Lamoricière, Christophe Louis Léon Juchault de (1806-1865)

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Juchault de La Moricière, Christophe Louis Léon (1806-1865) (fr)
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Lamoricière, Louis Juchault de (1806-1865) (fr)
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Fils de Sylvestre de Lamoricière et de Désirée Robineau de Bougon, Christophe Louis Léon Juchault de Lamoricière (1806-1865) naît à Nantes, le 5 février 1806. Après des études au collège de Nantes, il monte à Paris pour préparer l'École polytechnique, car il veut, comme ses oncles maternels, devenir officier du génie. A la pension Lecomte, il se lie avec Gustave d'Eichtall, qui lui donne comme répétiteur Auguste Comte, et Kergorlay, qui le met en relation avec Alexis de Tocqueville.

Admis en 1824 à l’École polytechnique, élève sous-lieutenant à l’école d’application de l’artillerie et du génie de Metz en 1826, Léon Juchault de Lamoricière est promu lieutenant en second au 3e régiment du génie, le 31 janvier 1829. Officier d’état-major de cette arme, il est attaché à la division du général duc des Cars grâce au père de son ami de Kergorlay, pair de France, et il débarque le 14 juin 1830 à Sidi-Ferruch avec le corps expéditionnaire du maréchal Bourmont. C’est lui qui plante le drapeau français sur la Casbah d'Alger. Sympathisant saint-simonien, Lamoricière se passionne pour les hommes et les coutumes de l’Algérie et apprend l’arabe. Ses qualités le font remarquer du commandement. Ainsi, lorsque Bourmont puis Clauzel mettent sur pied des troupes auxiliaires indigènes recrutées parmi les tribus berbères Zouawa de Kabylie, au début de 1831, Léon de Lamoricière est affecté au 2e bataillon des zouaves, dont il devient peu à peu le grand spécialiste. Capitaine le 1er novembre 1830, chef de bataillon le 2 novembre 1833 et lieutenant-colonel commandant l’ensemble du corps des zouaves le 31 décembre 1835, il fait de cette troupe un corps d’élite. C'est de Lamoricière que les zouaves reçoivent leur costume définitif : une molletière de cuir, une grande ceinture de laine rouge et une chechia ou bonnet rouge à gland bleu. A la fin de 1833, en raison de la connaissance qu'il a acquise des différents dialectes arabes, Lamoricière est nommé directeur du premier « bureau arabe », créé par le général Avizard pour traiter toutes les affaires indigènes, observer journellement la situation du pays et s’inquiéter des besoins de la population. La confiance avec laquelle Lamoricière se présente au milieu des Arabes, une simple canne à la main, gagne peu à peu les tribus voisines, et comme il appuie parfois ses raisons de coups de canne, on ne le connaît plus que sous le nom de « Bou-Arona » (père du bâton).

Chargé de reconnaître Bougie, Lamoricière monte lui-même à l'assaut de la place, en septembre-octobre 1833, et il est promu colonel à la suite du siège de Constantine (octobre-novembre 1837), où il s'est distingué et a été blessé par l'explosion d'une mine. Rappelé à Paris en 1839, renvoyé en Afrique en 1840, Lamoricière prend part au combat de Mouzaïa, en mai, et est promu maréchal de camp, le 21 juin. Mis à la tête de la division d’Oran alors que Cavaignac lui succède à la tête du corps des zouaves, il mérite par son courage dans l'expédition de Mascara un éloge particulier du maréchal Bugeaud (5 juin 1841) pour ses talents d'administrateur et sa bravoure militaire. Habile à la guerre de surprises, il ravitaille Mascara malgré les troupes d'Abd-el-Kader et il oblige la tribu des Flittas à se soumettre, ce qui lui vaut d’être nommé lieutenant général, le 9 avril 1843. Le 30 mai 1844, il repousse une importante attaque contre le camp de Lalla-Maghnia menée par les Marocains dont Abd-el-Kader a obtenu le soutien, et il est fait commandeur de la Légion d'Honneur. Le 14 août 1845, il contribue, pour une large part, à la victoire d'Isly contre les Marocains. En novembre 1845, il reçoit de Bugeaud, qui se rend en France, le commandement intérimaire de l’Algérie.

La colonisation de l'Algérie rencontre alors à la Chambre une vive opposition. Lamoricière qui a, de son côté, des idées personnelles sur le système de colonisation, résout de les porter à la tribune, et dans ce but, se présente aux élections générales du 12 août 1846, dans le premier arrondissement de Paris, comme candidat de l'opposition modérée ; mais il échoue avec 493 voix contre 750 à Casimir Périer. Il se représente le 10 octobre 1846 dans le 4e collège de la Sarthe (Saint-Calais) qui doit pourvoir au remplacement de Gustave de Bourmont. Il est élu cette fois par 207 voix sur 369 votants et 408 inscrits, parle à la Chambre de l'organisation de l'Algérie et de l'avancement des officiers nommés à des fonctions spéciales. Il ne tarde pas à retourner en Afrique. Le 23 octobre 1847, quatre ans après la prise de la smala d'Abd-el-Kader, Lamoricière reçoit l'épée de l'émir, au nom du duc d’Aumale, pour un temps gouverneur de l’Algérie.

La révolution de 1848 accélère la carrière politique de Lamoricière. Fait grand officier de la Légion d’honneur le 14 janvier 1848, il est compris dans la combinaison ministérielle Odilon Barrot-Thiers proposée in extremis par Louis-Philippe pour apaiser le mécontentement populaire (24 février). C’est lui qui, en uniforme de la garde nationale dont il vient de recevoir le commandement, est chargé d’annoncer aux insurgés la constitution du nouveau ministère. Mais à la première barricade, on refuse de l'écouter et de le laisser passer. Après l'abdication, il veut encore annoncer aux insurgés la régence de la duchesse d'Orléans. Son cheval tombe, frappé de balles, et lui-même est blessé d'un coup de baïonnette. Lamoricière adhère au gouvernement provisoire mais refuse le portefeuille de la Guerre qui lui est proposé. Élu le 23 avril député de la Sarthe à l’Assemblée constituante, il siège parmi les partisans de Cavaignac et fait partie du comité de la Guerre. Cavaignac, chargé par la commission pour le pouvoir exécutif de rétablir l’ordre, le place avec le général Bedeau à la tête des 23 000 soldats et des 12 000 gardes mobiles rassemblés pour faire face aux émeutes des 23, 24 et 25 juin. Le 28, Cavaignac rend ses pleins pouvoirs. La commission pour le pouvoir exécutif cède la place à un Président du Conseil élu par les députés, mais libre de choisir ses ministres. Président du Conseil, Cavaignac confie le ministère de la Guerre à Lamoricière, le 28 juin. Celui-ci peut alors faire prévaloir ses idées sur l'Algérie. Il fait voter un crédit de 50 millions pour la création de colonies agricoles, en opposition avec les colonies militaires jusqu'ici en faveur, crée une commission de révision de la législation dans la colonie, fait payer les indemnités dues depuis le début de la conquête aux indigènes pour les expropriations, fait mettre en place des municipalités, crée des préfectures et fait prévaloir le régime civil.

Ayant pris position contre la candidature du prince Louis-Napoléon à la présidence de la République, Lamoricière doit quitter son ministère dès le 20 décembre. Il retrouve son siège de député de la Sarthe aux élections générales du 13 mai 1849 et se voit confier une mission extraordinaire en Russie auprès du tsar, qui appuie alors l'Autriche en guerre contre la Hongrie révoltée. Mais la chute du ministère Odilon Barrot lui fait donner sa démission d'envoyé à Saint-Pétersbourg et le général revient siéger à l’Assemblée. Arrêté dans la nuit du 2 décembre 1851, Lamoricière est incarcéré à Mazas, puis à Ham, et en vertu du décret du 9 janvier 1852, il est banni et conduit à Cologne. Il refuse en termes très vifs, par une lettre publiée dans la presse (mai), le serment réclamé par le nouveau gouvernement aux officiers qui veulent rester en activité, et il réside successivement à Bruxelles, Coblence, Mayence, Wiesbaden et Ems.

Il perd sa fille aînée Henriette en février 1850 ; il est autorisé à revenir en France après la mort de son fils cadet, Michel, en 1857. Resté en France, Lamoricière accueille, en 1860, les ouvertures de son cousin, Monseigneur Xavier de Mérode, ministre des armées du gouvernement pontifical, qui a persuadé le pape Pie IX de lui offrir le commandement en chef des armées pontificales. Après avoir demandé et obtenu l'autorisation de Napoléon III, le général prend possession de son commandement (8 avril 1860), se trouve en lutte avec le cardinal Antonelli et parvient à rassembler une armée de 16 000 hommes, constituée en majorité de volontaires français et belges qui servent dans les « zouaves pontificaux ». Mais il se fait battre par l’armée piémontaise à Castelfidardo (18 septembre 1860) et à Mentana (3 novembre 1860). Assiégé dans Ancône, il doit capituler devant l'amiral Persano et est laissé en liberté à condition de ne pas porter les armes contre les troupes piémontaises pendant un certain temps. De retour à Rome, il s'occupe encore de réformes militaires et publie un rapport qui pointe le désordre administratif du gouvernement pontifical.

Le général de Lamoricière se retire alors dans son château de Prouzel, près d’Amiens (Somme), où il meurt le 11 septembre 1865. Lamoricière est inhumé dans la chapelle de famille, à Saint-Philbert-de-Grandlieu.

Après la prise de Rome en 1870, les zouaves pontificaux français passent au service de la France. Dès 1866, une souscription est lancée à l'initiative du général Changarnier pour faire édifier un tombeau à la gloire de Lamoricière dans la cathédrale Saint-Pierre de Nantes. Ce monument – un cénotaphe en réalité – est élevé en 1879 dans le transept nord. Conçu par l'architecte Boitte qui s'inspire du monument funéraire de Louis XII et d'Anne de Bretagne à Saint-Denis, il est réalisé par le sculpteur Masseron, avec le concours de Paul Dubois. Les marbres sont donnés par Pie IX en reconnaissance des services rendus par le général à la papauté. Au chevet du monument, un médaillon représente ses deux filles, Henriette et Isabelle. Aux angles, quatre statues symbolisent le Courage militaire, la Charité, la Foi et la Méditation. Lors des cérémonies officielles de 1879, Monseigneur Dupanloup, évêque d'Orléans, fait l'éloge du défunt, et une délégation de zouaves pontificaux (Salmonière, Andigné, Villèle, Terves, La Perraudière, Polignac) vient rendre hommage à l'ancien commandant en chef des armées pontificales. Lamoricière donne son nom à une ville du département de Tlemcen, située non loin des vestiges de la colonie romaine d'Altava (actuelle Ouled Mimoun). Quant à la statue monumentale due à Jean-Baptiste Belloc et érigée en 1908 à Constantine, elle est rapatriée à Saint-Philbert-de-Grandlieu au moment de l'indépendance de l'Algérie, et inaugurée en 1969.

Le 21 avril 1847, le général de Lamoricière a épousé Marie-Amélie Gaillard d’Auberville (1827-1905), issue d’une vieille famille picarde, dont il a eu quatre enfants : deux morts en bas âge, Henriette décédée à l'âge de 19 ans (1869) et Isabelle (1853-1929), qui épouse en premières noces en 1873 Aymar, comte de Dampierre (+ 1876) dont elle eut un fils, Jacques de Dampierre, et en secondes noces, le comte Henry-Marie de La Croix de Castries (1850-1927) avec lequel elle n'eut pas d'enfant.

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Lamoricière, Christophe Louis Léon Juchault de (1806-1865)
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Christophe Louis Léon Juchault de Lamoricière est membre de la famille La Croix de Castries.

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Louis Bro est nommé second du général de Lamoricière en Algérie en 1834.

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Lamoricière a combattu avec Cavaignac en Algérie puis fait partie de son gouvernement comme ministre de la Guerre en 1848.

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Gouverneur général de l'Algérie.

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Député de la Sarthe.

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Ministre de la Guerre.

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Ambassadeur de France en Russie.

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