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Pierre Laval (1883-1945) naît le 28 juin 1883 à Châteldon dans le Puy-de-Dôme. Il est le fils de Gilbert Laval, aubergiste, hôtelier et marchand de chevaux, et de Claudine Tournaire. Après avoir obtenu son baccalauréat, Laval s’oriente vers les sciences naturelles et obtient une licence à la Faculté des sciences de Lyon. Il opte finalement pour le droit qu’il étudie à la Faculté de Dijon. Licencié en droit, Laval s’inscrit au barreau de Paris en 1909.
Pierre Laval entre en politique en 1903 en adhérant au Comité révolutionnaire central. De tendance blanquiste, le mouvement se fond en 1905 au sein de la Section française de l’Internationale ouvrière (S.F.I.O.).
En 1909, Pierre Laval épouse Jeanne Claussat, fille du maire radical-socialiste de Châteldon. Le couple s’installe à Paris où Laval entame une carrière d’avocat.
En 1911, Laval se présente à la députation lors d’une élection législative partielle dans la circonscription de Neuilly-Boulogne, mais il est battu au second tour par le candidat conservateur, Édouard Nortier. Il entre à la Chambre en 1914 en étant élu député de la deuxième circonscription de Saint-Denis face à Maurice Habert, l’ancien lieutenant de Paul Déroulède.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Laval, exempté définitif, n’est pas mobilisé. Si, dans un premier temps, il ne s’oppose pas à l’Union sacrée, il se retrouve bientôt dans le rang minoritaire des socialistes critiques vis-à-vis de l’Union sacrée.
Aux élections législatives de novembre 1919, Laval, dernier inscrit sur la liste socialiste, perd son siège au profit de la liste d’union républicaine et sociale. Pierre Laval reste adhérent à la S.F.I.O., mais il prend ses distances avec les socialistes.
En 1923, il est élu maire d’Aubervilliers. Sa liste, constituée de transfuges de la S.F.I.O., d’exclus du Parti communiste et de notables, l’emporte au second tour par 74.5% des suffrages exprimés contre la liste du candidat du Bloc national. Il conserve ce mandat jusqu’en 1944.
Aux élections législatives du 11 mai 1924, Pierre Laval mène la liste du Cartel des gauches et parvient à faire élire cinq des 19 candidats de sa liste.
Le 17 avril 1925, Pierre Laval accède aux responsabilités gouvernementales en devenant ministre des Travaux publics dans le deuxième gouvernement Painlevé (17 avril 1925-29 octobre 1925). Il est ensuite nommé sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil dans le huitième gouvernement dirigé par Aristide Briand (28 novembre 1925-6 mars 1926), avant de devenir ministre de la Justice dans le neuvième gouvernement Briand (9 mars 1926-17 juillet 1926).
En juillet 1926, Pierre Laval rompt définitivement avec la gauche. En janvier 1927, il abandonne son mandat de député pour briguer un siège de sénateur de la Seine en se présentant sur une liste d’Union nationale républicaine. Violemment attaqué parL’Humanitéqui le considère comme un « renégat du socialisme », Laval est toutefois soutenu par Jacques Doriot, maire communiste de Saint-Denis, qui favorise son élection. Pierre Laval est ainsi élu dès le premier tour, le 9 janvier 1927.
En parallèle de son activité de sénateur et de maire d’Aubervilliers, Pierre Laval poursuit sa carrière d’avocat.
En 1927, il parvient à racheter la majorité des actions de la Société des Imprimeries Montlouis et du journalLe Moniteur du Puy-de-Dôme, organe radical, grâce auquel il pousse les radicaux du Puy-de-Dôme à rompre avec les socialistes lors des élections cantonales de 1928 et 1931. Homme d’affaires avisé, Laval fait fortune en tant que patron de presse et de radio. En 1928, il rachète Radio-Lyon, puisLe Lyon républicainet participe à la création d’une agence de publicité, le Crédit commercial de la publicité. Il prend également la tête deLa Sarthe, deL’Écho républicain de l’Ouest, duRégional de l’Ouest, duPetit Varet duPetit Niçois.
En 1930, Pierre Laval retrouve les responsabilités ministérielles dans le gouvernement de droite dirigé par André Tardieu en devenant ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (2 mars 1930-4 décembre 1930). Le 27 janvier 1931, Laval est appelé à présidence du Conseil par le président de la République, Gaston Doumergue. Il forme un gouvernement composé de modérés de droite et de centre droit, dont des radicaux indépendants. Il se réserve le portefeuille de l’Intérieur et mène une politique de déflation sévère tout en poursuivant la politique pacifiste amorcée par Aristide Briand à Locarno. Le 13 juin 1931, suite à l’investiture de Paul Doumer, élu président de la République, Pierre Laval forme un nouveau gouvernement dans lequel il reconduit l’ensemble des membres du précédent cabinet. Suite au départ d'André Maginot du ministère de la Guerre, Laval forme un troisième gouvernement le 14 janvier 1932. Mais, en février 1932, la crise économique gagne la France et le troisième gouvernement Laval est renversé par le Sénat suite à sa proposition de modification de la loi électorale. Laval est ensuite nommé ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans le troisième gouvernement Tardieu du 20 février 1932 au 3 juin 1932.
Après deux années loin du pouvoir, Laval retrouve les responsabilités ministérielles à la faveur de la crise du 6 février 1934 en devenant ministre des Colonies dans le gouvernement Doumergue. Suite à l’assassinat de Louis Barthou, Laval lui succède à la tête des Affaires étrangères, le 13 octobre 1934. Il conserve ce portefeuille dans le gouvernement Pierre-Étienne Flandin (8 novembre 1934-31 mai 1935), puis dans l’éphémère gouvernement Bouisson (1er juin 1935-4 juin 1935). Suite à la chute du cabinet Bouisson, Pierre Laval est appelé à former un gouvernement par Albert Lebrun. Il conserve le portefeuille des Affaires étrangères. Avec son gouvernement de centre-droit, Laval met en place une politique de déflation dès le mois de juillet. Mais cette politique n’aboutit pas à la baisse des prix espérée, car l’émission de bons du Trésor, visant à combler le déficit budgétaire, entretient le mécanisme d’inflation. Le quatrième gouvernement Laval chute le 22 janvier 1936.
Lors des élections sénatoriales du 20 octobre 1935, Pierre Laval se fait élire dans le Puy-de-Dôme dès le premier tour grâce aux voix de la droite et d’une partie des radicaux. Le même jour, il est réélu dans la Seine. En janvier 1936, il décide de représenter le Puy-de-Dôme au Sénat.
La Seconde Guerre mondiale fournit à Laval l’occasion de revenir au pouvoir. Après l’armistice, il entre au gouvernement le 23 juin 1940 comme vice-président du Conseil et ministre d’État. Laval est le principal artisan de l’opération qui aboutit au vote de la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le 12 juillet 1940, Laval est nommé vice-président du Conseil. L’acte constitutionnel fait de lui le dauphin de Pétain en cas de vacance du pouvoir. Chargé de l’Information à partir du 18 juillet 1940 et secrétaire d’État aux Affaires étrangères à partir du 28 octobre 1940, Pierre Laval joue un rôle essentiel dans le domaine de la politique de collaboration avec l’Allemagne. Il est ainsi le principal instigateur de l’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940 entre le maréchal Pétain et Hitler qui marque l’entrée de la France dans la voie de la collaboration d’État. Entre juillet et décembre 1940, Pierre Laval mène une politique de collaboration active. Le 13 décembre 1940, Pétain, jugeant que Laval agit de manière trop indépendante, le remplace par Pierre-Étienne Flandin, puis par l’amiral Darlan. Brièvement arrêté, Laval est libéré suite à l’intervention d’Otto Abetz qui l’emmène à Paris. Il continue à participer à la vie politique et réside désormais à Paris où il est placé sous protection de l’armée allemande. Le 18 janvier 1941, Laval rencontre le maréchal Pétain à La Ferté-Hauterive. Si cette rencontre marque la réconciliation des deux hommes, Pétain n’envisage pas pour autant de rappeler Laval au gouvernement.
Le 17 août 1941, lors de la revue du premier contingent de la Légion des volontaires français (LVF), Laval est victime d’un attentat à Versailles. Paul Collette, jeune ouvrier de 21 ans, ancien membre du Parti social français, tire à plusieurs reprises sur Pierre Laval. Ce dernier en sort indemne et demande à ce qu’on laisse la vie sauve à son agresseur.
L’échec de la rencontre entre Pétain, Darlan et Göring à Saint-Florentin, le 1er décembre 1941, marque le début de la disgrâce de Darlan auprès du maréchal et favorise le retour de Laval au pouvoir. Le 18 avril 1942, Pierre Laval prend ses fonctions de chef de gouvernement, ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Intérieur et ministre de l’Information. Laval renforce la politique de collaboration en multipliant les gages de bonne volonté envers l’Allemagne dans le but de maintenir la reconnaissance par l’occupant de l’autorité du régime de Vichy et de convaincre les chefs nazis de réserver une place de choix à la France dans l’Europe allemande.
En septembre 1942, Laval autorise l’Abwehr (service de renseignement de l’état-major allemand) et l’Orpo (police du Troisième Reich chargée du maintien de l’ordre public) à traquer les résistants français et les Anglais qui les assistent en zone libre.
Le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, puis l’invasion de la zone sud par les Allemands le 11 novembre 1942, portent un coup à la politique de collaboration. En effet, quasiment la totalité de l’Empire français a basculé dans le camp des Alliés, le gros de la flotte française s’est sabordé à Toulon et l’armée d’armistice est dissoute. Le gouvernement de Vichy se voit donc privé de presque la totalité de ses moyens de négociation. Laval essaie pourtant de sauver sa politique de collaboration et approuve Pétain qui a donné l’ordre de résister aux Alliés.
Le 13 novembre 1942, Laval obtient les pleins pouvoirs de Pétain. Une concentration croissante des pouvoirs s’opère. Laval cumule de plus en plus de portefeuilles et contrôle la Milice française ainsi que la gendarmerie qui est placée sous son autorité directe dès juin 1942. Le 17 novembre 1942, il redevient le dauphin officiel du maréchal suite au ralliement de l’amiral Darlan aux Alliés. À partir du 26 novembre 1942, l’acte constitutionnel n°12 bis lui donne autorité pour signer seul les décrets et les lois. En 1943, Laval obtient les pouvoirs constituants.
Son retour au pouvoir coïncide avec la mise en place par les nazis d’un plan de déportation des Juifs. Laval négocie la mise en œuvre de ces déportations avec Carl Oberg, le nouveau chef de la police allemande. Le Commissariat général aux questions juives, dirigé par Louis Darquier de Pellepoix, est placé sous l’autorité directe de Pierre Laval dès juillet 1942. Pierre Laval prend une part active à l’organisation de la rafle du Vel’ d’Hiv’ et des rafles du mois d’août en zone libre en confiant leur exécution à la police française.
Concernant l’envoi de travailleurs forcés en Allemagne, Pierre Laval se plie également aux exigences de l’occupant en proposant, le 22 juin 1942, l’instauration du système de la « relève » qui consiste à libérer un prisonnier de guerre pour trois départs en Allemagne de travailleurs libres. Le Service du travail obligatoire (STO), instauré en août 1942, remplace bientôt le système de la relève, basé sur le volontariat. Le STO est officiellement institué par la loi du 16 février 1943.
À partir de la fin de l’année 1943, Laval accepte le durcissement progressif du régime en faisant entrer dans son gouvernement les ultra-collaborationnistes affichés Joseph Darnand, Philippe Henriot et Marcel Déat.
Le 12 août 1944, à l’approche des Alliés, Pierre Laval, craignant que Pétain essaie de traiter avec Eisenhower et lui laisser le mauvais rôle, se rend à Paris afin de réunir l’ancienne Assemblée nationale pour lui remettre le pouvoir et barrer la route au général de Gaulle. Il demande ainsi à Édouard Herriot, président de la Chambre des députés, de convoquer les chambres et de former un gouvernement pour prendre de vitesse le général de Gaulle. Transféré à Paris depuis l’asile où il est interné, Herriot refuse. Suite à l’intervention des ultra-collaborationnistes, Marcel Déat et Fernand de Brinon, les Allemands se saisissent de Laval et de son gouvernement, avant d’arrêter Édouard Herriot. Le 17 août 1944, Laval est emmené par les Allemands à Sigmaringen, dans le Sud-ouest de l’Allemagne. Se considérant comme otage du Troisième Reich, Pierre Laval refuse d’exercer toute activité politique durant son exil. Il ne participe donc pas à la Commission gouvernementale de Sigmaringen, nom donné au gouvernement en exil de la France vichyste.
En février 1945, à l’approche des forces alliées, Laval prépare sa fuite. Après avoir essuyé un refus d’asile en Suisse, il gagne l’Espagne. À son arrivée, il est interné durant trois mois avant d’être remis au gouvernement provisoire dirigé par le général de Gaulle. À son arrivée en France, le 2 août 1945, Laval est inculpé de trahison par le juge Pierre Béteille et incarcéré à la prison de Fresnes. Le 3 août 1945, appelé à témoigner au procès du maréchal Pétain, Laval justifie ses choix et sa politique dans un monologue de trois heures. Son procès devant la Haute Cour de justice débute le 4 octobre 1945. Devant la partialité du jury, Pierre Laval refuse de continuer à assister à son procès et, en signe de protestation, la défense refuse de plaider. Le général de Gaulle ayant refusé d’ordonner un second procès malgré les sollicitations des avocats de la défense, Laval est condamné à mort le 9 octobre 1945 pour haute trahison et complot contre la sûreté de l’État. Frappé d’indignité nationale, l’ensemble de ses biens sont confisqués.
Après avoir tenté de se suicider en avalant une capsule de cyanure, Pierre Laval est fusillé le 15 octobre 1945, dans la cour de la prison de Fresnes.
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Pierre Laval est ministre des Travaux publics dans le deuxième gouvernement Painlevé.
Pierre Laval est sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil dans le huitième gouvernement Briand (28 novembre 1925-6 mars 1926), puis ministre de la Justice dans le neuvième (9 mars 1926-15 juin 1926) et le dixième gouvernement Briand (23 juin 1926-17 juillet 1926).
Pierre Laval est sénateur de la Seine du 9 janvier 1927 au 24 janvier 1936, puis sénateur du Puy-de-Dôme du 25 janvier 1936 au 31 décembre 1944.
Pierre Laval est ministre du Travail et de la Prévoyance sociale dans le deuxième (2 mars 1930-4 décembre 1930), puis dans le troisième gouvernement Tardieu (20 février 1932-3 juin 1932).
Pierre-Étienne Flandin est ministre des Finances dans le premier gouvernement Laval (27 janvier 1931-13 juin 1931), il conserve dans le deuxième (13 juin 1931-12 janvier 1932) et le troisième gouvernement Laval (14 janvier 1932-6 février 1932). Ilest ensuite ministre d’État dans le quatrième gouvernement Laval (7 juin 1935-22 janvier 1936).
Pierre Laval est chef du gouvernement de Vichy du 16 juillet 1940 au 13 décembre 1940, puis du 18 avril 1942 au 19 août 1944.
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Député de la Seine du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919, puis du 11 mai 1924 au 17 février 1927.
Maire d’Aubervilliers.
ministre des Travaux publics (17 avril 1925-29 octobre 1925) ; sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil (28 novembre 1925-6 mars 1926) ; ministre de la Justice (9 mars 1926-17 juillet 1926) ; ministre du Travail et de la Prévoyance sociale (2 mars 1930-4 décembre 1930 ; 20 février 1932-3 juin 1932) ; ministre de l’Intérieur (27 janvier 1931-12 janvier 1932) ; ministre des Affaires étrangères (14 janvier 1932-6 février 1932 ; 13 octobre 1934-4 juin 1935 ; 7 juin 1935 au 22 janvier 1936) ; ministre des Colonies (9 février 1934-9 octobre 1934) ; ministre d’État (23 juin 1940-10 juillet 1940).
sénateur de la Seine du 9 janvier 1927 au 24 janvier 1936 ; sénateur du Puy-de-Dôme du 25 janvier 1936 au 31 décembre 1944.
Du 27 janvier 1931 au 13 juin 1931 ; 13 juin 1931 au 12 janvier 1932 ; 14 janvier 1932 au 6 février 1932 ; 7 juin 1935 au 22 janvier 1936.
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