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Henri Tanguy, fils de Mathilde Bizien, blanchisseuse, est né à Morlaix le 12 juin 1908. Son enfance se passe d’abord à Brest puis à Toulon où son père adoptif, Anatole Tanguy, officier de marine, est affecté de 1913 à 1918. La famille revient à Brest en 1919. C’est là que Henri Tanguy passe son certificat d’études, occupe ses premiers emplois et développe une sensibilité aux questions sociales. Fin 1923, il suit sa mère qui s’installe à Paris. D’abord apprenti, puis ouvrier métallurgiste, il travaille successivement dans plusieurs entreprises. Lors de son passage aux usines Renault (avril 1925-mai 1926), il adhère aux Jeunesses communistes et à la CGTU. Sans militer très activement, il est cependant licencié pour fait de grève. De 1923 à 1929, il consacre tous ses loisirs au club de vélo dont il est membre. En 1929-1930, il fait son service militaire à la compagnie de mitrailleuses du 8e régiment de zouaves, près d’Oran, d’où il revient avec la qualification de « combattant d’élite ».
De septembre 1930 à décembre 1935, Henri Tanguy est ouvrier métallurgiste qualifié aux usines Berliet. Les événements de février 1934 font de lui un militant très actif, à la CGTU puis à la CGT réunifiée, au comité Amsterdam Pleyel, au Parti communiste auquel il adhère en cette même année. Licencié en décembre 1935 suite à une grève, puis de nouveau en octobre 1936 d'un autre emploi, il est en novembre coopté permanent de la commission exécutive du Syndicat des métaux CGT de la Seine.
Volontaire pour rejoindre les Brigades internationales, il part en Espagne en février 1937 et est nommé commissaire politique à l’arsenal d’Albacete. Il revient en France en octobre 1937 pour la brève période militaire alors obligatoire pour les soldats du contingent. De retour en Espagne en février 1938, il se retrouve commissaire politique du bataillon d’instruction des Brigades, puis est envoyé au front en mai comme commissaire politique de la 14e Brigade, qui participe en juillet à la bataille de l’Ebre. Expérience décisive pour Henri Tanguy, qui y confirme ses aptitudes militaires. C’est en hommage au commandant de l’un des bataillons de la Brigade, Théo Rol, tué au combat le 8 septembre 1938, que Henri Tanguy prend en 1944 le pseudonyme de Rol. Après le retrait des Brigades décidé par le gouvernement espagnol en septembre 1938, il revient au Syndicat des métaux.
En novembre 1936, Henri Tanguy a fait la connaissance de Cécile Le Bihan, née le 10 avril 1919, dont le père est un militant syndicaliste et communiste très actif, et qui vient d’être embauchée comme dactylographe au Syndicat des métaux. Elle-même, membre de l’Union des jeunes filles de France (UJFF), adhère au Parti communiste en janvier 1938. Henri Tanguy et Cécile Le Bihan se marient le 15 avril 1939.
Mobilisé en septembre 1939, Henri Tanguy est affecté dans l’infanterie comme armurier, à Brest, puis en Lorraine (fin novembre), enfin à Rivesaltes (mai 1940), d’où son régiment rejoint la zone des armées dans le Cher. Il est démobilisé dans la Creuse le 16 août. Il ne sait alors rien des fluctuations de la politique du Parti communiste depuis sa dissolution en septembre 1939.
Il reprend contact avec ses camarades des Métaux dès son retour à Paris grâce à Cécile et participe à la mise en place des premiers comités populaires dans les usines de la région parisienne. Il passe dans la clandestinité le 5 octobre 1940, suite à la vague d’arrestations de militants dans la région parisienne. En mars 1941, il est désigné par le Parti communiste responsable politique du triangle de direction, dans Paris, de l’une des régions qui composent l’interrégion parisienne du PC (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne).
En juillet 1941, Henri Tanguy est appelé, comme ancien brigadiste, à participer à la lutte armée, dont l’organisation se met peu à peu en place et devient les Francs-tireurs et partisans (FTP) en février 1942. Jusqu’à la Libération, Cécile Tanguy est à la fois sa secrétaire et son principal agent de liaison. Lui-même est d’abord responsable militaire des deux premiers triangles de direction de l’interrégion parisienne (été 1941-septembre 1942), responsable politique de l’interrégion Anjou-Poitou (septembre 1942-avril 1943), puis de la région parisienne (avril-août 1943). En août 1943, il est affecté au Comité d’action contre la déportation (CAD). La résistance n’empêche pas le maintien de la vie familiale : deux enfants naissent pendant la clandestinité – deux autres verront le jour après la guerre.
Fin 1943, Henri Tanguy est désigné pour représenter les FTP dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI) en cours de constitution : il est à l’état-major d’une vaste région comprenant entre autres la région parisienne. Début juin 1944 , Henri Tanguy devient chef régional de la région P1 (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise) avec le grade de colonel. Suivant de très près le mouvement des troupes alliées et notamment celui de la 2e DB du général Leclerc, secondé par un état-major qualifié, il prépare la libération de la région et dirige l’insurrection de Paris. Il cosigne le 25 août avec le général Leclerc un exemplaire de l’acte de reddition du général von Choltitz.
Le 3 septembre 1944, Henri Tanguy, désormais Henri Rol-Tanguy, entre à l’état-major du général Kœnig, gouverneur militaire de Paris. Il y est chargé de préparer l’intégration des FFI dans l’armée. Il s’engage dans l’armée le 26 octobre, suit en janvier 1945 un stage de perfectionnement des officiers supérieurs à Provins, est mis en mars à la disposition de la 1re Armée du général de Lattre de Tassigny et rejoint le 6 avril en Alsace le 151e régiment d’infanterie, produit de l’amalgame FFI/1re Armée. Officier supérieur stagiaire adjoint du commandant du régiment, il fait la campagne d’Allemagne à ce poste, qu’il occupe jusqu’à la fin de la guerre.
En juin 1945, le général de Gaulle le fait Compagnon de la Libération.
Régularisé comme officier d’active en décembre 1945, son grade de lieutenant-colonel officialisé le 15 mars 1946, Henri Rol-Tanguy est successivement affecté dans plusieurs unités de juillet 1945 à janvier 1952. De cette période ressortent surtout sa fonction d’adjoint au gouverneur militaire de Coblence (juillet-octobre 1945), sa nomination comme chef de corps au 27e Régiment d’infanterie à Villefranche-sur-Mer puis à Dijon (18 février 1946-15 mars 1947), son affectation à l’État-major comme chef du 3e bureau et officier de garnison à la subdivision du Mans de la région militaire de Rennes. Avec la guerre froide, la volonté des gouvernants d’éliminer les officiers issus du Parti communiste le frappe alors, bien qu’il n’ait eu aucune activité politique depuis son engagement dans l’armée. En janvier 1952, il est relégué au Dépôt central des isolés de Versailles et reste dix ans sans aucune affectation. Il consacre alors en partie son temps au perfectionnement, hors de l’armée, de la formation militaire d’officiers communistes relégués comme lui à Versailles. En juin 1962, Henri Rol-Tanguy est mis à la retraite.
Dès sa mise à la retraite, Henri Rol-Tanguy milite à nouveau immédiatement au Parti communiste. Il est élu membre du Comité central en mai 1964 lors du 17e Congrès du PCF et sera responsable à ce titre de quelques fédérations départementales jusqu’en 1979. Il participe également aux réunions de la commission militaire du parti. Il quitte le Comité central à sa demande en 1987.
Dans l’Amicale des anciens volontaires en Espagne républicaine (AVER), dans l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR), comme dans les rangs du Parti communiste, l’activité militante de Henri Rol-Tanguy est très largement consacrée à faire connaître les hommes, la mémoire et l’histoire de ses deux engagements majeurs, d’ailleurs associés dans le patronyme de Rol-Tanguy, officiellement accordé à la famille en 1970 : le combat pour la République espagnole et la Résistance. En août 1994, à l’occasion du 50e anniversaire de la Libération de Paris, l’attribution de la Grand Croix de la Légion d’honneur par le Président de la République souligne l’importance de son engagement résistant. Le titre d’ancien combattant reconnu aux brigadistes en 1996 par l’Assemblée nationale à l’occasion du 60e anniversaire de la guerre d’Espagne marque par ailleurs la reconnaissance officielle du volontariat en Espagne. En juillet 2002, à quelques semaines de sa disparition, les remises de croix d’officier de la Légion d’honneur à deux de ses camarades résistants sont les tout derniers gestes militants d’Henri Rol-Tanguy. Il décède le 8 septembre 2002.
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Préparation de la libération de Paris : En 1944, Pierre Pène est commandant militaire de la région P (Paris et région parisienne), avec pour adjoints Henri Rol-Tanguy, Aimé Lepercq et Pierre Lefaucheux, puis devient responsable des Forces françaises de l'Intérieur (FFI) de la région P. En juin 1944, Henri Rol-Tanguy devient chef régional de la région P1 (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise).
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Tôlier en carrosserie
Adhère aux Jeunesses communistes en 1925 puis au Parti communiste
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