Champagny, Jean-Baptiste Nompère (1756-1834 ; comte de)

Jean-Baptiste Nompère de Champagny (1756-1834) est né le 4 août 1756 à Roanne (Loire). Il est issu d'une famille de la noblesse de Roanne. Destiné dès son enfance à la profession des armes, Champagny obtient en 1765 une bourse du collège de La Flèche. Il y fait de brillantes études avant d'être admis à l'École militaire de Paris en 1770. En mai 1771, âgé de 15 ans, Champagny est admis dans la Marine royale comme garde marine. Élevé au grade d'enseigne de vaisseau en 1775, il prend part à la guerre d'indépendance américaine. Le 1er janvier 1776, il embarque sur  La Dédaigneuseà Saint-Domingue. En juillet 1779, il participe à la prise de l'Île de Grenade. Nommé lieutenant de vaisseau en avril 1780, il embarque surL'Émeraude. En 1782, il commande en secondLa Couronneau sein de l'escadre de l'amiral de Grasse. Grièvement blessé lors du combat au large des Saintes les 9 et 12 avril, il est fait chevalier de Saint-Louis. Il devient membre de la Société des Cincinnati en 1783.

Élu membre de l'Académie de marine en 1785, il prend le commandement duPandour.

Champagny est élevé au grade de major de vaisseau en mai 1786. Après avoir pris part à neuf campagnes et assisté à cinq combats, notamment ceux d'Ouessant en 1778 et de la Grenade en 1779, Champagny quitte la marine en 1787.

Le 22 janvier 1787, il épouse Victoire Blandine Huë de Grosbois (1770-1821) à Saint-Vincent-de-Boisset.

Élu député de la noblesse aux États généraux par le baillage du Forez (Montbrison) le 23 mars 1789, Champagny est l'un des premiers à rejoindre le Tiers état. Remarqué pour son éloquence et sa modération, Champagny est nommé secrétaire de l'Assemblée constituante le 16 février 1790. À la clôture des travaux de l'Assemblée, le 30 septembre 1791, Champagny se retire dans son château d'Anzy (Saône-et-Loire), près de Roanne.

Considéré comme suspect par la Terreur, Champagny est arrêté en novembre 1793. Emprisonné pendant plusieurs mois, il est tout d'abord enfermé au couvent des Ursulines avant d'être transféré à la prison des Minimes. Suite à la chute de Robespierre, Champagny est libéré le 3 septembre 1794. Il se retire alors à Saint-Vincent-de-Boisset et se tient à l'écart de la vie publique.

Le coup d'État du 18 Brumaire marque son retour à la vie publique. Membre du Directoire du département de la Loire, Champagny est appelé à Paris par le général Bonaparte qui le nomme à la section de la Marine du Conseil d'État le 14 décembre 1799.

Nommé ambassadeur à Vienne le 20 juin 1801, Champagny est rappelé en France par Napoléon qui lui confie le portefeuille de l'Intérieur en remplacement de Chaptal. La disgrâce de Talleyrand lui vaut, le 8 août 1807, d’être nommé à la tête du ministère des Relations extérieures. Créé comte d'Empire le 24 avril 1808, il est fait duc de Cadore le 15 août 1809. C'est sous son ministère que sont menées les négociations relatives au système de blocus continental adopté contre le Royaume-Uni. Il est aussi l'un des négociateurs du mariage de Napoléon et de l'archiduchesse Marie-Louise. Relevé de ses fonctions le 16 avril 1811, il est nommé ministre d'État le 21 avril 1811, avant de devenir intendant général des domaines de la Couronne le 9 septembre suivant, puis Grand-chancelier de l'Ordre de la Réunion le 18 octobre.

Appelé au Sénat le 5 avril 1813, Champigny assume auprès de l'Impératrice Marie-Louise et du conseil de régence les fonctions de secrétaire d'État pendant les campagnes de Russie et de Saxe. En 1814, il commande l'une des légions de la Garde nationale de Paris, et assure le départ de Marie-Louise. Il est cependant un des premiers à se rallier aux Bourbons qui le récompensent en le nommant pair le 14 juin 1814 et en l’élèvant au grade de contre-amiral.

Durant les Cent-Jours, Champagny rejoint Napoléon qui lui confie à nouveau l'intendance des domaines de la Couronne et le nomme « pair de l'Empire ». La seconde Restauration marque sa disgrâce. Radié de la liste des pairs par l'ordonnance du 24 juillet 1815, il soumet un mémoire à Louis XVIII dans lequel il justifie sa conduite pendant les Cent-Jours et supplie le roi de le rétablir dans la dignité de pair de France. Ce n'est toutefois que quatre ans plus tard, le 5 mars 1819, que Champigny est rappelé à la Chambre Haute où il est réintégré avec majorat de baron-pair.

Il s'éteint le 3 juillet 1834 dans le 10e arrondissement de Paris. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.

Décorations :

• Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (Royaume de France).

• Membre de la Société des Cincinnati (États-Unis).

• Chevalier de la Légion d'honneur (Empire français).

• Grand officier de la Légion d'honneur (Empire français).

• Grand-aigle de la Légion d'honneur (Empire français).

• Grand-croix de l'Ordre de la Réunion (Empire français).

• Grand-chancelier de l'Ordre de la Réunion (Empire français).

• Commandeur de l'Ordre de la Couronne de fer (Royaume d'Italie).

• Grand dignitaire de l'Ordre des Deux-Siciles (Royaume de Naples).

• Grand-croix de l'Ordre de Saint-Hubert (Royaume de Bavière).

• Grand-croix de l'Ordre de l'Aigle d'or (Royaume de Wurtemberg).

• Grand-croix de l'Ordre de la Couronne de Saxe (Royaume de Saxe).

• Chevaliers de la Grand'croix de l'Ordre de la Fidelité (Grand-duché de Bade).

• Commandeur Grand-Croix de l'Ordre de Louis de Hesse (Grand-duché de Hesse).

• Grand-croix de l'Ordre de Saint-André (Empire russe).

• Grand-croix de l'Ordre impérial de Léopold (Empire d'Autriche).

• Grand-croix de l'Ordre de l'Aigle noir (Royaume de Prusse).

• Grand-croix de l'Ordre de Saint-Joseph (Grand-duché de Wurtzbourg).