Boudot, François (1911-2001)

Né à Reims (Marne) en janvier 1911, François Edouard Boudot est le fils d'un fonctionnaire des postes. Il entre au lycée de Reims, en tant que boursier, puis bachelier en 1930. Plus tard il exerce les fonctions de surveillant d’externat aux lycées Louis-le-Grand et Carnot. En préparant la licence d’histoire, à la Sorbonne, il rencontre l'historien Jean Maitron (1910-1987).

Après avoir effectué son service militaire (octobre 1936-octobre 1937) dans un régiment d’infanterie, il se marie civilement en septembre 1937 à Paris avec une professeure d’histoire et géographie. Une fille naît de cette union. François Boudot exerce ensuite comme professeur entre 1937 et 1939 au lycée de Bar-le-Duc (Meuse).

Membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes dès 1934, il dirige le collège du travail, créé par la CGT, à Bar-le-Duc et collabore à l’hebdomadaire socialiste SFIO,L’Éveil de la Meusesans être adhérent du parti.

Mobilisé au début de la Seconde guerre mondiale, il est fait prisonnier à Flavigny (Meurthe-et-Moselle) et emmené en Allemagne dans le stalag III C à Zenden puis à Neudamm. Il est libéré par les armées soviétiques, et rapatrié le 14 juin 1945. Après avoir réussi le concours de l’agrégation d’histoire en 1946, François Boudot reprend son poste à Bar-le-Duc, collabore à l’hebdomadaire socialiste SFIOLa Voix meusienne. Muté au lycée Marcelin Berthelot à Saint-Maur en 1947, François Boudot y enseigne jusqu’en 1952, année où il est nommé au lycée Michelet à Vanves jusqu’en 1975. En parallèle, il donne des cours à la Fondation nationale des sciences politiques à Paris.

Sociétaire de l’Union des coopérateurs de Lorraine en 1945 et de l’Union des coopérateurs de Paris en 1947, François Boudot devient le président de la délégation exécutive du comité général de l’Union des coopérateur (UDC) de Paris. Il fait aussi partie du comité d’action coopérative des coopérateurs d’Ile-de-France. Il devient en 1960 membre du comité national, puis du bureau de la Fédération nationale des coopératives de consommation qu’il préside de 1971 à 1983. Il dirige laRevue des Études coopératives(1962-1982) et publie une rubrique bibliographique dansLe Coopérateur de France.

Au début des années 1980, il est membre du conseil scientifique du Centre international de recherche et d’information sur l’économie collective, publique, sociale et coopérative. Lors du congrès de la Guilde des coopératives à Charleroi (Belgique), le 4 mai 1958, il prononce une conférence sous le titre « La doctrine coopérative devant les réalités ».

François Boudot, membre du Comité des travaux historiques et scientifiques, parfois sous le pseudonyme de Maurice, est le vice-président de la section d’histoire moderne et contemporaine et participe aux travaux de la section d’histoire des sciences et des techniques. Il publie à ce titre avec Daniel Roche, en 1981,Orientations de recherches en histoire moderne et contemporaine. Il fait partie de la commission des livres du ministère de l’Éducation nationale dans la section des sciences politiques et économiques. Il publie de nombreux comptes rendus d’ouvrages dans diverses revues. Il participe à la fin des années 1940 à la création de l’Institut français d’histoire sociale (IFHS) dans le cadre des Archives nationales dont le secrétariat est confié pendant quelques années à Jean Maitron.

Il participe également à des jurys de soutenance de travaux sur l’histoire de la coopération, et accepte de témoigner lors de la journée d’hommage à Jean Maitron, le 16 novembre 1988. Par ailleurs, François Boudot collabore dès ses origines au Comité d’histoire de la Seconde guerre mondiale dont il assure le secrétariat de la commission d’histoire de la captivité et de la commission d’histoire économique. François Boudot décède à Montrouge le 25 avril 2001 à l'âge de 90 ans.