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La création du Collectif intersyndical universitaire d’action pour la paix au Vietnam, en 1965, s’inscrit dans le contexte d’intensification de la guerre menée par les États-Unis d’Amérique et leurs alliés contre la République démocratique du Viêt Nam (notamment les bombardements aériens de l’opérationRolling Thunder) et des protestations qu’elle soulève chez les étudiants. Début mai, suite à des échanges entre Harvey Goldberg, professeur à l’université du Wisconsin située à Madison, et Madeleine Rebérioux (1920-2005), cette dernière propose au congrès du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESup) le principe d'une « Journée interuniversitaire contre la guerre du Vietnam ». Cette proposition adoptée, des contacts sont pris avec deux organisations proches du SNESup : le Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS) et l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Le 1er juin, ces trois organisations adressent à des universitaires en France, en Europe et aux États-Unis une lettre leur proposant d’organiser une « Journée internationale universitaire contre la guerre du Vietnam ».
La naissance du collectif peut être datée du 6 octobre 1965, au cours d'une réunion de préparation d'actions contre la guerre du Viêt Nam, entre des membres du SNESup, de l'UNEF et du SNCS, à l'initiative de Madeleine Rebérioux. En octobre 1965, un bulletin est édité. Il est possible d’y lire un éditorial (signé par les secrétaires généraux du SNESup, du SNCS et le président de l'UNEF) appelant à une semaine d'action du 18 au 25 novembre, et différents articles dont : « La seconde guerre du Vietnam » de Jean Chesneaux (1922-2007) et Charles Fourniau et « Le mouvement de protestation chez les universitaires » de Madeleine Rebérioux.
À l’issue de la « Semaine universitaire contre la guerre au Vietnam », une manifestation est organisée dans le quartier Latin le 27 novembre 1965, dont l’objet est de réclamer l'arrêt des bombardements de la République démocratique du Viêt Nam, le retrait des troupes américaines, la reconnaissance du Front national de libération (FNL) comme seul représentant du peuple sud-vietnamien et le retrait des bases américaines de France. Le collectif est soutenu dans sa démarche par des organisations politiques et syndicales étudiantes et enseignantes (Étudiant socialistes unifiés, Union des étudiants communistes, Jeunesse universitaire communiste, Étudiants protestants, Étudiants juifs de France ; Section universitaire du Parti socialiste unifié, Section de la Sorbonne du Parti communiste français et comités universitaires de Paix issus du Mouvement de la paix), mais aussi par des personnalités n'appartenant pas au monde universitaire : Jean-Paul Charles Aymard Sartre (1905-1980), Simone de Beauvoir (1908-1986), Jean-Louis Bory (1919-1979), Alain Resnais (1922-2014), Dante Sauveur Gatti dit Armand (1924-2017) et de nombreux autres. Armand Gatti est l'auteur d'une pièce de théâtre intituléeV comme Vietnam, écrite en 1967 à la demande du Collectif.
En février 1966, le terme de « collectif » apparaît formellement dans le premier numéro du bulletin d'information publié par le mouvement, rejoint la même année par le Syndicat national des bibliothèques (SNB) et le Syndicat national des techniciens du Centre national de la recherche scientifique (SNTCNRS). Le 25 mai 1966, le collectif participe à l’organisation des « Six heures pour le Vietnam », à la Mutualité, en présence notamment de J.-P. Sartre, Laurent Schwartz (1915-2002), Vladimir Jankélévitch (1903-1985) et du délégué général de la République démocratique du Viêt Nam, Mai Van Bo. En mars 1967, le collectif lance son « appel des livres pour le Vietnam », point de départ d'une collecte permanente, française et internationale, dont le but est d'offrir à l'Université de Hanoï une bibliothèque scientifique. Collecte qui s'élargit, à partir de 1970, à celle de médicaments pour les combattants du FNL.
Au cours de l'été 1970, le Collectif intersyndical universitaire d’action pour la paix au Vietnam devient le Collectif intersyndical universitaire d'action Vietnam Laos Cambodge. Une circulaire du 31 décembre 1971 donne la liste suivante des syndicats adhérant au collectif : SNESup, SNB, UNEF, Syndicat national des personnels contractuels de l’éducation nationale (SNPCEN), Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique (SNTRS), Syndicat du personnel de l'enseignement supérieur et des bibliothèques (SPESB), Syndicat du personnel de l'Institut national de la recherche agronomique (SPINRA), Syndicat général de l'éducation nationale (SGEN, branche des ingénieurs et techniciens administratifs).
La fin de l’existence du collectif peut être datée de la création du Comité pour la coopération scientifique et technique avec le Vietnam, sous la forme d'une association loi 1901. Cette structure, présente depuis 1973 au sein du collectif, est déclaré à la préfecture de Paris le 16 avril 1976.
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Le Comité pour la coopération scientifique et technique avec le Vietnam (CCSTVN) est l'héritier du collectif intersyndical universitaire d’Action Vietnam Laos Cambodge formé en 1965 suite à l’appel d’Harvey Goldberg, enseignant à Ann Arbor (Michigan) en réaction aux premiers bombardements massifs des États-Unis sur le Nord Vietnam.
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