Poincaré, Raymond (1860-1934)

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Poincaré, Raymond-Nicolas-Landry (1860-1934) (fr)
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Raymond Poincaré (1860-1934) naît le 20 août 1860 à Bar-le-Duc. Issu d’une famille aisée, il est le fils d’Antoni Poincaré (1825-1911), polytechnicien, ingénieur, puis inspecteur général des Ponts et Chaussées, et de Nanine Marie Ficatier (1838-1913). Poincaré grandit dans la maison bourgeoise de ses grands-parents maternels à Bar-le-Duc.

Après des études secondaires à Nancy, il termine sa scolarité au lycée Louis-le-Grand à Paris, avant de poursuivre des études de droit à la faculté de Paris. Après avoir obtenu une licence en droit et en lettres, Raymond Poincaré devient avocat stagiaire et termine major de la conférence du barreau.

Après avoir travaillé dans le cabinet du célèbre avocat d’affaires, Henry du Buit, Poincaré ouvre son propre cabinet en 1895. Il plaide des affaires liées à la presse, au milieu littéraire (il est l’avocat conseil de la Société des gens de lettres) et au droit des sociétés.

Directeur de cabinet de Jules Develle, ministre de l’Agriculture du 11 décembre 1886 au 17 mai 1887, Poincaré fait ses premiers pas en politique le 31 juillet 1887, en étant élu député de la Meuse à l’occasion d’une élection partielle. Il devient alors le benjamin de l’hémicycle. Poincaré conserve son siège jusqu’en 1903. En 1890, Poincaré intègre la commission du budget. Il est nommé rapporteur général en 1893. Dès lors, Raymond Poincaré entame une carrière gouvernementale. Ministre de l’Instruction publique, des Beaux-arts et des Cultes dans le gouvernement Dupuy (4 avril 1893-23 novembre 1893), Poincaré est ensuite nommé ministre des Finances dans le second cabinet Dupuy (30 mai 1894-25 juin 1894). Il conserve son portefeuille dans le troisième gouvernement Dupuy (1er juillet 1894-15 janvier 1895). Le 26 janvier 1895, Poincaré est à nouveau nommé à la tête du ministère de l’Instruction publique, des Beaux-arts et des Cultes dans le troisième gouvernement Ribot (26 janvier-1er novembre 1895).

En 1896, Raymond Poincaré abandonne toute fonction gouvernementale pour se consacrer à son activité d’avocat. Il poursuit toutefois ses activités parlementaires et prononce devant la Chambre deux discours demeurés célèbres : l’un en 1896 contre les projets fiscaux du gouvernement Léon Bourgeois, et l’autre en 1898, pour dénoncer les procédés du ministère de la Guerre dans le cadre de l’affaire Dreyfus.

Le 22 février 1903, Raymond Poincaré entre au Sénat en tant que sénateur de la Meuse. Il conserve son siège jusqu’en 1913.

En 1906, Poincaré accepte à nouveau le portefeuille des Finances dans le gouvernement Sarrien (14 mars-20 octobre 1906). Après la chute du gouvernement, il refuse d’entrer dans le gouvernement dirigé par Clemenceau.

Élu à l’Académie française en 1909, Poincaré est nommé président du Conseil par Armand Fallières le 14 janvier 1912. Il s’entoure de républicains modérés avec Aristide Briand à la Justice, Théophile Delcassé à la Marine, Albert Lebrun aux Colonies et Léon Bourgeois au Travail. Poincaré se réserve le ministère des Affaires étrangères avec comme objectif de travailler au rapprochement avec l’Angleterre et de consolider l’alliance avec la Russie.

En 1913, Raymond Poincaré présente sa candidature à la Présidence de la République. Il est élu le 17 janvier 1913 lors du second tour de scrutin face à Jules Pams, candidat soutenu par Clemenceau.

Le mandat présidentiel de Raymond Poincaré est marqué par la Première Guerre mondiale. Durant les mois qui précèdent le conflit, il soutient les politiques pacifiste et réaliste menées par les gouvernements Briand, Barthou et Viviani et prend part à l’activité diplomatique. Ainsi, afin de consolider les alliances de la France, il multiplie les contacts avec la Grande-Bretagne et la Russie. Poincaré soutient également la loi des trois ans, qui porte la durée du service militaire de deux à trois ans. Poincaré s’efforce de dépasser le rôle de représentation et de magistère moral qui est alors dévolu au président de la République, mais avec l’arrivée de Clemenceau au poste de président du Conseil, le 16 novembre 1917, son rôle devient plus discret. Son mandat prend fin le 18 février 1920. Il retrouve alors son siège de sénateur de la Meuse. Nommé président de la commission des réparations, Poincaré se fait le défenseur de l’application stricte du traité de Versailles et ne cesse de réclamer une juste contribution de l’Allemagne au relèvement de la France rendue exsangue par le conflit.

Le 15 janvier 1922, Raymond Poincaré est appelé à la présidence du Conseil par le président de la République, Alexandre Millerand. Face à la résistance de l’Allemagne, qui refuse de payer les réparations de guerre, Poincaré recourt à la force en faisant occuper la Rhur. Mais, rendu impopulaire par sa politique de rigueur budgétaire, Poincaré est contraint de présenter sa démission en 1924, suite à la victoire du Cartel des gauches.

Devant l’ampleur de la crise financière, Raymond Poincaré est une nouvelle fois appelé à la tête du gouvernement le 23 juillet 1926 par Gaston Doumergue. Il forme alors un gouvernement d’union nationale réunissant des républicains modérés, des conservateurs et des radicaux. Pour stabiliser la situation économique, il met en place une politique d’austérité financière fondée sur l’assainissement des finances publiques et le redressement de la situation monétaire. Le 25 juin 1928, Poincaré met fin au franc germinal et introduit le « franc Poincaré » qui divise sa valeur par cinq et permet de rétablir la convertibilité en or. À l’issue de cette dévaluation, Poincaré parvient à présenter un budget à l’équilibre. Malade, il est contraint de présenter sa démission le 26 juillet 1929.

Raymond Poincaré meurt à Paris le 15 octobre 1934 à l’âge de 74 ans. Ses obsèques nationales sont célébrées en présence du président de la République, Albert Lebrun, de Gaston Doumergue, président du Conseil, des membres du gouvernement et des missions étrangères, dont Alexandre Ier de Yougoslavie et Nicolas de Roumanie.