Groupe d'études et de rencontres des organisations de jeunesse et d'éducation populaire (France ; 1958-1968)

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GEROJEP (fr)
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Le GEROJEP était une coordination d’associations qui s’est constituée aux lendemains de l’arrivée au pouvoir du général De Gaulle, dans un pays bouleversé par la guerre d’Algérie. A la fin de juillet 1958, plusieurs associations du secteur jeunesse et éducation populaire se regroupèrent sous le nom de « Groupe des 40 mouvements ». Elles rédigèrent, le 8 août 1958, un manifeste déclarant : « inquiètes des initiatives menaçantes qui ont été prises à l’égard de la jeunesse en Algérie et face à l’incertitude qui règne dans le domaine des projets gouvernementaux, les associations soussignées se sont réunies pour mettre en commun leurs réflexions et préciser leurs voeux ».

Le groupe des 40 devint rapidement le Groupe d’études et de rencontres des organisations de jeunesse et d’éducation populaire (GEROJEP). Il représentait une palette très large de mouvements, d’institutions et de syndicats « divers par leurs tendances philosophiques et par leurs méthodes pédagogiques, mais tous attachés aux principes démocratiques et désireux de conjuguer leurs efforts pour chercher des solutions aux principaux problèmes de la jeunesse » (extraits du manifeste du 8 août 1958). L’Assemblée générale du 16 janvier 1959 définit ainsi les conditions requises pour pouvoir adhérer à cette coordination :

 « Ne pas être une organisation affiliée à un parti politique ;

 Etre une organisation à caractère national dont certaines activités sont en rapport avec la jeunesse ou l’éducation populaire ;

 Approuver le manifeste du 8 août 1958 ;

 Accepter le texte de constitution du GEROJEP ».

Le GEROJEP est toujours resté une structure souple et informelle, qui ne s’est jamais déclarée en préfecture. Il n’avait pas de permanent, et le secrétariat était effectué à tour de rôle par les organisations adhérentes. La présidence tournait tous les 3 puis tous les 6 mois. Au début des années 1960, le GEROJEP était constituée d’une assemblée générale de 53 membres, d’un comité de coordination de 8 membres et de commissions de travail temporaires. A partir du milieu des années 1960, la périodicité des réunions et des travaux du GEROJEP devint de plus en plus espacée. Néanmoins, le GEROJEP se maintint jusqu’aux évènements de mai 1968, qui virent la création d’une nouvelle coordination des organisations de ce secteur, le Comité national des associations de jeunesse et d'éducation populaire (CNAJEP).

Le GEROJEP ne fut pas qu’un lieu de coordination et de vigilance. Il voulut aussi être un espace de réflexion, comme l’indique un des noms qu’il a pris brièvement en 1958-1959 : Groupe d’études et de recherches des organisations de jeunesse et d’éducation populaire.

En 1959, il entreprit une enquête qui avait pour but d’étudier les répercussions psychologiques, morales et sociales du conflit avec l’Algérie sur les jeunes hommes appartenant à une organisation de jeunesse adhérant au GEROJEP. Pour mener cette étude, le GEROJEP obtint l’appui et le concours technique de chercheurs du CNRS, groupe d’ethnologie sociale (laboratoire de Paul-Henri Chombart de Lawe). Plus de 500 jeunes soldats répondirent à ce questionnaire de plus de quarante questions ouvertes ou fermées.

Prévue pour 1961-1962, la publication ne vit jamais le jour, bien que les travaux aient été repris à la fin des années 1980 par un groupe interdisciplinaire de chercheurs provenant d’une dizaine de laboratoires rattachés à l’Institut de recherches sur les sociétés contemporaines (IRESCO). Lors des travaux de la première période ou de la deuxième, l’artisan majeur de cette enquête fut Paul Rendu, commissaire national à la Route des Scouts de France, permanent à La vie nouvelle et sociologue au CNRS.

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Les archives du Groupe d'études et de rencontre des organisations de jeunesse et d'éducation populaire ont été collectées dans le cadre du PAJEP.