Roques, Pierre Auguste (1856-1920)

Polytechnicien et artilleur, Pierre Auguste Roques (1856-1920) sert tout d’abord comme lieutenant au 2e régiment du génie (1879). Capitaine détaché à la colonne expéditionnaire du Sud oranais en 1882, chef de bataillon au 3e régiment du Génie en 1892, il est promu lieutenant-colonel en 1898. Colonel directeur du Génie et des travaux publics de Madagascar en 1901, il prend les fonctions de directeur du Génie au ministère de la Guerre et de membre du conseil technique des troupes coloniales en 1906. Général de brigade en 1906, de division en 1909, il est nommé à 57 ans seulement à la tête d’un corps d’armée. Devenu en 1910 Inspecteur permanent de l’aéronautique militaire, il est à l’origine de la naissance de l’aviation militaire française, contribuant notamment à fixer un vocabulaire qui est encore utilisé de nos jours, avec les termes d’escadrille et surtout d’avion, proposé par l’ingénieur Clément Ader. Dès 1911, il organise à Reims un « concours d’aéroplanes militaires », vitrine de l’avance technologique de la France en la matière à la veille de la Première guerre mondiale.

Au moment de la bataille de Verdun, en 1916, ce proche du général Joffre remplace le général Galliéni au gouvernement, comme ministre de la Guerre du 16 mars au 11 décembre dans le cinquième cabinet Aristide Briand. Poursuivant sa politique, il travaille à garder l’autonomie de mouvement de l’armée et du gouvernement face à la Chambre et au monde politique. Il commande ensuite la 4e armée (janvier-juin 1917), puis devient inspecteur général des travaux et organisations aux armées (mars 1917) et président du Comité technique du Génie (novembre 1918). Chargé de mission au Luxembourg, le général Roques prend sa retraite en 1919 et meurt à Saint-Cloud le 26 février 1920. Sa dépouille repose aujourd’hui aux Invalides.