Tirard, Paul (1879-1945)

Fils d'un ingénieur du génie maritime, Paul Tirard est né à Croissy-sur-Seine (Yvelines) en 1879. Après avoir obtenu une licence en droit et le diplôme de l'École libre des sciences politiques, il entre en décembre 1902 comme auditeur de 2e classe au Conseil d'État. Docteur en droit en 1906, il est promu auditeur de 1re classe en janvier 1910 puis maître des requêtes en mai 1910.

Sa carrière se déroule également dans les cabinets ministériels : il est chef de cabinet du ministre des Colonies Raphaël Milliès-Lacroix (1907-1908) puis directeur de cabinet du garde des Sceaux Louis Barthou (1909).

En 1913, il est au Maroc aux côtés de Lyautey comme secrétaire général du Protectorat pour organiser l'administration civile du nouvel Etat marocain (janvier 1913-1914). Sa mission au Maroc prend officiellement fin en mai 1917, mais il est mobilisé en août 1914 et rejoint la zone des armées en France.

De 1915 à 1916, il est responsable au Grand Quartier général de l'organisation administrative des territoires alsaciens libérés depuis 1914.

Mis à disposition des Affaires étrangères en 1916, il est rattaché à la mission militaire du général Janin et remplit, de décembre 1916 à juin 1917, une mission en Russie visant à favoriser les relations économiques entre les deux pays.

De retour en France, il est affecté sur sa demande à un commandement en qualité de capitaine au 66e bataillon de chasseurs à pied de juillet 1917 à mai 1918.

Il devient ensuite chef de la section économique de l'Etat-major général de l'armée de juillet à novembre 1918.

Après l'armistice, il occupe aux côtés du maréchal Foch les fonctions de contrôleur général de l'administration des territoires rhénans occupés avant d'être nommé, en octobre 1919, haut commissaire de la République française dans les provinces du Rhin et président de la Haute Commission interalliée des Territoires rhénans. Conseiller d'État honoraire en 1926, il remplit sa mission jusqu'à l'évacuation des territoires occupés le 30 juin 1930.

Il devient alors président du conseil d'administration des Chemins de fer du Midi puis administrateur d’une quinzaine de sociétés, dont la Banque de l’Union parisienne, le Crédit lyonnais, la Compagnie d'assurances générales et Péchiney. De 1935 à 1939, il est président de la société Air France qui a été créée en 1933.

Il entre en 1935 à l'Académie des sciences morales et politiques dont il est le président durant l'occupation allemande. Il occupe sa dernière fonction comme membre de la commission d'épuration du Conseil d'Etat d'octobre 1944 à son décès à Paris en décembre 1945.