Bourbon, Louise de (1819-1864 ; duchesse de Parme et de Plaisance)

Fille de Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry, deuxième fils du comte d'Artois (futur Charles X) et de Marie-Caroline de Naples et de Sicile, Louise Marie Thérèse d’Artois nait à Paris, au palais de l’Élysée, le 21 septembre 1819. Son père Charles-Ferdinand est assassiné le 13 février 1820. Son éducation est confiée à une gouvernante, Marie-Joséphine-Louise de Montaut-Navailles (1773-1857), marquise de Gontaut Saint-Blacard, dame d'honneur de la duchesse de Berry, et à deux sous-gouvernantes, la comtesse de Gain de Montagnac et Mme de Riveira. Son enfance se passe au palais de l'Élysée et au château de Rosny, avec son frère Henri d’Artois, duc de Bordeaux, né en septembre 1820.

Suite à l'abdication de Charles X le 2 août 1830 en faveur de son petit-fils le duc de Bordeaux, et à la prise de pouvoir par Louis-Philippe d'Orléans, la famille royale est contrainte à l'exil et quitte la France pour l'Angleterre le 16 août 1830 et s'installe en Écosse, au palais de Holyrood. En 1832, la mère de Louise d'Artois, la duchesse de Berry, tente de soulever la Vendée. Arrêtée à Nantes, elle accouche d'une petite-fille, qui ne vit pas et on découvre son mariage secret avec Hector Lucchesi-Palli, duc Della Grazia. La garde de ses enfants lui est retirée, Louise et Henri d'Artois, que l'on appelle désormais le comte de Chambord, sont confiés à leur tante, la duchesse d'Angoulême.

La famille quitte en 1832 l’Écosse pour Prague, en Bohême, puis en 1836 rejoint Goritz, en Autriche (aujourd’hui Gorizia, en Italie), où Charles X meurt peu après. En 1843 l'ancienne famille royale s'installe au château de Frohsdorf, situé à Lanzenkirchen, près de Vienne en Autriche. C'est là que, le 10 novembre 1845, à l'âge de 26 ans, Louise épouse son cousin Ferdinand-Charles, prince héréditaire de Lucques, futur duc Charles III de Parme. La princesse donnera le jour à 4 enfants en 6 ans : Marguerite (1847-1893), qui épouse en 1867 Charles de Bourbon, duc de Madrid ; Robert (1848-1907), duc de Parme, de Plaisance ; Alice (1849-1935), qui épouse en 1868 Ferdinand IV, ex-grand-duc de Toscane ; Henri (1851-1905), comte de Bardi, qui épouse en 1873 Marie de Bourbon-Siciles et en 1876, Adelgonde de Jésus de Bragance, fille du roi déchu Michel Ier de Portugal.

Son mari Charles III, qui succède en 1849 à son père sur les duchés de Parme et de Plaisance, est assassiné en 1854. Louise d'Artois est alors proclamée régente de leur fils Robert Ier, âgé de 5 ans. C'est son oncle, le comte de Chambord, qui s'occupe de son éducation. Il lèguera, après sa mort en 1883, une partie de son héritage à son neveu. En 1851, après la mort de sa tante, la duchesse d'Angoulême qui l'a élevée, Louise d'Artois reçoit un tiers de ses bijoux, provenant de la reine Marie-Antoinette (elle les avait fait envoyer à Vienne en 1791 avant son départ manqué des Tuileries).

En 1859, le déclenchement de la deuxième guerre d'indépendance italienne provoque le départ de la famille régnante pour Mantoue. Le 19 mars 1860 les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla sont annexés au nouveau royaume d'Italie. Avec sa famille, la duchesse de Parme se réfugie en Suisse au château de Wartegg. Louise Marie Thérèse d'Artois décède de la typhoïde, à 44 ans, à Venise, le 1er février 1864. Elle est inhumée avec ses parents et son grand-père Charles X au couvent de Kostanjevica (aujourd’hui Nova Gorica en Slovénie). Après sa mort, son frère le comte de Chambord devient le tuteur de ses enfants. Louise d'Artois a eu une très nombreuse descendance (son fils Robert a eu 24 enfants) qui s'est alliée aux familles d'Espagne, du Portugal, d'Autriche, de Bulgarie, de Roumanie, du Luxembourg, de Toscane.