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Jacques Renouvin, fils du décorateur d’art Georges Renouvin, est né le 6 octobre 1905 à Paris. Son frère aîné Pierre Renouvin (1893-1974), agrégé d’histoire à 20 ans, mutilé pendant la Grande Guerre, est pour lui un modèle d’engagement et la source d’un patriotisme fervent.
Après ses études de droit et son service militaire, Jacques Renouvin s’inscrit au barreau de Paris. Monarchiste convaincu, le jeune avocat milite alors dans les rangs de l’Action française et des Camelots du roi, avant de prendre ses distances à la suite des événements du 6 février 1934. En novembre 1938, il gifle publiquement Pierre-Étienne Flandin, président de l’Alliance démocratique, venu déposer une gerbe à l’arc de Triomphe, pour le punir du télégramme de félicitations adressé à Hitler, Chamberlain, Daladier et Mussolini au lendemain des accords de Munich.
Lorsque survient la Seconde Guerre mondiale, il refuse les galons de capitaine et une affectation dans la justice militaire pour s’engager comme sergent dans les corps francs. Blessé le 16 juin 1940 au cours d’une mission périlleuse qui lui vaut la croix de guerre, il est évacué vers l’hôpital d’Épinal et fait prisonnier. Il réussit à s’évader, est démobilisé le 27 août 1940 et rejoint Montpellier, où il retrouve son neveu Michel, étudiant en médecine, fils de Pierre Renouvin. C’est par l’entremise de ce dernier qu’au début de 1941, Jacques Renouvin rejoint le mouvement Liberté créé par François de Menthon et Pierre-Henri Teitgen. Chargé de diffuser le bulletin clandestin de l’organisation, il entend conduire dans le même temps une propagande par l’action, en organisant des coups de main contre des collaborateurs et diverses actions de choc, telles des lacérations d’affiches ou des destructions de kiosques à journaux.
En novembre 1941, après la fusion de Liberté et du Mouvement de Libération nationale, qui aboutit à la création de Combat, il propose à Henri Frenay la constitution à Montpellier de groupes francs, en d’autres termes d’équipes d’action immédiate.
En 1942, devenu le chef national des groupes francs de Combat, Jacques Renouvin se charge de recruter et d’instruire personnellement des volontaires en vue d’agir en zone sud. Il organise ce qu’il nomme des « kermesses », c’est-à-dire des actions d’éclat effectuées à la même heure dans plusieurs lieux, pour produire des dégâts exclusivement matériels sur des cibles bien choisies : officines de la collaboration, dépôts d’explosifs ou trains spéciaux convoyant des congressistes à la solde de l’Allemagne.
Trahi par un agent de liaison, il est arrêté par la Gestapo en gare de Brive, le 29 janvier 1943, alors qu’il se prépare à aller visiter les groupes francs de Périgueux. Le même jour, sa compagne Mireille Tronchon (1908-1987), qu’il a épousée religieusement en 1942, subit le même sort à Tulle. Ils sont tous deux transférés à Limoges, puis à Fresnes et à la prison de la Santé. Mireille, enceinte, y accouche le 15 juin 1943 de leur fils Bertrand. Le 3 août 1943, Jacques Renouvin l’épouse civilement. Longuement torturé, il quitte Fresnes le 30 août 1943 et est déporté au camp de Mauthausen.
Il y meurt d’épuisement le 24 janvier 1944.
Jacques Renouvin a reçu la croix de la Libération à titre posthume le 20 janvier 1946.
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