Centre national de la recherche scientifique. Service photographique du Centre de documentation scientifique et technique (1939-1988)

Organisation interne ou généalogie

Jean Wyart a dirigé le service de documentation à partir de 1941 et en est resté directeur jusqu’en 1974. Jacques d’Olier lui a succédé jusqu’en 1981, puis Jacques Michel jusqu’en 1984.

Jean-Jacques Bastardie a été responsable du service photographique du CDST de 1940 jusqu’au milieu des années 1970 ; Claude Goullard lui a ensuite succédé.

Le Centre de documentation scientifique et technique

En novembre 1939, le physicien Pierre Auger crée le Centre de documentation scientifique et technique, en pleine guerre, alors que le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) voit lui-même à peine le jour (décret-loi du 19 octobre 1939) et que les besoins documentaires des laboratoires ne cessent de croître. Il devient en effet urgent de capitaliser de la documentation pour aider les laboratoires travaillant pour la Défense nationale, en leur fournissant des indications bibliographiques sur les recherches scientifiques en cours.

Dirigé à partir de 1940 par Jean Wyart, qui reste son emblématique directeur jusqu’à son départ en 1974, le service fait partie des services communs du CNRS et non des services généraux.

Le 13 novembre 1947, le service devient le centre de documentation du CNRS, avec le statut de laboratoire propre.

Ses locaux sont pendant plusieurs années dispersés en différents endroits du Quartier Latin : locataire au 45 rue d’Ulm à l’École normale supérieure (aux Tables de constantes et données numériques), au 18 rue Pierre-Curie et temporairement au 41 rue Gay-Lussac. Le regroupement s’opère en 1960 au 15 quai Anatole-France où le siège de l'établissement s'installe après deux ans de travaux. Y sont entre autres regroupés les services d’origine :

• Un service du Bulletin signalétique, « dans lequel sont signalés, sous la forme de très courtes analyses, classées par matières, tous les travaux scientifiques, techniques et philosophiques publiés dans la presse périodique mondiale » (rapport d’activité du CNRS, octobre 1958-octobre 1959) ;
• Une bibliothèque, où les publications et périodiques peuvent être consultés ;
• Un service de traduction ;
• Un service de recherche bibliographique ;
• Et un service photographique , appelé aussi service de reproduction.

Le service photographique

Le service photographique du centre de documentation est dirigé de 1940 jusqu’au milieu des années 1970 par Jean-Jacques Bastardie. Il est divisé en plusieurs secteurs :

• Le secteur des microfilms ;
• Le secteur des microfiches ;
• Le secteur des photocopies ;
• Le service des travaux spéciaux ;
• Le secteur préparation offset ;
• L’imprimerie.

Ce service effectue la copie des articles demandés sur microfilms principalement et réalise des agrandissements papier. Il peut aussi exécuter des photographies d’objets, d’animaux, des prises de vues de laboratoires ou réaliser l’illustration d’un diplôme ou d’une conférence, mais de manière beaucoup plus ponctuelle au fil des années.

Le rapport d’activité de 1957 décrit ses missions précisément : « Le service photographique assure la reproduction des travaux spéciaux de laboratoires tels que chromatogrammes, séismogrammes, enregistrements divers à l’échelle exacte, préparation des conférences, travaux de photographies en couleur en vue des publications, etc. (…) Le service des photographies a, en outre, assuré les prises de vues de divers laboratoires du C.N.R.S., notamment Bellevue, Gif-sur-Yvette, Roscoff, Moulis, Montlouis, Orsay, l’Observatoire de Haute Provence. Pour ce dernier, une réalisation cinématographique est en cours sur la mise en place du grand télescope. Le montage et la sonorisation de ce film sont assurés par le Service ».

Il est probable que cette activité de reportages photographiques ait cessé à la création de la photothèque du siège dans les années 1960. Seules des missions ponctuelles de prises de vues à l’extérieur du centre de documentation pouvaient encore être confiées au service des travaux spéciaux.

Au début des années 1970, le centre de documentation regroupe près de 400 personnels. Le manque de place au siège du CNRS et la perspective de mettre en place une documentation plus moderne pour les sciences humaines et sociales avec l’introduction de nouvelles bases de données documentaires conduit à la scission du centre de documentation en deux :

• le Centre de documentation scientifique et technique s’installe rue Boyer ;
• le Centre de documentation sciences humaines (CDSH) s'installe lui à la Maison des sciences de l’homme boulevard Raspail.

En 1982 (décret du 25 novembre 1982) est créée la délégation à l’information scientifique et technique (DIST, Goéry Delacôte), divisée en trois services :

• Le service de l’information sur les activités scientifiques et la politique générale du CNRS (dans lequel on retrouve toujours la photothèque) ;
• Le service des publications ;
• Les centres ou laboratoires associés à la direction, dont le Centre de documentation scientifique et technique (qui a toujours son service photographique) et le Service d'étude, de réalisation et de diffusion des documents audiovisuels (SERRDAV devenu CNRS-Audiovisuel en 1981), qui assure des fonctions de production et de diffusion.

Les deux centres de documentation (CDST et CDSH) disparaissent avec la création de l’Institut d’information scientifique et technique du CNRS (INIST) le 15 mars 1988. L'INIST est délocalisé à Vandœuvre-lès-Nancy (signature le 30 mars 1988 de l'acte de dissolution du CDST et du CDSH).

L'activité du service photographique n'est pas transférée à Nancy et semble avoir été absorbée dans la nouvelle organisation qui se dessine à Meudon l'année suivante. Un groupement intitulé « Groupement des unités de la communication du CNRS » (GUC) est en effet créé pour quatre ans à compter du 1er janvier 1989 sur le site de Bellevue. Il comprend alors les unités de service suivantes :

• L’Atelier d’exploration, pour les objets et maquettes ;
• L’Atelier de l’écrit et CNRS-Publications, pour l’écrit ;
• CNRS-Audiovisuel et Images-Média, pour l’audiovisuel ;
• CNRS-Formation, pour le savoir-faire.

La photothèque du siège est définitivement intégrée à CNRS-Audiovisuel. L’ensemble des collections photographiques et audiovisuelles, y compris celles du CDST et du service de photographie et de cinématographie du site, sont réunies sur Meudon même.

C’est aujourd’hui l’unité d’appui à la recherche 2841 – CNRS Images qui a repris l’ensemble des collections.