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Frédéric François-Marsal (1874-1958) naît le 16 mars 1874 à Paris. Issu d’une famille originaire de la Lorraine, il se destine très tôt à une carrière militaire.
En 1894, il entre à l’École militaire de Saint-Cyr. Frédéric François-Marsal quitte Saint-Cyr en 1896, premier de la promotion d’infanterie, et entame une carrière d’officier en Indochine. Nommé sous-lieutenant au 29e bataillon de chasseurs à pied, il est attaché au cabinet de Paul Doumer, alors gouverneur général de l’Indochine. Entre 1900 et 1904, François-Marsal est chargé d’une mission dans la Chine du Sud, le Tonkin, le Laos et la Cochinchine. Devenu capitaine, il quitte l’armée en 1905 pour rejoindre le secteur privé.
Frédéric François-Marsal est successivement fondé de pouvoir, directeur en 1911, puis, en 1914, directeur général de la Banque privée industrielle, commerciale et coloniale (Lyon-Marseille). Il exerce tout d’abord à Lyon avant de rejoindre le siège de la direction générale de la banque à Paris en 1912. En parallèle, il devient membre de plusieurs sociétés comme la Société de géographie (1906), la Société d’économie politique (1909), ou encore la Société des gens de lettres.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Frédéric François-Marsal est mobilisé comme capitaine des chasseurs à pied. Il est élevé au grade de commandant, puis lieutenant-colonel, après un passage en 1915 au Quartier Général des Armées où il est chargé par le général Joffre de l’étude des questions économiques relatives à la guerre. C’est à ce titre qu’il publie de nombreuses études et rapports qui servent de base à des décisions alliées. En 1917, il rejoint l’état-major du général Castelnau, qui assure le commandement du groupe d’armées de l’Est stationné dans les Vosges. Spécialiste des questions financières, François-Marsal est nommé responsable des questions économiques auprès du cabinet de Georges Clemenceau, avant de devenir l’expert financier auprès de la délégation française à la conférence de la paix en 1919.
Chevalier de la Légion d’honneur en 1912, il est élevé à la dignité d’officier en 1918 et obtient la Croix de guerre.
Frédéric François-Marsal entame une carrière politique au lendemain de la Première Guerre mondiale en devenant membre de la Fédération républicaine et en publiant régulièrement des articles traitant de questions financières et économiques dans le quotidien L’Écho de Paris.
Rendu à la vie civile, il entre, en mai 1919, au conseil d’administration de la Banque de l’Union parisienne, puis intègre peu après le comité de direction. Le 20 janvier 1920, Alexandre Millerand le nomme ministre des Finances de son gouvernement. Frédéric François-Marsal n’étant pas membre du Parlement, sa nomination constitue une nouveauté. François-Marsal tente de redresser les finances publiques en menant une politique déflationniste. Après l’élection d’Alexandre Millerand à la présidence de la République, il conserve ses fonctions dans le cabinet Georges Leygues, du 24 septembre 1920 au 16 janvier 1921.
En 1921, sur le conseil de Millerand, Frédéric François-Marsal présente sa candidature au Sénat. Il est élu sénateur du Cantal le 9 janvier 1921, dès le premier tour de scrutin, sous l’étiquette de l’Union républicaine.
Frédéric François-Marsal retrouve le portefeuille des Finances dans le troisième gouvernement dirigé par Raymond Poincaré, du 29 mars 1924 au 1er juin 1924.
En mai 1924, le cartel des gauches ayant remporté les élections législatives générales, Alexandre Millerand, après le refus d’Édouard Herriot, appelle Frédéric François-Marsal à la présidence du Conseil. Ce dernier présente son cabinet à la Chambre des députés le 9 juin. François-Marsal est toutefois renversé le 10 juin par une motion de la Chambre. Sa chute provoque la démission de Millerand le 11 juin.
François-Marsal retrouve son siège au Sénat où il combat, dans ses interventions, la politique extérieure et financière du cartel des gauches et des radicaux. Membre du comité directeur de la Fédération républicaine et vice-président de ce parti, il intègre le comité directeur de la Ligue républicaine nationale en 1924. En octobre 1928, il est élu conseiller général du canton de Chaudes-Aigues contre le candidat sortant radical-socialiste. En parallèle, il siège au conseil d’administration de nombreuses entreprises du secteur bancaire (Banque de l’Union parisienne, banque d’Alsace et de Lorraine, banque générale du Nord), immobilier, métallurgique (Forges d’Alais, Electro-Câble) et colonial. Il entre ainsi au conseil de la Compagnie universelle du canal maritime de Suez en 1927. La même année, il prend la présidence de l’Union coloniale française. En mai 1928, Frédéric François-Marsal est élu à l’Académie des sciences morales et politiques au fauteuil de Charles Jonnart. Le 20 octobre 1929, François-Marsal perd son siège au Sénat en étant battu par le candidat radical.
En novembre 1931, la société Électro-Câble, présidée par François-Marsal, fait faillite, entraînant dans sa chute quatre autres entreprises mises aussi en liquidation judiciaire. Ce dépôt de bilan marque la fin de sa carrière politique et met un terme à sa carrière d’administrateur de sociétés. Il est ainsi contraint d’abandonner ses autres fonctions d’administrateur en décembre 1931, puis de quitter la présidence de l’Union coloniale en 1932. En mai 1932, Frédéric François-Marsal est inculpé pour infraction à la loi sur les sociétés en tant que président du conseil d’administration de la société Électro-Câble. Il lui est reproché d’avoir trompé les investisseurs depuis 1927 en publiant de faux bilans et en réalisant des versements de dividendes fictifs. En avril 1933, il est inculpé pour abus de confiance dans le cadre de ses fonctions de président de la Société commerciale de l’Ouest africain (SCOA). En 1934, Frédéric François-Marsal est également poursuivi pour infraction aux lois sur les sociétés comme président de la Société d’équipement des voies ferrées. En janvier 1935, il est condamné à 18 mois de prison et 20 000 francs d’amende. Ramenée à 8 mois de prison et 5000 francs d’amende en appel, sa peine est confirmée par la Cour de cassation qui rejette son pourvoi le 5 mars 1937. François-Marsal comparait en novembre 1936 devant le tribunal correctionnel dans le cadre des affaires de l’Électro-Câble et de la Société d’équipement des voies ferrées et des grands réseaux électriques. Condamné à 2 ans de prison et 2 000 francs d’amendes, sa première condamnation est finalement confondue avec les suivantes à la demande de ses avocats.
François-Marsal est exclu de l’ordre national de la Légion d’honneur par décret du 20 juin 1939 à compter du 16 mai 1934. En 1947, l’Institut de France déclare vacant son siège de membre.
Frédéric François-Marsal meurt le 28 mai 1958 à Gisors.
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