dans la création en 1933 du Comité français de l’Entraide universitaire mondiale (EUM), organisation créée à Genève en 1920 pour aider les étudiants et intellectuels affectés par la Première guerre mondiale et la Révolution russe. De 1933 à 1939, le comité français de l’EUM participe à des conférences internationales sur les problèmes de l’Université et vient en aide aux étudiants réfugiés en France du fait de la montée du nazisme dans les universités allemandes.

À la Libération, le comité français de l’EUM s’autonomise sous la forme d’une association déclarée à la préfecture de la Seine le 25 mai 1945 et prend le nom d’Entraide Universitaire Française (EUF), tout en restant membre de l’EUM jusqu’à la fin des années 1990. L’EUF a pour buts de porter aux étudiants toute aide morale et matérielle ; de développer chez eux le sens social en provoquant la création de groupement de vie en commun, en favorisant les contacts avec les autres catégories de la jeunesse et en établissant des relations plus étroites entre étudiants et professeurs ; et de multiplier les relations internationales entre les étudiants, les universitaires et les travailleurs intellectuels par l’organisation de congrès, de voyages d’études, et par la publication de documents et d’enquêtes sur la vie universitaire, culturelle et sociale internationale. Son action s’exerce à Paris par son comité national mais aussi en province par les comités régionaux d’université.

Les premières années d’activité de l’EUF sont marquées par les conséquences de la Deuxième Guerre mondiale : ouverture d’une maison de repos à Combloux, en Haute-Savoie, pour les étudiants et universitaires victimes de la guerre (nerveux ou déficients physiques non contagieux par exemple), prise en charge de l’hospitalisation d’étudiants tuberculeux (conséquence de la sous-alimentation) au sanatorium universitaire international de Leysin en Suisse, organisation de pension chez des familles suisses volontaires d’étudiants fatigués par suite de guerre, installation d’étudiants anciens déportés ou prisonniers dans une maison de repos à Longuivy-de-la-Mer en Bretagne.

En plus des comités régionaux, des comités locaux sont organisés dans plusieurs villes universitaires telles Caen, Grenoble, Lyon, Montpellier, Strasbourg ou Toulouse. Ces comités subviennent aux besoins des étudiants français et étrangers nécessiteux en participant aux frais d’inscription dans les facultés, aux repas servis dans les restaurants universitaires, au logement des étudiants, à l’achat de livres, à des distributions de vêtements, de denrées alimentaires et de matériel d’étude, etc. Ce rôle d’action sociale de l’EUF est soutenu par des organisations étudiantes (par exemple l’Union nationale des étudiants de France ou l’Union des grandes écoles) et s’appuie sur le réseau des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS, créé en 1955). En 1979, l’EUF contribue, avec l’association Le pied à l’étrier, à la création de la Fondation entraide Hostater (FEH) qui attribue des aides financières à des étudiants français ou étrangers en fin d’études et proches de l’entrée sur le marché du travail.

Depuis les années 1980, l’EUF est confronté à plusieurs évolutions qui entrainent une réorganisation de ses activités. Il s’agit d’un côté de la diversification des motifs de refuge et du déplacement des pays d’origine. En 1970, 80 % des 290 boursiers de l’EUF viennent d’Europe de l’Est. En 2000, près de 45 % des boursiers de l’association viennent d’Afrique. Il s’agit d’un autre côté de la massification de l’enseignement supérieur français et de la spécialisation des enseignements avec un objectif de professionnalisation et d’employabilité des étudiants.

Il est à noter que ce mouvement est encouragé par les financeurs publics. Auparavant le ministère des Affaires étrangères aidait les étudiants réfugiés, notamment au nom de la présence intellectuelle de la France dans le monde. Il s’agit par exemple de la bourse accordée au début des années 1950 à Alexander Grothendieck. Né en 1928 à Berlin d’un père anarchiste russe et d’une mère femme de lettres réfugiée en France, il obtient la médaille Fields de mathématiques en 1966. Désormais l’État (ministère des Affaires sociales, puis la Direction des étrangers en France du ministère de l’intérieur) vise l’insertion sociale par l’insertion professionnelle. Cette redéfinition implique un suivi plus individualisé et de s’assurer préalablement de la maîtrise de la langue française par les étudiants.

Depuis la fin des années 1990 et la dimension européenne prise par la politique de l’asile et du refuge, l’Union européenne est devenue le premier contributeur au budget de l’association, via notamment le Fonds européen pour les réfugiés (FER, de 2010 à 2013), puis le Fonds asile migrations intégration (FAMI, de 2014 à 2020). Cette évolution conduit l’EUF à réorganiser son champ d’intervention et à diversifier ses aides : moins de bourses classiques et plus d’aides au logement, à l’achat de matériel pédagogique, aux frais d’inscription, etc.

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Journal officiel, 28 juin 1945, p. 3920.
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