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Raymond Laurans (1908-1998) est directeur de la Bergerie nationale de Rambouillet de 1947 à 1970 et fondateur de la Société d’ethnozootechnie en 1972.
Né le 7 janvier 1908 en Saône-et-Loire, Raymond Laurans obtient un diplôme d’ingénieur agronome à l’École nationale supérieure d’Agronomie de Grignon en 1930. Il s’oriente ensuite vers une carrière de professeur en intégrant la section d’application de l’enseignement agricole et de la recherche dont il est diplômé en 1934, puis est affecté à la direction des services agricoles du Puy-de-Dôme, puis à l’école d’horticulture et d’arboriculture d’Écully (Rhône).
Mobilisé en 1940, il est fait prisonnier par l’armée allemande le 23 juin 1940 et transféré en Allemagne au stalag VI G situé en périphérie de Bonn. Libéré le 29 novembre 1942, il est, dans un premier temps, réintégré à la direction régionale de la production agricole de Clermont-Ferrand.
Raymond Laurans est nommé directeur adjoint et chef de pratique agricole de la Bergerie nationale de Rambouillet le 18 février 1944. Il se forme alors plus spécifiquement aux techniques de l’élevage ovin.
Ne pouvant être promu directeur de la Bergerie à la suite de Martial Laplaud en raison du rallongement de la carrière de ce dernier, Raymond Laurans est désigné le 12 octobre 1945 comme chef de travaux de zootechnie à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie de Grignon, à titre provisoire. C’est à ce poste qu’il approfondit ses connaissances sur la reproduction des animaux d’élevage, en particulier sur l’insémination artificielle, domaine où la Bergerie nationale est pionnière, en parallèle de ses activités d’enseignement.
Raymond Laurans est nommé directeur de la Bergerie nationale de Rambouillet le 4 décembre 1947. En 1955, la Bergerie voit son enseignement élargi à l’insémination bovine et à l’élevage avicole, elle est alors renommée Centre d’études zootechniques (CEZ).
Raymond Laurans est chargé plusieurs fois par le ministère des Affaires étrangères de missions de coopération à l’étranger (Nicaragua, Turquie…), toujours dans le domaine de l’enseignement agricole et de l’élevage ovin.
En 1962, il fonde le Groupe d’Etudes Ethnozootechniques (GEE) ; ce dernier organise plusieurs expositions temporaires à la Bergerie nationale entre 1962 et 1970, notamment Le porc dans la société médiévale en 1963.
Raymond Laurans quitte Rambouillet le 1er octobre 1970 pour devenir responsable de l’inspection générale d’agronomie du Languedoc-Roussillon puis de l’inspection générale d’agronomie de la région Midi-Pyrénées. Il fonde la Société d’ethnozootechnie (SEZ) en 1971.
Il fait valoir ses droits à la retraite en 1973 mais reste présent dans le milieu agricole comme président de la SEZ jusqu’en 1996. Il décède à Paris le 13 juillet 1998.
Raymond Laurans est nommé Officier dans l’ordre de l’étoile noire le 19 novembre 1958, décoré de l’étoile d’Anjouan le 20 janvier 1955. Il reçoit les Palmes académiques le 1er décembre 1958, et est nommé officier du mérite agricole le 31 déc 1951. Il est élevé au rang de chevalier de la légion d’honneur en 1960.
Directeur emblématique de la Bergerie, Raymond Laurans est le rénovateur de son enseignement et le défenseur infatigable de la richesse patrimoniale du lieu et de son troupeau. Sous sa direction, la Bergerie devient le premier centre d’études zootechniques français, les élèves voient leurs carrières s’ouvrir vers des métiers plus techniques (première promotion de techniciens supérieurs des productions animales en 1965) et l’enseignement bénéficie de bâtiments rénovés ou nouvellement construits et de l’ouverture à d’autres types d’élevage (volailles, bovins, chevaux). En outre, il fait de la Bergerie une vitrine de l’élevage ovin français en y recevant ambassadeurs et chefs de gouvernement.
L’ethnozootechnie est une branche de l’ethnozoologie (elle-même branche de l’ethnobiologie, science qui étudie les relations culturelles passées ou présentes entre l’homme et le monde du vivant, qu’il soit végétal ou animal). Sa spécificité réside dans l’étude exclusive des relations entre l’homme et les animaux domestiques. Elle convoque de nombreuses disciplines (agronomie, géographie, histoire, linguistique, histoire de l’art, médecine, etc).
Son objet d’étude est l’impression de l’homme sur l’animal domestique et de l’animal domestique sur l’homme, tant sur le plan matériel (élevage, espaces et modes de vie) que spirituel (folklore, croyances et rites).
Fondateur du Groupe d’études ethnozootechniques en 1962, puis de la Société d’ethnozootechnie en 1971, Raymond Laurans parvient à réunir autour de la question de la relation homme-animal une grande diversité de chercheurs et experts en archéologie, en sciences vétérinaires, en ethnologie ou en histoire. À l’époque d’une rationalisation des pratiques agricoles et de la disparition des modes d’élevage traditionnels et de races peu adaptées à l’agriculture intensive, la Société d’ethnozootechnie s’intéresse à la pluralité des regards et des pratiques autour de l’animal domestique et alerte sur la disparition programmée des races à petits effectifs.
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